Un camp de hockey au pays de ses aïeuls

Le Victoriavillois Sasha Matveyenko-Camiré a vécu récemment une splendide expérience internationale de hockey. Invité par l’ancien hockeyeur professionnel Viktor Shishkin, Matveyenko-Camiré a pris part à un camp de perfectionnement à Krementchouk en Ukraine, pays d’où sa descendance maternelle a immigré il y a de cela trois générations.

Si cette belle aventure a pu se matérialiser, c’est que l’équipe dirigée par Shishkin, le Sokol de Kiev, est venue faire une tournée canadienne, prenant notamment part au tournoi pee-wee de Québec. L’Ukrainien a donc profité de ce périple au Canada pour renouer avec la mère de Sasha, Nicole Matveyenko, qui l’avait hébergé 25 ans auparavant lorsqu’il était venu jouer au Canada. «C’est à ce moment que nous avons discuté ensemble. Nous avons discuté de hockey. Il m’a appelé pour me dire qu’il faisait un camp et que j’étais invité», a expliqué le jeune de 17 ans.

Shishkin a donc accueilli Matveyenko-Camiré chez lui pour les trois semaines de son séjour en Ukraine. «J’ai été accueilli comme un roi. Il a vraiment retourné la faveur que ma mère lui avait faite lorsqu’elle l’avait hébergé la première fois.»

Avec le contexte de la pandémie de la COVID-19, cette aventure aurait évidemment pu tomber à l’eau, mais Matveyenko-Camiré assure que ça n’a pas été très compliqué d’organiser le tout. «Le plus compliqué, ça a été de revenir. Là-bas, il n’y a pas de quarantaine comme ici, donc ça a été plus simple. En arrivant en Ukraine, on ne fait que passer un test de dépistage. Si nous ne l’avons pas, nous sommes libres de circuler.»

À son retour au Canada, le jeune hockeyeur devait s’isoler pour une période de deux semaines.

Viktor Shishkin et Sasha Matveyenko-Camiré sur la glace.

Une première visite en Ukraine

Il y a de cela plusieurs années, les arrière-grands-parents de Matveyenko-Camiré ont pris la décision de quitter leur Ukraine natale afin de venir s’installer au Canada. Le jeune homme a donc eu la chance de visiter pour la première fois ces terres qui étaient autrefois celles de sa famille. Il a notamment pu visiter Kharkov, ville où ses arrière-grands-parents ont vécu. «C’était un honneur pour moi de découvrir le lieu de mes souches familiales. J’ai grandement apprécié découvrir l’endroit où ils ont vécu. C’était très plaisant de visiter l’Ukraine. C’est un pays très différent du Canada. Ça aide à ouvrir nos yeux, car nous prenons conscience de la chance que nous avons d’être au Canada.»

Au cours de la dernière décennie, la crise ukrainienne, qui s’est amorcée en 2013 à la suite du refus du gouvernement de signer l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne, a fait bien des ravages dans ce pays de l’Europe de l’Est. En réaction au refus de signer l’accord, la péninsule de la Crimée avait proclamé son indépendance et voté pour son rattachement à la Russie, ce qui a provoqué une grave crise diplomatique internationale et un important soulèvement de la population. Le tout a débouché sur le renversement du gouvernement de Viktor Ianoukovytch et sur la guerre du Donbass, un conflit armé qui est toujours en cours.

La barrière de la langue bien présente

Le français et l’ukrainien n’ayant absolument aucune ressemblance au niveau linguistique, celui qui a porté les couleurs du V. Boutin midget AAA l’an dernier avoue avoir eu quelques difficultés à ce chapitre. «Ça a été la partie difficile du voyage. C’était difficile de communiquer tout le monde ensemble. Ce n’est pas tout le monde qui parle en anglais, donc nous avons utilisé fréquemment Google traduction. Viktor parle en anglais, mais pas beaucoup», a expliqué Matveyenko-Camiré.

Il a notamment eu l’occasion de renouer avec l’ancien attaquant des Tigres de Victoriaville Feliks Morozov. Celui-ci était d’ailleurs un bon ami du Russe Mikhail Abramov, lui qui est hébergé par la famille Matveyenko-Camiré depuis son arrivée chez les Tigres. En expérimentant ce qu’est une barrière de la langue, il a pu constater le défi qu’a vécu Abramov lors de son arrivée dans le Centre-du-Québec.

Bien préparé pour sa première saison avec les Vulkins

Le camp auquel il a pris part en sol ukrainien n’était cependant pas une partie de plaisir. Avec près de cinq entraînements par jour, le Victoriavillois a sué à grosses gouttes. «Avec le changement d’horaire, c’était assez difficile au début. Après un moment, je suis parvenu à m’adapter et tout s’est bien déroulé au camp.»

S’étant taillé une place sur la première édition des Vulkins du Cégep de Victoriaville qui évolueront en division 2 au niveau collégial, Matveyenko-Camiré se sent prêt à entreprendre la prochaine saison. «Je sens que c’est l’année où je serai le mieux préparé pour débuter une saison de hockey», a noté celui qui évolue au poste d’ailier droit.