Malgré les défaites répétées, Matthew K. Bergeron progresse

Sur le plan collectif, l’Orange de l’Université Syracuse a connu une saison difficile avec une fiche d’une victoire et dix défaites. Sur le plan individuel cependant, le joueur de ligne offensive Matthew K. Bergeron a fait de grands pas afin de se rapprocher un peu plus de son rêve d’évoluer chez les professionnels.

«Ça a été une année très complexe avec le virus. […] Nous avons eu beaucoup de blessures en arrivant au camp et ce fut la même chose en cours de saison. En tout, nous avons 25 joueurs avec une bourse d’études qui n’ont pas joué. Ça a affecté notre équipe, mais je suis fier de l’effort de tout le monde. Nous n’avons pas abandonné pour nous battre jusqu’à la fin», a commenté le Victoriavillois de 20 ans.

Les blessures, les cas de COVID-19 et les départs n’ont pas manqué d’affliger grandement la troupe dirigée par Dino Babers. Parmi les pertes les plus importantes, le quart-arrière Tommy DeVito est tombé au combat après quatre parties seulement tandis que le maraudeur Andre Cisco, perçu comme un potentiel choix de premier ou second tour au prochain repêchage de la NFL, a quitté l’équipe après avoir subi une blessure lors du deuxième match. «Avec cette situation, il y a des joueurs plus jeunes qui ont eu la chance de toucher au terrain pour prendre de l’expérience. Ce n’est pas à négliger. Je suis content d’avoir vu ça. L’an prochain, ces jeunes seront mieux préparés pour occuper un rôle plus important dans l’équipe.»

S’il y a un aspect du jeu qui est allé dans la bonne direction, c’est le travail de la ligne offensive sur laquelle évolue Bergeron. En effet, lors de la saison 2019, la ligne à l’attaque de Syracuse était parmi celles qui accordaient le plus de sacs du quart. Cette année, les imposants gaillards de Syracuse ont progressé pour mieux protéger leur général en attaque, ce qui a paru en fin de saison. «Du premier au dernier match, il y a eu une progression. C’est fou de voir à quel point nous nous sommes améliorés. Si nous avions eu le camp de printemps pour nous pratiquer, nous serions arrivés encore plus prêts dès le début de la saison. Nous avions un petit peu de retard avec tous ces entraînements ratés à cause de la COVID-19, mais nous avons montré une belle progression tout au long de la saison. C’est également valable pour moi. Personnellement, je suis content de ma saison, car je n’ai pas stagné», a fait valoir le joueur de 6’04’’ et 312 livres.

Lors du dernier match de la saison, Bergeron et ses comparses n’ont accordé qu’un sac du quart face au Fighting Irish de Notre-Dame, la deuxième meilleure équipe au pays, qui est reconnu pour l’explosivité de sa ligne défensive et ses chasseurs de quarts.

Progresser face à de grosses machines

Parlant du Fighting Irish, cette formation n’est pas la seule puissance à laquelle Syracuse a dû se frotter en cours de saison. L’Orange a notamment croisé le fer avec les Tigers de Clemson, meilleure équipe de la NCAA, les Tar Heels de North Carolina (17e) et les Panthers de Pittsburgh (25e). Son calendrier n’avait rien de facile. Le fait d’affronter de telles puissances a cependant permis de voir ce qu’il fallait faire pour avancer dans la bonne direction. «Ça te permet de te comparer. Personnellement, tu as des confrontations à un contre un que tu ne retrouves pas ailleurs dans la saison, que ce soit contre de futurs premiers choix ou des joueurs côtés cinq étoiles à la sortie du High School. C’est dans ces matchs que tu apprends à te connaître.»

Face à Clemson, Bergeron a eu l’occasion de voir de très près le futur premier choix de la NFL, le quart-arrière Trevor Lawrence. Celui qui est considéré comme l’un des meilleurs espoirs au football depuis plusieurs années a impressionné Bergeron. «C’est un joueur qui a vraiment beaucoup de talent. Quand tu es sur place et non à la télévision, où il est montré comme un superhéros, tu vois que c’est un gars bien normal. Il prend des coups comme tout le monde. Son talent demeure exceptionnel.»

Une année supplémentaire pour se préparer

Puisque cette saison 2020 était des plus particulières, les dirigeants de la NCAA ont pris la décision de donner une année d’admissibilité supplémentaire aux joueurs. C’est donc en quelque sorte une année gratuite qui a été offerte à Bergeron et aux autres joueurs afin de leur permettre de poursuivre leur progression. Le quart-arrière Tommy DeVito devrait d’ailleurs être de retour, ce qui aidera assurément l’attaque de Syracuse. «Ça devrait être une bonne année pour nous. Les jeunes ont progressé et la plupart de nos vétérans vont rester. Notre équipe va avoir beaucoup d’expérience.»

En ce qui concerne Bergeron, il entamera déjà sa troisième année d’admissibilité dans la NCAA. Sa courbe de progression va dans la bonne direction et, tranquillement, cela fait en sorte que la perspective d’atteindre un jour les rangs professionnels devient plausible. Il ne veut pas sauter d’étape ni s’enfler la tête, mais selon ce que son entraîneur lui a révélé, c’est dans le domaine du possible. «Je ne veux pas regarder trop loin. Je dois me concentrer sur le présent et sur mon amélioration. C’est un but à atteindre. C’est dur de prédire l’avenir. Je continue de travailler fort. Quand ma chance se présentera, je vais la prendre. Je ne sais pas si ce sera dans deux ou trois ans. Mon entraîneur m’a dit de continuer de travailler fort, car il voit que j’ai le potentiel pour y arriver. Il veut que je prenne les bonnes décisions et que je reste humble. C’est très encourageant.»