Qui succédera au «capitaine courage»?

En perdant l’assaut du 29 mars, les Tigres ont aussi perdu la guerre. Leur général n’était pas sur le champ de bataille, retenu comme un lion en cage par le préfet de discipline de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Tristan Pomerleau n’a pu glisser pour une dernière fois sur une glace du circuit Courteau pour se retirer avec honneur. Suspendu à la suite de sa violente mise en échec à l’endroit de Nicolas Roy, c’est en veston cravate qu’il a foulé la surface glacée pour saluer une dernière fois les amateurs.

En larmes, il a enlacé chacun de ses coéquipiers après ce balayage. Tout juste avant la rencontre, il leur avait demandé de se battre pour qu’il puisse avoir la chance de renouer avec l’action. «C’est lui qui a annoncé l’alignement partant dans le vestiaire. Ce qui me déchire le plus de cette élimination, c’est qu’il termine son stage junior dans les estrades. Je voulais tellement que l’on gagne pour lui», a lancé Louis Robitaille.

Le principal intéressé n’en veut pas à ses coéquipiers même s’ils ne sont pas parvenus à réaliser son souhait. Il estime qu’ils ont tout donné. «Tu ne veux pas être dans les estrades quand ça se termine. J’aurais tellement aimé être sur la glace avec eux, mais je suis quand même content d’eux. Les gars se sont battus», a-t-il partagé avec émotion.

Celui qui se tournera fort possiblement vers le réseau universitaire canadien la saison prochaine était mal en point, l’un de ses ménisques étant déchiré. Il pourrait devoir passer sous le bistouri. Ça illustre fort bien l’ensemble de son parcours junior. Sa résilience lui a permis de faire face à de nombreuses épreuves.

Son ancien entraîneur, Yanick Jean, lui a adressé quelques mots sur la patinoire en fin de rencontre. «Au fil du temps, certains joueurs nous marquent plus que d’autres. Comme les Maillet, Halley, Groulx et Danault, Pomerleau s’est donné corps et âme pour cette équipe. Je lui ai dit qu’il était un vrai. Je me sens privilégié d’avoir pu être son entraîneur», a partagé Jean.

Le départ de Pomerleau scelle un chapitre chez les Tigres. Il a passé cinq années dans les Bois-Francs. La direction de l’équipe s’est toujours refusé de céder à la tentation de l’échanger pour se relancer plus rapidement. On a toujours jugé l’apport du capitaine inestimable.

Pomerleau croit aujourd’hui que la relève est prête à prendre le flambeau. Son «C» pourrait être arboré par plusieurs patineurs, selon lui, mais un plus particulièrement.

«Un gars comme Félix Lauzon est un Tigre dans l’âme. Il me fait un peu penser à moi. Il ne parle pas beaucoup, mais prêche par l’exemple. Il est toujours sur la tâche», a-t-il lancé, précisant que Vincent Lanoue et James Phelan avaient aussi exercé beaucoup de leadership cette saison.

Pomerleau, par ailleurs, entamera un deuil au cours des prochains jours, tout comme Nicolas Latulippe et Alexandre Goulet. «Je suis un peu dans les vapes présentement. Je ne le réalise pas encore…», a-t-il conclu.