Une recrue de 19 ans chez les Félins

Le chemin de Nicolas St-Pierre menant vers la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) a été sinueux. À sa saison de 19 ans, il devient une recrue du circuit après s’être taillé un poste au sein de la brigade défensive des Tigres de Victoriaville.

Au cours de sa carrière, St-Pierre a toutefois porté l’uniforme des Félins il y a deux ans le temps de deux rencontres à la suite d’un rappel. Ce fut cependant sa seule expérience dans le circuit Courteau avant cette année. «Je suis très heureux d’avoir réussi à faire ma place au sein de l’une des équipes de la ligue. Ça faisait longtemps que j’attendais ça. Ça faisait quand même trois ans que je venais au camp d’entraînement des Tigres et que je tentais de faire ma place», a-t-il souligné.

La clé pour le défenseur natif de Mercier a été de conserver sa motivation chaque été malgré l’incertitude qui planait autour de lui. «Ça a pris une bonne préparation chaque été. Il fallait continuer de s’entraîner même si je n’étais pas certain de faire l’équipe. Il faut toujours arriver prêt au camp dans ces situations et c’est ce qui a porté fruit dans mon cas.»

À en croire les propos de l’entraîneur-chef Louis Robitaille, les Tigres ont toujours gardé un œil sur le mobile arrière. «Nous l’avons toujours aimé depuis le premier camp d’entraînement. L’an passé, Nicolas a pris la décision d’aller jouer junior AAA pour obtenir un meilleur temps de glace. Kevin (Cloutier) et moi sommes allés le voir jouer à quelques reprises au cours de la saison. C’est un défenseur de la nouvelle génération qui est très mobile, mais qui n’est pas très physique. Il a un bon bâton et sa mobilité me fait beaucoup penser à celle de Vincent Lanoue. Il glisse sur la patinoire. Sa vision du jeu lui permet aussi de faire de bonnes passes.»

Progression plus tardive que les autres

En jetant un coup d’œil au cheminement de St-Pierre, il est possible de constater que sa progression est quelque peu décalée par rapport aux autres joueurs qui évoluent dans la LHJMQ. À l’âge de 15 ans, le défenseur de 5’11’’ et 168 livres a disputé deux parties dans le midget AAA avec les Grenadiers de Châteauguay. Lors de la saison suivante, St-Pierre s’est retrouvé dans le midget espoir (14 points en 28 rencontres), disputant au passage une seule rencontre avec les Grenadiers. Pour sa saison de 17 ans cependant, il s’est implanté à Châteauguay comme le meilleur défenseur (23 points en 38 rencontres), ce qui lui a valu un rappel pour deux parties avec les Tigres cette année-là.

L’an dernier, St-Pierre a fait le saut dans le junior AAA et il a été un élément important du succès des Braves de Valleyfield avec 39 points en 49 duels. «Je me suis fait souvent dire que j’étais un «late boomer». Je pense que c’est une affaire de maturité physique qui explique ça. Quand je jouais au niveau midget AAA, j’étais vraiment plus petit que les autres. J’ai finalement grandi un peu et j’ai pris de l’expérience dans le jeu. Ma façon de jouer a alors évolué», a-t-il raconté.

Les Félins étant au cœur d’une saison de transition, c’est le moment pour faire des expériences et développer des joueurs comme St-Pierre. «Nous avons du temps pour ce genre de défenseurs. Ce type de défenseurs peut se remettre en doute, car ils ne sont pas les plus gros. En arrivant à 19 ans toutefois, ils prennent confiance. Nicolas a joué dans le junior AAA l’an passé, ce qui lui a permis de voir ce qu’est le niveau junior. Ça lui a permis de prendre confiance physiquement. Nous l’avons testé lors du camp en lui faisant jouer tous les matchs préparatoires. Il a continué de travailler et il s’est amélioré chaque jour», a fait valoir Robitaille.

Inséré au sein de la rotation des défenseurs de l’équipe, St-Pierre ne pourra pas se permettre des relâchements s’il veut continuer de jouer de façon régulière et sur l’avantage numérique notamment.