Une grande générosité envers les jeunes sportifs

Figure marquante à Victoriaville, le regretté Robert Carrier a entraîné pendant de nombreuses années des équipes sportives de l’endroit, dont la formation de hockey des Cascades pee-wee AA des Bois-Francs. Michel Bérubé, son acolyte durant plus d’une douzaine d’années chez les Cascades, s’est remémoré de bons souvenirs qu’il a vécus avec cet homme qui donnait aux jeunes sans compter. 

C’est de 1984 à 1996 que Michel Bérubé a eu la chance d’œuvrer en compagnie de M. Carrier. «Je garde plusieurs bons souvenirs avec lui. Ce qui est important pour moi, c’est qu’il a toujours voulu demeurer quelqu’un d’effacé. Il n’a jamais voulu paraître pour quelqu’un d’autre. Au cours de sa vie, je pense qu’il a donné au-delà de 2 millions $ aux jeunes. Personne ne le sait, mais moi j’étais au courant, car je le côtoyais. Il ne voulait pas que ça paraisse, mais il a toujours aidé les jeunes. […] Je ne connais personne qui a donné autant.»

Dans son équipe, les hockeyeurs n’avaient pas à payer plus que leur inscription. Le reste, il s’en occupait. Il allait même jusqu’à acheter du nouvel équipement, notamment pour les gardiens. À de multiples reprises au cours de ses années derrière le banc des Cascades, M. Carrier a amené les membres de son équipe de hockey en Floride. En 1985 et en 1986, il a également veillé à ce que sa formation se rende en Suède, en Finlande et en Russie pour jouer. «Ce sont des souvenirs impérissables. Chaque année, nous allions en Floride après la saison de hockey. Ça a été des expériences incroyables pour les jeunes. Parmi ceux-ci, il y a Éric Veilleux qui a joué pour Robert. Il a pas mal été son parrain. Robert a vraiment fait beaucoup, pas seulement dans le hockey. Ça a été le cas dans le baseball et dans le racquetball.»

M. Bérubé, qui a commencé à le côtoyer à l’âge de 18 ans, se souvient notamment qu’à l’époque, certains de leurs anciens joueurs avaient commencé à évoluer dans le midget AAA. Pour évoluer à ce niveau, ils avaient besoin de financement, donc ils vendaient leurs abonnements de saison. «Quand Robert ouvrait un de ses tiroirs, il devait y avoir 4000 abonnements de saison. Il les achetait tout le temps. C’était important pour lui le sport. Il disait que pendant que les jeunes font du sport, ils ne font pas de niaiseries.»

Au cours de leur relation, M. Bérubé se souvient de trois occasions où l’entraîneur-chef a eu à hausser le ton. Non pas pour enguirlander ses joueurs, mais plutôt leur faire comprendre certaines choses. «Quand je dis fort, il faut s’entendre. Je parle de parler fort de façon intelligente, en leur expliquant des choses. Par exemple, quand on parlait de faire des efforts et que ce serait la même chose plus tard en entreprise. Il avait toujours des comparaisons incroyables.»

Preuve du respect que les jeunes lui vouaient, lors des voyages de fin d’année en Floride, lorsque l’équipe entrait dans un restaurant, les jeunes étaient très disciplinés. «Quand les gens nous voyaient arriver en Floride, ils se disaient qu’ils savaient ce que c’était des jeunes dans un restaurant. Ils ne savaient pas où nous mettre pour éviter de déranger. Quand nous étions assis, les gens venaient nous voir pour nous demander qui nous étions et souligner à quel point les jeunes étaient gentils. C’était toujours discipliné. Robert ne demandait rien. Il disait toujours que quand il avait une équipe disciplinée, il la sortait. Quand elle ne l’était pas, il la laissait à la maison», se souvient-il en riant.

Même après avoir arrêté de travailler ensemble derrière le banc, Michel Bérubé est demeuré en contact avec cette figure emblématique du Cinéma Laurier. «J’allais toujours y donner un coup de main. Je le trouvais tellement généreux.»

Pour mettre en lumière la générosité de l’homme, M. Bérubé se souvient que lorsque des jeunes arrivaient avec un sac à dos, M. Carrier se doutait bien qu’ils avaient bonbons et liqueurs dissimulés à l’intérieur. «Il disait que s’ils amenaient ça, c’est qu’ils n’avaient pas les moyens de payer plus que le prix d’entrée. Il les laissait donc entrer comme ça.»