Une «missionnaire» recherchée pour prendre soin de Marie-Ève
Jamais Manon Allard et son conjoint Sylvain Ouellette ne baisseront les bras pour leur fille Marie-Ève, 30 ans, qui séjourne depuis le 20 janvier au Centre d’hébergement du Roseau à Victoriaville. Un grave accident en juin 2019 l’a laissée avec un très sévère traumatisme crânien.
Mais en ce temps de pandémie, alors que la COVID-19 fait des ravages, les parents s’inquiètent pour leur fille. Ils craignent qu’un jour, peut-être pas si lointain, le virus fasse son entrée dans le centre d’hébergement comme il l’a fait notamment en Mauricie. «Son état de santé est fragile, note Sylvain, son père. Il ne faut surtout pas qu’une grippe ou une pneumonie la frappe. Une pneumonie pourrait lui être fatale, nous ont avertis des gens qui l’ont soignée. La laisser dans un édifice où se propagerait le virus, ce serait comme lui garantir la mort.»
Voilà pourquoi les parents de Marie-Ève Allard-Ouellette viennent d’entreprendre des démarches. Au cas où. Si le coronavirus venait à s’infiltrer au CHSLD, Manon et Sylvain veulent rapatrier leur fille dans leur maison à Chesterville, un endroit bucolique en bordure de la rivière Nicolet.
Avant l’entrée de leur fille au centre d’hébergement, ils l’ont gardée à la maison durant 25 jours. «C’était le temps des Fêtes, je voulais l’avoir avec moi», confie Manon. On s’est aperçu qu’on a besoin d’aide, qu’on ne peut faire tout seul.»
D’où la recherche d’une femme, une perle rare, pour aider à temps plein. «On cherche une femme discrète, capable de garder la confidentialité, très empathique et positive. Il est très important qu’elle ait une belle personnalité rayonnante», souligne Manon Allard.
Cette personne, qu’on logera et nourrira, demeurera sur place le temps qu’il faudra. «Elle sera en mesure d’apporter des soins, de changer les protections et de mobiliser Marie-Ève en lui faisant faire de petits exercices», indique la maman.
On souhaite dénicher une femme autonome, capable de s’occuper de ses affaires, de se retirer en temps opportun dans ses quartiers, permettant aux hôtes de profiter de leur intimité. Oui, quelqu’un qui a «la vocation». «Ça prend une « missionnaire » ou une préposée, disponible quand on sonne la cloche, et en mesure d’être à l’œuvre certaines nuits. On a besoin de quelqu’un disponible à 100%», fait savoir Manon.
Les intéressées peuvent communiquer avec Manon au 819 382-2705 ou encore le 819 352-3021.
Peut-être aussi que le virus n’ira pas faire des siennes au centre. Peut-être que Marie-Ève continuera d’y recevoir ses soins. «C’est très bien, le personnel est vraiment gentil», commente Manon Allard.
La suite
Après avoir été happée par un véhicule à 70 km/h, Marie-Ève a été hospitalisée à l’Hôpital général de Montréal pendant cinq mois, dont deux ou trois aux soins intensifs.
De retour dans la région, à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, une physiothérapeute et une ergothérapeute ont souligné aux parents que la jeune femme avait «du potentiel». Une demande a été faite pour qu’elle se retrouve au centre de réadaptation InterVal à Trois-Rivières.
Malheureusement, son horloge biologique étant déréglée, Marie-Ève dormait beaucoup le jour et s’éveillait la nuit, elle n’a pas progressé. «Il n’y pas eu d’évolution. On nous a fait savoir que ce serait le CHSLD à vie s’il n’y avait pas d’évolution», mentionne Manon Allard.
Or, certains progrès ont été réalisés. Autorisés par la Société de l’assurance-automobile du Québec, Manon et Sylvain ont pu engager au privé une physiothérapeute et une ergothérapeute. L’apport d’une chambre hyperbare a aussi produit des effets bénéfiques. Les parents de la jeune femme ont bien vu des résultats. «Une évolution ou une microévolution, mais une évolution quand même», constate Manon.
Ce qui vient donner de l’espoir et une chance que Marie-Ève puisse entrer éventuellement à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ). «Il y a de l’espoir. On veut tout faire pour Marie-Ève. On est proactif, on ne baisse pas les bras. On croit à son potentiel», assure la maman.
Un papa de Québec, avec l’exemple de sa propre fille, leur a procuré beaucoup d’espoir, expliquant que sa fille présentait un état similaire à Marie-Ève. «Et aujourd’hui, signale Manon Allard, elle fonctionne très bien en fauteuil roulant. Ce père nous a donné, non seulement beaucoup d’espoir, mais aussi des trucs pour stimuler Marie-Ève. Il est très encourageant.»
Marie-Ève présente un cas de conscience minimale, la spécialité de l’IRDPQ qui pourrait l’accueillir, ce que souhaitent Sylvain et Manon. «On y a rencontré l’infirmière agente de liaison qui a accepté de voir le dossier. Mais avec la COVID-19, il est certain qu’aucune admission ne se fait actuellement. Tout est mis sur la glace, mais le dossier continue d’être traité tranquillement», conclut Manon Allard.