Une année charnière pour Alexis Gravel

Portier d’une formation au potentiel immense et considéré comme l’un des meilleurs gardiens de sa cuvée en vue du repêchage de la Ligue nationale de hockey, Alexis Gravel est au cœur d’une saison marquante de sa carrière.

Le cerbère natif d’Asbestos préfère toutefois ne pas mettre la charrue devant les bœufs lorsqu’il est question de ce qui l’attend. «Je tente de ne pas trop me laisser distraire par tout ça. Ce que je veux, c’est seulement penser au prochain lancer qui se dirige vers moi. C’est certain que c’est un objectif à long terme d’être repêché, mais pour l’instant mon but est toujours de gagner le prochain match», a souligné celui qui possède la nationalité canadienne et allemande.

Pourquoi cette double nationalité? Parce que son père, François Gravel, est un ancien gardien professionnel qui jouait avec le Esbären de Berlin lorsqu’il est né. Ancien choix de troisième tour du Canadien de Montréal en 1987 et auteur d’une carrière de 15 saisons en Europe, le paternel connaît le tabac, ce qui permettra à fiston d’avoir de précieux conseils en cours de saison. «C’est également une belle source de motivation. Entre lui et moi, il m’a dit qu’il m’avait battu au repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (4e choix au total pour le père comparativement à 20e pour le fils), mais qu’il espérait que je sois en mesure de le battre au repêchage de la LNH», a confié en riant le colosse de 6’03’’ et 220 livres.

Doté d’habiletés techniques supérieures à la moyenne, d’un gabarit idéal et d’un calme impressionnant devant les buts, il y a fort à parier que certains recruteurs de la LNH salivent déjà à l’idée de le réclamer. À ses huit premières rencontres cette saison, Gravel a conservé une moyenne de buts alloués de 3,14 et un pourcentage d’arrêts de 89,1%.

Une pléiade de grands talents comme coéquipier

En jetant un coup d’œil à la liste des joueurs qui composent l’alignement des Mooseheads, on constate rapidement qu’une panoplie de patineurs très talentueux s’y trouve. Il suffit de penser aux joueurs repêchés que sont Otto Somppi (Lightning de Tampa Bay), Arnaud Durandeau (Islanders de New York) et Jocktan Chainey (Devils du New Jersey).

Trois joueurs de 17 ans, en plus de Gravel, se retrouvent parmi les meilleurs espoirs du repêchage 2018 de la LNH : Filip Zadina, Jared McIsaac et Benoît-Olivier Groulx. Et comme si ce n’était pas assez, Xavier Parent et Justin Barron, deux joueurs de 16 ans, sont perçus comme de potentiel choix de premier tour en 2019 et 2020 respectivement. 

Il n’y a pas à dire, le talent foisonne dans ce vestiaire, ce qui fait bien plaisir à Gravel. «C’est vraiment agréable d’avoir ces joueurs comme coéquipiers, car tu sais qu’il y en a beaucoup qui vont jouer dans les rangs professionnels, que ce soit en Europe ou dans la LNH. C’est également bon dans les entraînements parce que j’ai droit à de très bons lancers.»

Au sommet dès cette année?

Bien que considérée comme l’équipe favorite des deux prochaines saisons, Halifax flirte déjà avec le sommet de la LHJMQ en ce début de campagne. Avant la récente défaite de 2 à 0 contre les Tigres de Victoriaville, les Mooseheads voguaient sur une séquence de quatre victoires consécutives. «Nous n’espérons pas, nous voulons la coupe du Président cette année. Nous visons déjà gros», a lancé Gravel.

Considérant que les Mooseheads avaient terminé au 15e rang du classement général l’an dernier, il s’agit d’une progression vertigineuse et elle devrait se poursuivre. L’organisation néo-écossaise tente d’ailleurs d’organiser la tenue du tournoi de la Coupe Memorial en 2019, ce qui correspondra à l’apogée des Mooseheads.