Une saison enrichissante pour le barbier Olivier Tremblay

Pour son dernier tour de piste dans le hockey junior majeur canadien, l’ancien gardien des Tigres de Victoriaville, Olivier Tremblay, a enfilé l’uniforme des 67’s d’Ottawa dans la Ligue de hockey de l’Ontario (LHO).

Plusieurs joueurs de l’Ontario rejoignent la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), mais l’inverse est plutôt rarissime. Cette chance de défendre les couleurs des 67’s est tombée comme un cadeau du ciel pour Tremblay lorsque le pilote ottavien, André Tourigny, lui a fait signe. «André m’a appelé le 5 septembre pour savoir si j’étais intéressé à me présenter à Ottawa. Je l’étais évidemment, donc le soir même, il m’a rappelé pour me dire que tout était beau. À ce moment, André m’a dit que je n’allais pas là pour être coupé. J’allais être plutôt leur homme de confiance. Le simple fait d’être l’homme de confiance d’un entraîneur réputé comme lui était une belle source de fierté pour moi», a exprimé l’ancien des Tigres, de l’Océanic de Rimouski et des Huskies de Rouyn-Noranda.

D’office pour 52 rencontres de saison régulière, il a signé 25 victoires, maintenu une moyenne de buts alloués de 3,27 et un pourcentage d’arrêts de 89,1% au sein de la très jeune équipe des 67’s. Dernière équipe qualifiée pour les séries en vertu de leur récolte de 69 points, les 67’s ont baissé pavillon en cinq rencontres, toutes confiées à Tremblay, contre les éventuels champions du circuit, les Bulldogs de Hamilton. «Ça a bien été à Ottawa. Il y a eu une petite adaptation à faire de mon côté. On dit que c’est similaire au Québec, mais ça ne l’est pas vraiment. Tout est différent et je crois même que ce circuit est un petit peu plus fort.»

Selon sa vision des choses, les joueurs du circuit ontarien sont plus imposants et le jeu est encore un peu plus rapide. «D’une certaine manière, c’est normal quand on regarde le territoire que couvre cette ligue comparativement au Québec et même l’Ouest. Seulement dans la région de Toronto, il y a cinq millions de personnes. Ça aide en partant. Il y a également plus de joueurs qui y sont repêchés dans la Ligue nationale de hockey, ce qui aide à rendre le jeu plus relevé.»

En tant que vétéran de 20 ans, le Saguenéen a eu à occuper un rôle de grand frère auprès de Cedrick Andree, un gardien de 17 ans. «En tant que gardien de 20 ans qui en est à sa cinquième saison dans le junior majeur, je voulais lui montrer un peu ce que je savais. J’ai voyagé beaucoup et chaque expérience que j’ai vécue m’a fait grandir. Cedrick est tellement un bon gars qui est très travaillant. Je ne suis vraiment pas inquiet pour son avenir», a souligné l’ancien porte-couleurs des Élites de Jonquière au niveau midget AAA.

Les ciseaux de barbier en attendant la suite

Maintenant que sa carrière dans le junior majeur est terminée, Tremblay entretient toujours le souhait de voir sa carrière de gardien se poursuivre, peu importe où il sera appelé. «C’est certain que je poursuis ma carrière, car je ne suis pas près d’arrêter. J’ai quelques options, soit en Europe ou dans les rangs universitaires. Je tente également d’avoir une invitation à un camp de développement de la Ligue nationale de hockey.»

D’ici à ce que son avenir de hockeyeur se clarifie, le sympathique gardien a troqué ses jambières contre une paire de ciseaux le temps de la saison estivale afin d’occuper le poste de barbier chez Hndrx Studio à Chicoutimi, une passion qui l’habite depuis maintenant un an et demi. «J’ai commencé ça dans le sous-sol de ma famille de pension à Victoriaville avec mes amis James Phelan, Andrew Smith, Antoine Lessard et Lucas Thierus. Tout ça a commencé avec une blague, mais j’ai vraiment accroché. Depuis ce temps, je n’ai jamais vraiment arrêté. J’ai ensuite déménagé à Rouyn-Noranda et je coupais les cheveux de mes coéquipiers. J’ai fait de même à Ottawa, ce qui me faisait un petit salaire supplémentaire. Ça peut paraître drôle à dire, mais couper les cheveux me fait penser à garder les buts tellement les techniques sont mises à profit. C’est ce qui fait que j’aime ça», a raconté le gardien de 5’11’’ et 187 livres.

Tremblay n’écarte d’ailleurs pas la possibilité d’un jour avoir son propre salon de barbier advenant le cas que le hockey, son plan A de carrière, ne rapporte pas les fruits escomptés. «Peut-être! Je ne sais pas pour le moment. Faire ça de ma vie? Je ne sais pas, bien que j’aime ça. Pour l’instant, je suis un joueur de hockey. On verra bien ce que l’avenir me réserve.»