Un dernier tour de piste pour le vétéran Béliveau

À sa 21e saison chez les seniors, Jean-François Béliveau a annoncé qu’il en était à sa dernière campagne. À la lumière de ses propos, le valeureux vétéran est visiblement serein avec sa décision. 

Il se dit d’ailleurs privilégié d’avoir joué sur une aussi longue période. «J’ai consacré une grande partie de mes 36 derniers étés au baseball. Les gens autour de moi ont fait de nombreux sacrifices pour que je puisse pratiquer le sport qui me passionne. Après la saison, il sera temps de passer à autre chose», a-t-il dit.

Reconnu pour son efficacité en défensive et son rendement plus que respectable dans le rectangle des frappeurs, Béliveau attache plus ou moins d’importance à ses statistiques personnelles. Il garde un précieux souvenir du championnat remporté en 2007 et des affrontements épiques contre ses rivaux de la défunte Ligue de baseball senior de l’Estrie. Plus important encore que la compétition, il estime que le baseball lui a permis de développer des relations humaines durables.

De son propre aveu, les coéquipiers qu’il a côtoyés au fil des ans et plusieurs autres personnes gravitant dans l’entourage de ce sport demeurent son plus bel héritage des 36 dernières années passées sur des terrains de baseball.

«Comme tout le monde, nous jouons dans l’espoir de gagner. Il reste que nous ne sommes pas des professionnels. Plus important que les victoires, il y a les gens. Ceux-ci occuperont une place importante dans mon cœur pour le reste de ma vie», a exprimé le numéro 4 du Cactus de Victoriaville.

Pour sa dernière saison, il ignore quelle sera son utilisation. Il veut simplement que l’entraîneur-chef Marc-André Jodoin prenne les meilleures décisions pour le bien de l’équipe. Il ne veut surtout pas être un poids pour ses coéquipiers.

Il est conscient qu’il n’est plus au sommet de son art. Il a avancé que comparativement au calibre du circuit, il est «en pente descendante». Il estime que la Ligue de baseball senior du Québec connaît un certain virage, dominé par de jeunes espoirs talentueux.

Depuis son entrée au sein du circuit en 2003, il est impressionné par la progression du niveau de jeu offert et par la qualité des jeunes joueurs. Pour ce dernier tour de piste, il veut simplement vider le réservoir, conscient que le citron est déjà passablement pressé.

«Je veux finir sur une bonne note et simplement répondre aux besoins de l’équipe, a-t-il soulevé. Être prêt quand on me fera signe.»

Il a répété qu’il est reconnaissant envers la vie d’avoir pu pratiquer son sport aussi longtemps et d’avoir évolué, entre autres, au stade Rémi-Deshaies, une infrastructure attendue depuis plus d’une vingtaine d’années.

Pas trop loin du losange

Dans les faits, bien que sa carrière de joueur tire à sa fin, lui qui a déjà aussi dirigé la formation senior, Jean-François Béliveau restera associé au baseball local et régional.

Il est présentement à la tête de la formation atome A au sein de Baseball Québec et des Cubs de Victoriaville dans les Petites ligues. Il dirige de jeunes joueurs de 7 à 10 ans, dont son fils Henri.

Il considère qu’il doit, en quelque sorte, redonner au suivant. Une action signifiant, du même coup, sa reconnaissance envers toutes les personnes qui lui ont permis de vivre sa passion durant plus de trois décennies.