Repêchage : des émotions fortes pour Stéphane Fiset et ses protégés

Lors du repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH), il n’y a pas que les joueurs qui vivent des émotions fortes. Les agents aussi.

Ayant rangé ses jambières et devenu agent de joueurs, Stéphane Fiset est à Chicago avec plusieurs espoirs qui rêvent de suivre les traces des Sydney Crosby, Jonathan Toews, Carey Price et compagnie. L’ancien cerbère des Tigres de Victoriaville en est à son 14e repêchage en tant qu’agent de joueurs et les 13 dernières séances de sélection lui ont procuré leur lot d’émotions fortes.

«Il y a beaucoup de hauts, mais aussi beaucoup de bas dans la carrière d’un agent», dit-il d’entrée de jeu. Les «hauts» dont il parle, c’est lorsqu’un de ses protégés se fait repêcher. «C’est un feeling incroyable!», s’est-il exclamé.

À l’opposé, il peut arriver que l’un de ses poulains attende pendant des heures que son nom résonne dans l’aréna, mais que finalement, il entre chez lui bredouille. «Je les traite comme s’ils étaient mes enfants et lorsqu’ils ne sont pas repêchés, j’ai autant de peine qu’eux et leur famille.»

Cette année, il espère que cinq de ses protégés se feront réclamer et que trois autres recevront une invitation à un camp professionnel. «Notre rôle est de développer des jeunes et de les amener jusqu’au repêchage», a-t-il fait part.

Selon lui, le repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) est un moment tout aussi important. «Ils rêvent de faire carrière dans la LNH, mais ils doivent commencer par la LHJMQ.»

Pendant ses quelques jours à Chicago – il est arrivé hier –, il se promène d’hôtel en hôtel à rencontrer les dépisteurs. «On a des rencontres avec nos clients pour leur faire savoir à quoi s’attendre et on les informe des équipes qui sont intéressées, dit-il. On tente d’obtenir de l’information et on tente de prévoir à quel rang ils seront repêchés.»

Or, Fiset reconnaît que la plus belle carte de visite pour un hockeyeur demeure ce qu’il a accompli sur la glace au cours des derniers mois. «Il peut arriver qu’un dépisteur voit quelques points négatifs par rapport à un joueur, mais c’est à nous d’expliquer pourquoi il a pu avoir une baisse de régime», a-t-il expliqué.

Travaillant pour Newport Sports Management inc., qui a été fondé par Don Meehan en 1981, c’est généralement ce dernier qui discute avec les directeurs généraux lors des repêchages. Fiset et les autres agents, eux, s’entretiennent avec les recruteurs.

Parmi les joueurs qui sont représentés par cette agence, notons Phillip Danault, Brad Marchand, Henrik Lundqvist, Dion Phaneuf et un certain P.K. Subban.

Desserrer sa cravate

Pendant ces trois jours, Fiset va en avoir serré des mains : joueurs, retraités du monde du hockey, anciens adversaires, recruteurs, parents…

«C’est une belle fin de semaine, mais c’est une grosse fin de semaine. Lorsqu’elle est terminée, on décompresse et on a hâte de retourner à la maison», lance-t-il.

Bientôt 20 ans

En 1988, c’était un jeune Stéphane Fiset qui était au Forum de Montréal et qui attendait de se faire repêcher. Ce sont les Nordiques de Québec qui ont fait de lui le 24e joueur (deuxième ronde) sélectionné cette journée-là.

Une journée dont l’ancien des Tigres se souvient très bien. «Je n’oublierai jamais mon repêchage. Étant donné qu’on était à Montréal, le public huait tous les joueurs que les Nordiques repêchaient, et ce, qu’ils étaient Québécois ou Russes. Par contre, c’est l’organisation qu’il huait et non le joueur qui était sélectionné», se souvient-il.