Un choix déchirant pour Charlie Mailhot

L’expérience de la Victoriavilloise Charlie Mailhot avec les Raiders de l’Université Colgate est malheureusement arrivée à son terme quelques mois seulement après le début de l’aventure.

Utilisée sporadiquement pendant huit parties et laissée de côté à quelques reprises par la formation américaine, les choses n’allaient pas comme sur des roulettes sur le plan hockey pour Mailhot. Bien qu’elle concède qu’elle se sentait de calibre pour jouer dans la NCAA, sa faible utilisation a miné son moral. Qui plus est, la patineuse de 5’04 » et 146 livres n’avait pas trouvé chaussure à son pied parmi l’éventail de programmes de l’Université Colgate, ce qui a contribué à la conforter dans son désir de revenir à la maison. «Puisque c’était ma première année, je ne jouais pas beaucoup. Même si je travaillais fort toutes les semaines, on dirait que, à force de ne pas jouer beaucoup ou d’être laissée de côté tout simplement, j’ai perdu la passion du hockey en quelque sorte. J’arrivais de Stanstead où j’étais toujours sur la patinoire et là, je suis passée à ne plus jouer du tout. Ça explique une partie de ma décision. Il y a aussi le fait que je n’avais pas trouvé un programme qui m’intéressait. Je me suis engagée avec Colgate il y a quatre ans et, à ce moment, je ne savais pas trop ce que je voulais faire dans la vie», a raconté l’athlète de 19 ans.

L’Université Colgate étant située à plus de six heures de route de Victoriaville, Mailhot se sentait également loin de sa famille. Tous ces facteurs ont d’ailleurs commencé à affecter sa santé mentale, si bien qu’elle a préféré mettre le tout sur pause avant que la situation se dégrade. «Je suis une personne qui ne parle pas beaucoup de ses émotions. À un certain point, on dirait que toute la pression est sortie. J’avais des épisodes où j’étais complètement déprimée. Je me suis alors dit que j’étais mieux de revenir à la maison afin de prendre le temps d’aller consulter pour guérir.»

La décision n’a toutefois pas été facile à prendre. Pour elle, le hockey a été toute sa vie depuis qu’elle est petite. De mettre ainsi sa carrière sur pause pour une certaine période de temps a donc été déchirant. «Le hockey, c’est ma vie depuis que j’ai trois ans et demi. Tout le monde chez moi est impliqué dans le hockey. Ça a donc été excessivement difficile de prendre cette décision. J’ai réfléchi et j’ai parlé avec plusieurs personnes avant d’y arriver. Je ne voulais pas décevoir les gens autour de moi. Mes parents me disaient qu’ils voulaient simplement me voir heureuse. Je ne voulais pas quitter Colgate, mais je savais que c’était la meilleure décision pour moi.»

Déjà en contact avec des universités canadiennes

Dès son retour à Victoriaville, certaines formations universitaires sont entrées en contact avec la talentueuse hockeyeuse des Bois-Francs. En attendant de joindre les rangs de l’une de ces universités, Mailhot suit des cours au Cégep de Victoriaville. Étant donné qu’elle a fait sa 12e année lorsqu’elle était au Collège de Stanstead, elle pourra faire le saut avec une université canadienne dès l’automne prochain. «L’Université McGill et l’Université Concordia m’ont déjà contactée. Ces équipes me veulent vraiment. Elles m’ont suivi quand j’évoluais à Stanstead. Je vais aller visiter ces universités et je vais par la suite prendre ma décision quand je vais aller mieux. […] Je ne sais pas encore où je vais me diriger. L’une de mes bonnes amies est à McGill, donc j’aimerais aller avec elle. À Concordia, l’entraîneure est Julie Chu, elle qui est dans l’organisation des Canadiennes de Montréal. Ce serait un honneur de jouer pour elle. Je vais voir ça dans les prochains mois.»

Mailhot concède d’ailleurs que le fait de voir des équipes rapidement sur les rangs pour faire son acquisition lui a fait du bien au moral. «Quand j’ai quitté Colgate, je croyais que je ne jouerais plus jamais. Je ne pensais pas que je pouvais partir de plus haut pour descendre. À Colgate, c’est comme si j’avais perdu ma valeur. J’ai besoin de jouer, sinon je ne suis pas capable. Donc, de savoir que je vaux encore quelque chose et que les gens sont intéressés à avoir mes services, je me sens choyée et ça me réconforte», a-t-elle confié.

Plus de temps pour mieux choisir?

Lorsqu’elle a été amenée à s’engager avec l’Université Colgate, l’ancienne des Spartans du Collège de Stanstead soutient qu’elle aurait pris plus de temps afin de mieux choisir l’établissement avec lequel elle allait poursuivre sa carrière de hockeyeuse. «Je crois que la 10e année (15 ans), c’est trop tôt pour s’engager. Il faut vraiment que tu prennes le temps de regarder ce que tu veux faire dans la vie et le programme qui te convient le mieux. Pendant quatre ans, j’ai regardé Colgate en me disant que ça allait être plaisant. Cependant, je voyais d’autres amies se diriger vers de différentes universités et je me disais que j’aurais peut-être dû aller là aussi. Dans mon cas, j’avais eu d’autres offres que celle de Colgate, mais j’avais une date limite pour faire mon choix. Ça m’a pressé. Je ne regrette pas d’avoir été là-bas pendant une demi-année, car j’ai adoré l’ambiance qui y régnait et les entraîneurs. Je n’ai rien contre leur programme hockey. C’est seulement ma santé et moi-même qui m’ont amené à dire que ce n’était pas pour moi.»