Trafic de stupéfiants : la prison dans la collectivité pour une Victoriavilloise

Au palais de justice de Victoriaville, Sandy Moreau-Garneau, une jeune mère de 34 ans, a été condamnée à une peine globale de 15 mois d’emprisonnement à purger dans la collectivité en lien avec le trafic de stupéfiants.

La jeune femme, arrêtée une première fois en avril 2021, avait, de nouveau, été épinglée par les policiers le 16 janvier 2022. Chaque fois, la police a saisi des quantités non négligeables de stupéfiants, dont près de 32 g de cocaïne à la première occasion et 1054 comprimés de méthamphétamine lors de la deuxième arrestation.

En octobre dernier, devant le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec, elle avait reconnu sa culpabilité à des accusations de possession de méthamphétamine et de cocaïne en vue de trafic, possession simple de cocaïne et champignons magiques, possession de cannabis illicite et manquement à des conditions.

Lors des observations sur la peine à la mi-janvier, tant la défense que la poursuite avaient milité pour une peine de détention à purger à domicile. Mais la position des parties différait quant à la durée de la peine.

En défense, Me Jean-Philippe Anctil suggérait un emprisonnement de six mois dans la collectivité tandis que la procureure de la poursuite, Me Stéphanie Bergeron, faisait valoir qu’une peine entre 12 et 18 mois servirait bien les fins de la justice.

En faisant connaître sa décision, vendredi après-midi, le juge Langelier, en analysant toutes les circonstances, les facteurs aggravants et atténuants, en considérant aussi le rapport présentenciel, a conclu qu’une peine d’emprisonnement avec sursis pouvait s’appliquer. « Mais la peine que suggère la défense ne reflète pas suffisamment les principes de dissuasion et de dénonciation que commande la nature du délit, le trafic de drogues dures », a-t-il exprimé.

Le magistrat a évoqué les conséquences néfastes dans la société qu’entraîne le trafic de stupéfiants. Ce qui fait en sorte que les objectifs de dénonciation, de dissuasion et d’exemplarité doivent primer. « Mais la démonstration convaincante d’une réhabilitation peut devenir proéminente et l’individualisation de la peine demeure un principe fondamental », a souligné le président du tribunal, ajoutant que l’accusée était bien engagée dans sa réhabilitation, qu’elle occupait un emploi de gérante en restauration qui lui procure un sentiment de satisfaction.

Le juge Langelier a donc condamné Sandy Moreau-Garneau à une peine de 15 mois dans la collectivité avec assignation à domicile en tout temps pour les cinq premiers mois, sauf pour le travail et les traitements médicaux, notamment.

Pour les cinq mois suivants, elle devra observer un couvre-feu entre 22 h et 7 h. Et pour les cinq derniers mois, elle devra se trouver à son domicile entre 23 h et 7 h.

Il lui sera aussi interdit de posséder ou de faire usage de stupéfiants, incluant le cannabis légal, et d’être en présence, de fréquenter des personnes qui en font usage et aussi de se trouver dans un lieu où l’on fait usage de drogues et où l’on s’adonne au trafic de stupéfiants.

À la suite de sa peine d’emprisonnement, elle sera soumise à une période de probation d’un an.

La jeune femme a aussi vu deux véhicules être saisis comme biens infractionnels. « Je vous souhaite la meilleure des chances pour votre réhabilitation », lui a dit le juge en terminant.