Mathieu Sévigny prêche par l’exemple

En tant que vétéran de 20 ans, Mathieu Sévigny est bien au fait qu’il a de grands souliers à chausser au sein d’une formation qui amorce un tout nouveau cycle.

«C’est agréable. J’ai beaucoup de temps de glace, donc je tente d’en profiter le plus possible. J’essaye également d’aider les jeunes du mieux que je peux, que ce soit sur les mises en jeu ou sur des aspects plus techniques. Je tente de reproduire ce que les vétérans de 20 ans faisaient avec moi lorsque j’avais 16 et 17 ans», a estimé celui qui est né à Hartford dans l’état du Connecticut.

Ce fameux dernier tour de piste dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) aurait pu s’amorcer d’une façon bien dramatique pour Sévigny. Dès le premier match de la saison contre l’Armada de Blainville-Boisbriand, il a bloqué une puissante frappe avec son pied, ce qui lui a valu une forte contusion. Il a donc échappé à une fracture du pied qui l’aurait gardé bien plus longtemps à l’infirmerie que les six duels qu’il a ratés. Depuis son retour au jeu, l’attaquant a obtenu six points en cinq rencontres, portant son total à sept depuis le début de la saison. «Ça commence bien. Depuis que je suis revenu, nous avons une défaite en cinq parties. Nous travaillons fort en tant que groupe et je fais de mon mieux pour aider l’équipe.»

«Mathieu est rendu à sa cinquième saison, donc il a beaucoup de maturité et d’expérience. Il a passé à travers des épreuves dans sa vie qui vont aider nos jeunes. Je l’ai vu grandir, car je le côtoie depuis qu’il a 16 ans. Il travaille toujours fort et il amène ses qualités de meneur par l’acharnement qu’il démontre tous les jours sur la patinoire», a pour sa part soulevé son entraîneur-chef chez les Tigres Louis Robitaille.

Attirer le regard des dépisteurs

Avec de jeunes joueurs de 17 ans qui attirent l’attention des recruteurs de la Ligue nationale de hockey (LNH), l’occasion est belle pour les vétérans de tirer leur épingle du jeu. Invité au camp des Flames de Calgary à 18 ans puis à celui des Jets de Winnipeg à 19 ans, Sévigny espère bien décrocher un premier contrat professionnel en vue de la prochaine campagne. «C’est certain que ça demeure un objectif à long terme d’avoir une chance chez les professionnels à la fin de l’année. Je crois que ça va venir tout seul si j’aide l’équipe et que celle-ci connait du succès.»

«Pour un entraîneur, un gars comme Mathieu, tu l’apprécies. Son intensité, son engagement et sa passion font que c’est un joueur spécial. Je pense que les gars qui ont un but en tête finissent par y arriver. Je ne sais pas s’il aura un contrat dès cette année, mais notre but demeure que Mathieu connaisse la meilleure saison possible», a fait valoir Robitaille de son côté.

La chance de jouer avec son petit frère

En plus de jouer pour la toute première fois au sein de la même équipe que son frère cadet Vincent, les deux membres du clan Sévigny se retrouvent au sein de la même famille de pension. «Nous nous entendons très bien. Nous nous côtoyons beaucoup. Nous avons cependant des personnalités très différentes. Il est beaucoup plus réservé, mais nous nous complétons très bien. C’est la première fois que nous jouons ensemble et c’est vraiment une belle expérience dont je profite au maximum.»

En tant que grand frère, Mathieu Sévigny tient à ce que son cadet se développe de la bonne façon, dont il n’hésite pas à lui donner les conseils nécessaires. «Parmi les principaux conseils que je lui ai donnés, je lui ai dit que même s’il fait des erreurs, il ne doit pas s’apitoyer sur son sort. Nous sommes une équipe jeune, donc c’est normal de faire des erreurs. Et comme Louis dit, c’est normal de faire des erreurs, mais il faut que ce soit des erreurs de cœur. Il ne faut pas que ça soit des erreurs de lâcheté. Il doit donc garder la tête haute. Vincent joue présentement super bien, donc je suis content pour lui», a fait valoir le patineur de 6’02’’ et 183 livres.