P.J. Stock : son passage chez les Tigres a changé sa vie

Le passage de P.J. Stock chez les Tigres de Victoriaville a été relativement court. En deux saisons avec l’équipe, le Montréalais a su laisser sa marque, voyant notamment son chandail être retiré par l’organisation à l’automne 2006. Cependant, l’impact des Tigres dans la vie de Stock est probablement encore plus grand.  

C’est de 1994 à 1996 que Stock a fait sa marque dans les Bois-Francs, amassant 117 points et 818 minutes de pénalité en 137 parties. Ce parcours dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) semblait toutefois bien peu probable à un certain moment alors que Stock envisageait plutôt d’aller aux États-Unis afin d’évoluer dans la NCAA. Son frère Dean ayant été repêché par les Félins au repêchage de 1994, Stock s’est dit qu’il allait tenter sa chance. «Quand je repense à mon passage chez les Tigres, j’identifie cette décision comme celle qui a changé ma vie. Avant de venir à Victoriaville, je jouais à Pembroke (dans la Ligue de hockey junior canadienne) et je voulais aller jouer dans les collèges américains. À l’époque, mon frère Dean était sur le point d’être repêché dans le junior majeur et nous avions parlé à quelques équipes. Si mon frère était repêché par Laval ou Hull, j’allais jouer avec lui et je pouvais aller ensuite dans une université canadienne anglophone dans cette même ville. Il a finalement été repêché par Victoriaville. Même s’il n’y avait pas d’université à Victoriaville, nous avons décidé de l’essayer. Honnêtement, c’est la meilleure décision que j’ai prise», s’est remémoré celui qui est aujourd’hui âgé de 45 ans.

À son arrivée, Stock, qui fait 5’10’’ et 196 livres, était un défenseur à caractère robuste. Quant à eux, les Tigres pratiquent un style très physique, ce qui fait en sorte que Stock se sent comme un poisson dans l’eau. «À ma première année, Jean Hamel m’a vraiment aidé pour jouer en tant que défenseur à ce niveau. Alain Rajotte, lui, ne m’a pas seulement aidé à devenir un meilleur joueur, mais aussi un meilleur meneur pour l’équipe. Il m’a beaucoup aidé. […] Les entraîneurs, l’organisation, les personnes avec qui j’ai habité et la chance de jouer avec mon frère, tout ça a fait en sorte que mon hockey est devenu meilleur. Mes entraîneurs m’ont appris à jouer encore mieux. Leur style était robuste. J’ai aussi appris à parler le franglais. Quand je parle de Victoriaville, je n’ai que des bonnes choses à dire.»

Pour cet anglophone de Montréal, se retrouver dans une ville francophone représentait un très bon défi d’adaptation à l’âge de 19 ans. «La ville, c’est une chose, mais l’environnement dans lequel tu es au quotidien a vraiment une influence sur comment vont aller les choses. J’ai vraiment été chanceux d’avoir Carole et Camil Dufour comme famille de pension. Chaque soir, nous étions à la table et je pratiquais des mots en français. Carole s’occupait des mots en français et Camil me disait les sacres que j’avais besoin de dire aux autres joueurs sur la glace», a-t-il raconté en riant.

Ce passage aussi court que marquant chez les Félins a visiblement touché la concession puisqu’à l’automne 2006, soit un peu plus de deux ans après sa retraite du hockey professionnel, Stock a vu son numéro 42 être retiré. «Jamais je n’aurais pensé avoir droit à cet honneur, surtout avec le style que je jouais. Même à ma dernière saison, j’avais eu droit à une soirée. Quand j’étais jeune, je ne croyais pas que ça m’arriverait un jour. Dans ma cave à la maison, la photo prise lors de cette soirée est l’une de mes préférées. Mon frère était là et le reste de ma famille aussi. Je n’étais pas le meilleur pointeur. Ils m’ont honoré lors de cette soirée, mais c’est moi qui devrais le faire, car ils ont vraiment changé la trajectoire de ma carrière.»

Analyste à la télévision pour RDS depuis de nombreuses années, Stock sait se tenir occupé avec de nombreux engagements, ce qui fait en sorte qu’il n’a pas eu l’occasion de revenir très souvent dans les Bois-Francs. «Ça fait longtemps que je ne suis pas revenu. J’ai quatre enfants aujourd’hui et ils ont joué plusieurs fois là-bas. Les fins de semaine, je suis souvent à l’extérieur, donc ça fait trop longtemps que je n’y suis pas allé. Quand la pandémie sera passée, j’aimerais bien y remettre les pieds!»

Après ses deux années avec les Tigres, le Montréalais a joué une saison avec les Xmens de l’Université Saint-Francis-Xavier avant de faire le saut dans la Ligue nationale de hockey (LNH) l’année suivante avec les Rangers de New York. Partageant son temps entre les Rangers et leur club-école, le Wolf Pack de Hartford, pendant trois saisons, il a terminé son séjour au sein de la concession new-yorkaise avec la conquête de la coupe Calder au terme de la saison 1999-2000. Il a par la suite évolué momentanément avec le Canadien de Montréal et les Flyers de Philadelphie avant de jouer avec les Bruins de Boston.