«Nous sommes dans l’inconnu» – Mavrik Bourque

À la base, lutter pour une place avec Équipe Canada en vue du Championnat mondial junior des moins de 20 ans est une grosse commande. Imaginez quand s’ajoute à ce défi un isolement de 14 jours en raison de deux cas de COVID-19 parmi les membres de l’équipe. À l’image de 2020, ce camp de sélection ne sera pas comme les autres et il compte encore son lot d’incertitudes.

«Sur le corps, ce sera un bon défi. Présentement, nous ne savons pas s’il y aura des coupures à notre sortie d’isolement. Nous sommes encore dans l’attente pour la suite des choses. Il faudra voir si nous pourrons sauter sur la glace le 7 ou le 8 décembre. Nous sommes dans l’inconnu», a raconté l’attaquant plessisvillois Mavrik Bourque.

En isolement préventif dans leur chambre d’hôtel depuis le mardi 24 novembre, les joueurs doivent donc s’affairer à garder la forme et la motivation. Même si la récompense pourrait être tout à fait mémorable, il n’en demeure pas moins que c’est loin d’être une partie de plaisir que cet isolement. «Il m’arrive de trouver le temps long, c’est certain. Nous avons cependant des séances vidéo sur Zoom, nous faisons des entraînements et ils nous ont apporté des vélos stationnaires. Les dirigeants de Hockey Canada tentent de nous garder actifs présentement. L’isolement se termine bientôt. J’ai hâte de pouvoir sortir d’ici.»

Le capitaine des Cataractes de Shawinigan concède d’ailleurs que Hockey Canada a bien géré la situation lorsque les cas positifs ont été déclarés. «Lors de la première journée, nous ne savions pas grand-chose. Rendus au mardi soir, nous avons vu qu’il y avait des cas positifs, mais nous ne savions pas si nous devions faire un isolement de 14 jours. Le lendemain, ils nous ont tous séparés et nous avons été appelés pour nous faire expliquer la situation. Ça s’est très bien passé et nous avons été très bien traités.» Par chance, Bourque a fait valoir qu’il n’avait pas été affecté par le virus.

Une lutte féroce

Avant la pause inattendue, le Canada avait eu le privilège de tenir quelques entraînements et deux rencontres entre les Blancs et les Rouges. S’il avait eu la chance de jouer quatre matchs avec les Cataractes, ce qui lui avait permis d’enlever un peu de rouille, Bourque estime qu’il a quand même dû reprendre du rythme. «J’étais content de ce que j’avais montré (avant l’isolement). De jour en jour, je m’améliorais. J’ai eu de bonnes pratiques et j’ai fait preuve d’un bon esprit de compétition. Lors des deux parties, oui j’avais joué un petit peu dans la LHJMQ, mais le niveau de jeu n’était pas le même. C’était complètement différent. Lors du premier match, ça a été correct. Je n’ai pas fait d’erreurs en gardant mon jeu simple. Au deuxième match, ça a été mieux. J’avais un meilleur patin, j’étais plus impliqué et je faisais plus de jeux avec la rondelle. J’étais quand même satisfait.»

Face à la crème des hockeyeurs canadiens de son groupe d’âge, l’espoir des Stars de Dallas doit affronter une féroce compétition pour obtenir l’un des 14 postes en attaque. De ce nombre, il y a déjà des places qui semblent acquises, soit celles des vétérans de la dernière édition championne Quinton Byfield, Dawson Mercer, Dylan Cozens et Connor McMichael ainsi que celui de Kirby Dach, lui qui a passé la dernière saison avec les Blackhawks de Chicago. Il y a donc une ouverture probable pour neuf autres postes pour 21 candidats. «C’est dur à dire comment j’évalue mes chances. Tout le monde ici a sa place. Il faut cependant 14 attaquants, huit défenseurs et trois gardiens. Peu importe qui sera sur l’alignement, le Canada a la chance d’aller chercher l’or. Je crois avoir quand même bien fait, donc ce serait un honneur d’être sélectionné.»

Un bon enseignant avec André Tourigny

L’entraîneur-chef de cette édition, André Tourigny, n’a plus besoin de présentation. Triple médaillé du Championnat mondial junior des moins de 20 ans, Tourigny connait le tabac. Son parcours comme entraîneur-chef des Huskies de Rouyn-Noranda, des Mooseheads de Halifax et des 67 d’Ottawa ainsi que son séjour comme adjoint chez l’Avalanche du Colorado l’ont également aidé à devenir l’entraîneur de qualité qu’il est aujourd’hui. Travaillant avec lui pour la première fois de sa jeune carrière, Bourque a rapidement reconnu la qualité de Tourigny comme enseignant du hockey.

«Je trouve qu’André est excellent. Il sait dans quelle direction il s’en va. Il n’y a pas de passe-droit avec lui. Tu dois être à l’heure, tu dois respecter les règles. Sur la glace, il a établi un très bon système.» Parlant de ces fameuses règles établies, une scène a notamment retenu l’attention au début du camp canadien. Ayant eu des traitements, Dylan Cozens et Kirby Dach se sont présenté à la dernière minute à l’entraînement qui s’amorçait à 11 h 30. Tourigny est allé à leur rencontre, leur a expliqué la situation et les a retournés au vestiaire pour les inviter à regarder la pratique du haut des gradins. Plutôt que de créer une polémique, cette décision a plutôt renforcé la position de l’entraîneur-chef québécois. «Nous sommes assez grands pour savoir qu’il faut être à l’heure. Cet épisode n’a fait que prouver l’immense respect que tout le monde a envers l’entraîneur-chef. C’est un geste qui prouve qu’il n’y a pas de demi-mesures pour lui. Tout le monde doit respecter les mêmes consignes.»

Le Championnat mondial junior doit prendre son envol le 25 décembre et se terminer le 5 janvier du côté de l’environnement protégé d’Edmonton.