La rencontre qui a tout changé…

HOCKEY. Au hockey mineur, à l’époque où il a notamment porté les couleurs des Cascades AA des Bois-Francs, Phillip Danault a dominé au sein de chacune de ses équipes.

Dans sa jeune carrière, il a connu son véritable premier passage à vide lorsqu’il a fait le saut au sein de la Ligue de hockey midget AAA du Québec, avec les Estacades de Trois-Rivières. Au début de la campagne, il peinait à produire et son temps de glace était restreint. Sa confiance était à plat.

Devant la situation, après une discussion avec les membres de sa famille, il a décidé de rencontrer l’entraîneur-chef de l’époque, Gilles Bouchard, aujourd’hui à la tête des Huskies de Rouyn-Noranda (Ligue de hockey junior majeur du Québec).

Essentiellement, il a demandé au pilote ce qu’il devait faire pour jouer davantage, considérant qu’il pouvait assurément aider l’équipe à gagner. Il sentait qu’il pouvait contribuer davantage. Avec le recul, le père de Phillip, Alain Danault, croit que Gilles Bouchard a possiblement été séduit par le caractère démontré par son fils qui était alors âgé de 15 ans.

Pour le paternel, cette rencontre a été déterminante. Après cet entretien avec Bouchard, Danault s’est mis à produire et à obtenir un temps de glace appréciable. Il était notamment utilisé à la pointe, en supériorité numérique. Le joueur de centre a conclu la saison régulière en force et il a été fort efficace en séries éliminatoires. Son rendement lui a permis d’attirer l’attention des recruteurs et des agents de joueurs.

«En première moitié de saison avec les Estacades, malgré qu’il ait dominé au hockey mineur, aucun agent ne s’était manifesté. Ça a débloqué par la suite. Et les recruteurs doutaient de sa capacité en raison de son gabarit. Il a toutefois gagné deux pouces durant son passage midget AAA. C’est à l’issue de ce revirement de situation en deuxième moitié de campagne à Trois-Rivières que nous avons commencé à rêver grand», a confié le paternel.

La direction des Tigres de Victoriaville, en 2009, a réclamé Danault au premier rang. Le favori local a percé l’alignement de l’équipe à 16 ans et il est rapidement devenu un rouage important de la formation. Lors de son passage au sein de la LHJMQ, où il a également évolué avec les Wildcats de Moncton, il a, entre autres, défendu les couleurs d’Équipe Québec des moins de 17 ans et d’Équipe Canada des moins de 18 ans avant de participer au championnat mondial junior des moins de 20 ans.

Élever son jeu et être à son meilleur dans les moments importants est devenu, au cours des saisons, sa marque de commerce. «Il a toujours su rebondir», a fait valoir son père avec fierté.

Il cite, en exemple, son opération subie à la hanche en août dernier, compromettant sa présence au sein de l’alignement des Blackhawks de Chicago pour amorcer la saison. Un dur coup pour le moral du jeune attaquant de 22 ans. Celui-ci a cependant faire preuve de persévérance. De retour au jeu, avec les IceHogs de Rockford (club-école des Hawks), il a finalement eu la chance d’être rappelé à Chicago à la suite d’une blessure majeure à Marcus Kruger. Et il a saisi l’occasion. Il a tôt fait de forcer la main de la direction. Cette dernière lui a confirmé qu’il terminerait la saison avec l’équipe.

À ses 12 premiers matchs avec les Hawks, il a récolté un but et quatre mentions d’aide. Son premier but en carrière au sein du circuit Bettman a été marqué contre les Sabres de Buffalo dans un gain de 3 à 1. Il s’agit du but victorieux. Danault a d’ailleurs été nommé la première étoile de la rencontre.

Tout se bouscule pour lui depuis son rappel et il vivra une expérience mémorable, jeudi soir, alors que les Hawks seront les visiteurs au Centre Bell. Il aura l’occasion de jouer devant une trentaine de membres de sa famille, sans compter les nombreux amis et connaissances. Son père a fait remarquer qu’il se frottera, entre autres, à P.K. Subban. Il n’y a pas si longtemps, c’est par le biais de jeux vidéo qu’il se mesurait aux meilleurs joueurs. Il fait désormais partie de ce groupe sélect.