Un couple de Plessisville partage une passion hors du commun

Pour David Fortin et Caroline Poirier, le tir longue distance a de moins en moins de secrets. Ce couple de Plessisville passe plusieurs heures chaque année à pratiquer ce sport devenu une véritable passion. Ensemble, ils caressent même le rêve de participer aux prochains Championnats mondiaux présentés en Afrique en 2021.

Ayant grandi dans une famille où la chasse occupait une place importante, M. Fortin s’intéresse depuis longtemps au tir courte distance. C’est après avoir participé à une journée d’initiation au tir longue distance, sur la base militaire de Valcartier, en mai 2014, qu’il a développé une nouvelle passion. Rapidement, il a eu la piqure pour ce sport se pratiquant avec une carabine. À la fin de la première saison de compétitions de son conjoint, Mme Poirier a eu l’occasion de tester une arme et a décidé de s’investir dans cette pratique avec lui dès l’année suivante. Rapidement, elle s’est illustrée en méritant notamment le titre de recrue de l’année, décerné par l’Association de tir de la province de Québec, dans sa catégorie.

Le tir longue distance peut se pratiquer sur différentes bases militaires au pays.

«C’est une passion commune qui nous permet de réaliser des rêves ensemble», mentionne-t-elle. Son conjoint reconnait que cette situation fait des jaloux auprès des personnes avec qui il participe à des compétitions. «J’ai la chance de tirer avec ma conjointe. Tout le monde me dit que je suis chanceux. Ce qui est le fun, c’est qu’on se fait des petits matchs ensemble.»

Les personnes pratiquant le tir longue distance sont divisées en trois catégories, en fonction du calibre de leur carabine. À l’aide de leur télescope, elles visent le centre de leur cible pouvant être située à différentes distances, à partir de 300 verges. Il est uniquement possible de le faire sur une base militaire. Il est toutefois permis de se pratiquer à différents clubs de tir, comme celui de Plessisville où une distance de 100 verges peut être atteinte.

Habituellement, chaque participant tire 17 coups. Les deux premiers permettent d’ajuster l’arme en fonction de la cible. Pour les autres, des points sont cumulés jusqu’à une possibilité de 75. «Souvent, on fait des petites gageures. Celui qui tire le moins bien paye le souper. C’est souvent à moi de payer le repas», rigole M. Fortin.

«Chaque fois qu’on tire, on espère améliorer son score, indique-t-il plus sérieusement. C’est une compétition avec les autres, mais aussi par rapport à soi-même.»

Un sport de précision

Plusieurs tireurs considèrent le vent comme étant leur principal ennemi dans la pratique de ce sport. De s’entraîner à l’approche des compétitions permet donc de développer des trucs pour mieux évaluer la trajectoire des tirs en fonction de ses subtilités.

«Tout au long du champ de tir, il y a des drapeaux. Avec le temps, il faut donc apprendre à connaître les vents par rapport à l’angle des drapeaux», affirme Mme Poirier.

«Parfois, on compare ça au golf. Au golf, il faut toujours avoir le même mouvement. C’est la même chose. Il faut avoir une constance quand on appuie sur la détente», ajoute M. Fortin.

Les compétitions de tir longue distance se déroulent en position couchée pour David Fortin et Caroline Poirier.

Pour obtenir un maximum de précision, les adeptes du tir longue distance fabriquent d’ailleurs leurs propres munitions. Le couple de Plessisville peut compter sur l’appui de Londero Sports, au niveau des produits de rechargement, pour tirer environ 2000 coups par année.

«Je fais mes munitions donc quand ça va bien je suis fière de moi et quand ça va moins bien je me dis qu’il y a peut-être quelque chose que je n’ai pas fait de correct», précise Mme Poirier.

Durant une saison, soit de mai à septembre, ces parents de trois enfants participent à plusieurs compétitions au Québec et en Ontario, dont les championnats provinciaux.

L’an dernier, ils ont également participé aux Championnats du monde, se déroulant tous les quatre ans et étant ouverts sans qualification, au Polygone de Connaught, situé à proximité d’Ottawa. À cet endroit, le champ de tir permet d’atteindre une distance de 900 mètres, contrairement à 600 verges à Valcartier.

Pour retrouver l’ambiance d’un événement ayant regroupé quelque 430 tireurs provenant de 14 pays en un seul et même endroit, ils aimeraient se rendre en Afrique en 2021.

Défaire les préjugés

À travers le Québec, les clubs de tir sont nombreux à devoir réduire leurs heures d’ouverture en raison du bruit ambiant, affirment M. Fortin et Mme Poirier. Du côté de Plessisville, la situation est toutefois différente, puisque le terrain se trouve encore très isolé des habitations.

Étant devenus directeur et directrice du club affilié à l’Association de chasse et pêche de Plessisville, ils se disent tout de même conscients des préjugés circulant à propos de leur sport. En tenant une journée d’initiation chaque année, ils cherchent ainsi à les défaire.

«Une arme, ce n’est pas dangereux. C’est vraiment de la façon dont elle est manipulée et de la façon dont la personne l’utilise», mentionne Mme Poirier. «Une arme, ça ne tire pas tout seul. Il faut que ça soit intentionnel», poursuit M. Fortin.

Les personnes désirant obtenir de l’information à propos du Club de tir de Plessisville peuvent contacter ses officiers au 819 291-3006 ou à l’adresse courriel club-de-tir-acpp@outlook.com. Pour en apprendre davantage sur le tir longue distance, il est aussi possible de visiter le site Internet de l’Association de tir de la province de Québec www.pqra.org.