Repêchage de la LNH : la OHL loin devant, la LHJMQ traîne de la patte

C’est du moins ce que révèle l’analyse comparative des repêchages des 20 dernières années de la LNH pour les trois circuits juniors majeurs canadiens.

OHL Joueurs repêchés Joueurs ayant atteint la LNH Taux de réussite
2017 41 2 4,9%
2016 48 6 12,5%
2015 31 13 41,9%
2014 41 17 41,5%
2013 36 19 52,8%
2012 46 27 58,7%
2011 46 35 76,1%
2010 42 22 52,4%
2009 45 25 55,5%
2008 46 26 56,5%
2007 35 22 62,8%
2006 29 17 58,6%
2005 42 24 57,1%
2004 41 20 48,8%
2003 42 31 73,8%
2002 35 16 45,7%
2001 40 27 67,5%
2000 38 16 33,3%
1999 52 26 50%
1998 50 24 48%
Total 826 415 50,2%

 

WHL Joueurs repêchés Joueurs ayant atteint la LNH Taux de réussite
2017 25 1 4%
2016 30 0 0%
2015 34 8 26,6%
2014 37 13 35,1%
2013 33 16 48,5%
2012 26 14 53,8%
2011 31 15 48,4%
2010 43 23 53,4%
2009 28 16 57,1%
2008 37 19 51,3%
2007 35 21 60%
2006 22 8 35,4%
2005 42 21 50%
2004 40 20 50%
2003 40 24 60%
2002 42 21 50%
2001 45 21 46,7%
2000 41 19 46,3%
1999 38 15 39,5%
1998 40 16 40%
Total 709 311 43,8%

 

LHJMQ Joueurs repêchés Joueurs ayant atteint la LNH Taux de réussite
2017 14 1 7,1%
2016 14 2 14,3%
2015 29 8 27,5%
2014 16 2 12,5%
2013 31 15 48,4%
2012 19 5 26,3%
2011 21 11 52,5%
2010 22 8 36,3%
2009 23 10 43,5%
2008 27 12 44,4%
2007 25 9 36%
2006 25 11 44%
2005 23 11 47,8%
2004 27 7 25,9%
2003 38 17 44,7%
2002 23 5 21,7%
2001 26 13 50%
2000 21 10 47,6%
1999 20 7 35%
1998 40 20 50%
Total 484 184 38%

* Pour être considéré comme un joueur ayant atteint la LNH, celui-ci devait avoir joué au moins une partie dans cette ligue.

** Évidemment les repêchages les plus récents, bien que comptabilisés, ne présentent pas des chiffres définitifs.

La population globale en défaveur du circuit Courteau

Cette tendance est bien documentée et elle déçoit bien des gens de la Belle Province qui aimeraient voir encore plus de joueurs issus de la LHJMQ atteindre la meilleure ligue au monde. Mille et une interrogations ont été soulevées, des refontes ont été demandées, mais il se pourrait bien que les explications derrière cette tendance ne soient que démographiques.

L’une des  pistes explicatives pourrait être aussi simple que le bassin de population, et donc de joueurs, sur lequel les différentes ligues peuvent compter. L’Ontario a une population de 13,6 millions d’habitants. La WHL, avec les provinces du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, mise sur 11,1 millions d’habitants. La LHJMQ, avec les provinces du Québec, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, compte sur une population de 9,9 millions d’habitants. «Côté nombre de joueurs de hockey, côté population globale, c’est très dur (pour la LHJMQ). Il faut donc travailler avec les joueurs que tu as. Il y a certaines années que le junior majeur québécois a bien fait, comme en 2013, en 2003 et en 1998. Dans la LHJMQ, ça semble beaucoup être un cycle», a analysé le recruteur-chef chez Hockey Prospect Jérôme Bérubé.

Les revenus par ménage entrent en ligne de compte

Pour qu’un jeune garçon atteigne la LNH, sa famille doit investir en moyenne près de 100 000 $. Avec un revenu moyen de 59 822 $ par ménage en 2015, le Québec figurait au 12e et avant-dernier rang des provinces ou territoires canadiens à ce chapitre, tout juste derrière l’Île-du-Prince-Édouard (61 163 $) et la Nouvelle-Écosse (60 764 $) et un rang devant le Nouveau-Brunswick (59 347 $). C’est donc dire que la LHJMQ compose avec les quatre provinces ayant les plus faibles revenus au Canada. À titre comparatif, l’Ontario pointait au sixième rang avec un revenu de 74 287 $. Cette différence financière permet donc aux familles ontariennes d’investir plus dans le développement de leur enfant dans le hockey si elle le désire. «À la base, il y a beaucoup plus de joueurs de hockey en Ontario qu’au Québec. Les familles y sont également plus fortunées. De ce que j’entends, au niveau midget, il y a plusieurs entraîneurs privés qui sont engagés, chose qu’on ne voit pas nécessairement au Québec dans cette catégorie. Les programmes de hockey ont aussi de plus gros moyens financiers», a expliqué le recruteur-chef chez Hockey Prospect.

Ce bassin de joueurs plus important permet donc à ces ligues d’avoir plus de profondeur et, de ce fait, un calibre de jeu encore plus relevé qui aide au développement des joueurs puisque la compétition est encore plus forte. Jérôme Bérubé est d’ailleurs d’avis que les deux premiers trios des différentes équipes de la LHJMQ sont similaires à ceux des autres ligues, mais que c’est dans la profondeur des autres unités qu’il y a une différence significative.

Des marchés américains avantageux pour la OHL et la WHL

Ces deux autres circuits peuvent exploiter de façon bien plus importante le marché américain grâce à leur présence au pays de l’Oncle Sam.

La OHL mise sur trois équipes sur le territoire américain, soit les Otters d’Erie, le Spirit de Saginaw et les Firebirds de Flint. La WHL compte pour sa part sur une division totalement américaine avec les Silvertips d’Everett, les Americans de Tri-City, les Thunderbirds de Seattle, les Winterhawks de Portland et les Chiefs de Spokane. «Il n’y a pas beaucoup d’Américains dans la LHJMQ tandis que la OHL peut aller chercher beaucoup de joueurs dans les états de New York et du Michigan par exemple. […] Avoir des équipes aux États-Unis aide beaucoup également. Par contre, même quand la LHJMQ misait sur Lewiston, il n’y avait pas plus de joueurs américains dans la ligue. Les jeunes de New York et du Michigan sont possiblement plus ouverts à venir jouer dans le junior canadien. La LHJMQ doit notamment aller piger au Massachusetts, là où les joueurs ont grandi avec Boston College, Boston University et Havard notamment. C’est très différent comme mentalité», a conclu le recruteur-chef chez Hockey Prospect.