Largué par le Drakkar, Justin Paré opte pour les Panthères

Retranché au camp d’entraînement du Drakkar de Baie-Comeau après s’être fait promettre un poste au sein de l’alignement, Justin Paré a vécu une vive déception. Le choc maintenant encaissé, il a pris la décision de jouer sa dernière saison junior avec les Panthères de Saint-Jérôme au sein du circuit junior AAA québécois.

Sur le coup de l’émotion, Paré était prêt à envisager de se tourner vers le junior AA. Le patineur natif de Lac-Beauport a toutefois pris le temps de réfléchir et, connaissant l’environnement chez les Panthères de Saint-Jérôme, il a décidé que c’était l’endroit parfait pour vivre un beau dernier tour de piste dans le junior. «Le dimanche après avoir été retranché, j’étais un gars frustré. À mon réveil le lendemain, je me suis dit que tant qu’à terminer mon parcours junior sur cette note un peu plate, j’aimais bien mieux terminer ça à Saint-Jérôme. Je connais l’entraîneur et je savais le rôle que j’allais avoir» a expliqué le joueur de 20 ans.

Étant donné que le calendrier du junior AAA est moins exigeant que ce que la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) propose, Paré pourra également mettre les bouchées doubles sur les bancs d’école afin de finir son diplôme collégial. «Je vais pouvoir finir mes cours au cégep à l’automne. Je pourrai ensuite commencer l’université dès l’hiver. (Jouer dans le junior AAA), ça va m’apporter une stabilité. À 20 ans dans la LHJMQ, j’aurais pu être échangé dans deux semaines», a révélé celui qui a déjà enfilé six uniformes depuis ses débuts dans le junior.

Paré se dirigera vers le droit au niveau universitaire. Ayant été élevé par un père huissier de justice et une mère avocate, il a toujours baigné dans ce milieu. Il est donc tout naturel pour lui de se diriger à son tour vers une carrière dans ce domaine. «Le droit mène à tout, donc je ne ferai pas nécessairement ça pour être un avocat au criminel ou notaire. Avec un diplôme en droit, je pourrai faire beaucoup de choses. Au fil des cours, je verrai bien la branche qui m’intéresse le plus.»

Déçu par le manque de transparence

Acquis des Tigres par le Drakkar de Baie-Comeau en retour d’un choix de huitième tour, Paré devait remplacer le vétéran Antoine Girard, victime d’une hernie discale, lui avait-on assuré. «Quand je suis arrivé là-bas, je n’étais pas fou. Je savais qu’il y avait quatre joueurs de 20 ans, dont le capitaine Girard qui est blessé. Donc, quand il allait revenir au jeu, ça allait probablement être moi qui allais prendre le bord. […] Je savais que mon temps était compté, mais j’allais au moins rester jusqu’à Noël.»

Une semaine après son arrivée à Baie-Comeau, il a été retranché et dès le lendemain, l’organisation nord-côtière annonçait l’arrivée du vétéran de 20 ans Tyler Hylland en provenance des Screaming Eagles du Cap-Breton. Paré aurait accepté la situation si le tout lui avait été expliqué, mais le manque de transparence lui a laissé un goût amer.

«Quand l’équipe m’a libéré, j’ai eu l’impression de m’être fait avoir en quelque sorte. J’étais frustré, car quelques jours avant, on m’avait dit que j’étais là pour la saison. La vérité, c’est que le Drakkar est venu me chercher puisqu’il n’y avait pas d’autres options dans la ligue à ce moment. Dès que la chance d’acquérir Tyler Hylland, un gars qui a plus d’expérience que moi, s’est présentée, le directeur général a sauté sur l’occasion. Si on m’avait dit en toute honnêteté que l’équipe irait chercher un autre 20 ans s’il y en avait un qui devenait disponible, j’y serais allé quand même à Baie-Comeau. J’aurais pris la chance. Je n’avais rien à perdre. Il ne faut cependant pas oublier que le hockey junior, c’est un business», a-t-il déploré.

Tout cela fait maintenant en sorte que le produit du Blizzard du Séminaire Saint-François semble avoir fait une croix définitive sur l’univers du circuit Courteau. «Ça en prendrait beaucoup pour que je retourne dans le junior majeur. Mon deuil a été fait. […] Il n’y aura pas d’équipes aspirantes qui vont venir chercher un joueur de 20 ans du junior AAA à Noël. Il faut être réaliste. S’il y en a une qui se manifeste, elle risque d’être en difficulté. J’aimerais mieux avoir une saison gagnante et m’amuser à Saint-Jérôme que dans un environnement plus difficile dans le junior majeur.»