Un marché qui s’annonce imprévisible

À un peu moins de trois semaines du début de la période des transactions dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), le portrait de la situation n’est pas clair.

Il suffit de regarder du côté de la conférence de l’Ouest pour comprendre ce dont il est question. En effet, si on regarde le classement général, des équipes comme les Huskies de Rouyn-Noranda, les Voltigeurs de Drummondville et l’Armada de Blainville-Boisbriand auraient en temps normal opté pour le camp des vendeurs. Cependant, la nouvelle formule, qui sépare la ligue en deux conférences, fait en sorte que ces trois formations se battent pour l’avantage de la glace ou même pour le sommet de leur division. «Depuis que nous avons changé le système des conférences, la période des transactions est différente. Par exemple, de mémoire, notre équipe était 14e ou 15e au classement, mais nous avions encore une chance d’avoir l’avantage de la glace. Nous avons fait certaines acquisitions qui nous ont permis de l’avoir et nous avons gagné une ronde. Dans l’ancienne formule, ça aurait été difficile de gagner une série en jouant contre l’une des cinq meilleures équipes. Les conférences font en sorte que c’est moins évident de savoir ce que les clubs vont faire. Le classement est très serré, donc c’est difficile de prédire ce qui va se passer», a mentionné le directeur général des Tigres de Victoriaville, Kevin Cloutier.

Ainsi, les équipes qui sont clairement dans le camp des vendeurs ne sont certes pas nombreuses. On peut penser à des formations plus facilement identifiables comme les Tigres, les Olympiques de Gatineau, le Drakkar de Baie-Comeau, les Sea Dogs de Saint John et le Titan d’Acadie-Bathurst. Cette réalité tend à placer le marché de cette année à l’avantage des vendeurs. «C’est dur à dire par contre, car on ne sait pas parfaitement qui va vendre et qui va acheter. Oui, on sait qu’il y a quatre ou cinq clubs qui y vont le tout pour le tout. Certaines équipes pourraient cependant se dire qu’elles vont améliorer un peu leur alignement et tenter leur chance en séries. Dans notre conférence, Sherbrooke est au sommet, mais derrière, tout le monde peut battre tout le monde. Par exemple, nous avons perdu deux fois par un but contre Rouyn-Noranda, deux fois par un but contre Drummondville, mais nous avons aussi battu et perdu une fois contre les Cataractes et les Foreurs. Tout le monde fait le même calcul.»

Le dossier Dobson bloque les autres

À l’heure actuelle, c’est encore tranquille en ce qui concerne les discussions. Il y a certes quelques appels ici et là, mais ça demeure tout de même relativement tranquille assure Cloutier. «Oui, j’ai eu certains appels pour mes vétérans, car j’ai des gars qui ont vécu la demi-finale il y a deux ans. Ces gars peuvent intéresser des équipes, avec raison.»

En fait, le dossier de Noah Dobson est celui qui force les différentes organisations à prôner la patience. Présentement avec les Islanders de New York dans la Ligue nationale de hockey (LNH), Dobson n’a été inséré qu’à six reprises dans la formation de l’entraîneur-chef Barry Trotz. «C’est un dossier qui pourrait freiner plusieurs choses. Il y a des équipes qui veulent foncer et qui vont vouloir garder leurs atouts au cas où il revient. Si elles sont en mesure de se le payer, elles vont devoir garder les morceaux nécessaires. Cette situation pourrait en dire beaucoup. Nous ne savons pas s’il va revenir ou non dans notre ligue. Ça rend les directeurs généraux sur le qui-vive. On ne se fera pas de cachette, ce serait le joueur le plus convoité.»

Un scénario envisageable serait que Dobson soit prêté à Équipe Canada junior par les Islanders en vue du Championnat mondial junior des moins de 20 ans. L’équipe pourrait ensuite décider si elle le ramène dans son giron ou si elle le retourne dans le junior majeur. Il faut cependant mentionner que Dobson n’a plus rien du tout à prouver dans les rangs juniors, lui qui est double vainqueur de la coupe du Président et de la coupe Memorial.

Toujours améliorer le sort des Tigres

Sur le plan plus personnel, l’objectif de Cloutier demeure le même, soit d’améliorer l’équipe de jour en jour. Il confirme cependant que son équipe demeurera compétitive. «Je ne suis pas du genre à vider un club. De toute façon, j’ai de bons éléments en place, mais de là à échanger un joueur qui changerait toute la donne, ce n’est pas le cas. Mikhail Abramov va demeurer à Victoriaville, tout comme Sean Larochelle. S’il y a des changements, c’est parce que nous aurons eu ce que nous voulions, tout en nous permettant de demeurer compétitifs. Je suis en mode écoute. Nous verrons comment ça va aller.»

Cloutier fait notamment valoir que quelques jeunes intéressants, qui ne sont pas dans l’équipe en ce moment, viennent cogner à la porte du vestiaire. «Nous avons des gars comme Nikolas Hurtubise, Jérémy Michaud et Antoine Desrochers qui pratiquent avec l’équipe chaque semaine. Ils sont prêts à jouer. J’ai aussi Loick Daigle (Boomerang du Cégep André-Laurendeau) qui roule à un point par match. Nicolas St-Pierre, si un joueur de 20 ans bouge, est prêt à venir demain matin. Il devrait déjà jouer dans cette ligue, selon moi. Il y a plusieurs options comme celles-ci, sans compter Guillaume Richard que nous allons rencontrer au mois de décembre.»