La nouvelle vie de Samuel Piché-Luneau

Après cinq années de football universitaire avec le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke, ce qui l’a amené tout près d’une aventure chez les professionnels, le joueur de ligne défensive Samuel Piché-Luneau a entrepris un nouveau chapitre de sa vie en tant qu’entraîneur de position au sein de l’équipe de football des Vulkins du Cégep de Victoriaville et comme employé chez Vétoquinol Prolab à Princeville.

Diplômé en biochimie de la santé, le Victoriavillois occupe désormais les fonctions d’analyste du contrôle de la qualité chez Vétoquinol Prolab à Princeville. Il se plait d’ailleurs passablement dans ses nouvelles fonctions. «C’est un train de vie plus relax, c’est certain. J’avais eu un enfant pendant que j’étais à l’université. On ajoutait à ça les études universitaires et le football. Quand tu tombes avec un emploi à 36 heures et demie, c’est pas mal plus tranquille», a souligné l’imposant gaillard de 6’03’’ et 290 livres.

Il habite aujourd’hui à Saint-Norbert-d’Arthabaska en compagnie de sa femme et de ses deux enfants. Un troisième enfant est attendu en septembre prochain.

Étant donné qu’un emploi régulier lui semble bien plus tranquille que le train de vie qu’il a vécu dans les rangs universitaires, il s’est dit que c’était le bon moment pour rejoindre les rangs des Vulkins comme entraîneur des joueurs de ligne défensive. «Ça me permet une transition vers le monde des adultes un peu plus douce. J’ai aspiré à jouer chez les professionnels et j’étais un étudiant du jeu. La théorie, je connaissais ça. Donc, une transition vers un poste d’entraîneur, ça me permet de continuer vers ma lancée et de transmettre mon savoir. C’est déjà quelque chose que je faisais quand j’étais avec le Vert et Or. Ça a donc été une continuité pour moi de devenir entraîneur.»

Piché-Luneau est celui qui a remplacé Louis-Simon Nadeau lorsque celui-ci a quitté l’équipe. L’entraîneur-chef des Mauves, Stéphane Rivard, l’avait déjà approché à quelques reprises auparavant, notamment pour être entraîneur à des camps d’hiver, ce qui fait que lorsque le poste pour diriger la ligne défensive s’est ouvert, Piché-Luneau n’a pas hésité à saisir cette opportunité. «Quand je m’implique dans quelque chose, je ne suis pas capable de ne pas me donner à fond. Stéphane et moi, nous nous comprenons là-dessus. Nous avons été dirigés par le même coordonnateur défensif à Sherbrooke. Nous nous remettons en question pour progresser. Ce poste, pour moi, ça représente entre 20 et 25 heures dans une saison normale.»

Pour le moment, l’homme de 26 ans ignore s’il aspirera un jour à un poste d’entraîneur-chef. Sa priorité demeure sa famille.

Un rêve effleuré chez les professionnels

Au repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF), les joueurs universitaires canadiens sont admissibles à l’issue de leur quatrième saison pour ensuite jouer une cinquième et dernière campagne avant de faire le saut chez les professionnels. En 2019, Piché-Luneau venait de terminer sa quatrième saison avec le Vert et Or et ses chances d’être repêché dans la LCF semblaient bonnes. Cependant, une suite de coups du sort l’ont privé de cet objectif. «La journée des tests physiques a été plus ou moins bien pour moi en raison d’une gastro. Ma fille a malheureusement ramené ça à la maison. Une journée avant, je me sentais très mal, donc lors du Jour J, je n’ai pas pu être performant comme je l’aurais souhaité. Une semaine avant, j’avais fait 32 répétitions au développé couché avec une charge de 225 livres. Rendu là-bas, j’ai eu de la misère à en faire 27. J’ai également eu un gros claquage lors du Défi Est-Ouest (match des meilleurs espoirs universitaires). Il y a eu une succession de mauvais coups du sort.»

Par la suite, lors de sa cinquième saison, lors de laquelle il espérait racheter ses pépins de santé qui l’avaient privé d’une sélection au repêchage, il a été victime d’une déchirure du labrum dès sa première partie de la saison. «Je m’attendais à une bonne saison, car j’étais au sommet de ma forme. J’avais perdu du poids et j’étais ultra rapide. J’ai finalement joué mon dernier match avec l’équipe avec l’épaule attachée et piquée à la cortisone. Ça a été difficile comme fin de parcours, mais j’ai été partant dès ma première année. Je me considère chanceux d’avoir vécu ça.»

Piché-Luneau concède que lorsqu’il en est venu à la conclusion que les rangs professionnels n’étaient pas pour lui, il a vécu des moments difficiles. Cependant, avec le recul, il aime bien la stabilité actuelle dans laquelle il peut élever sa famille. «Après la naissance de ma fille, j’ai réalisé qu’il y avait autre chose que le football et que j’avais besoin de ma santé pour être là pour elle, mon garçon et mon autre fille qui doit naître bientôt. J’ai fait un baccalauréat (où il a terminé sur l’équipe canadienne des meilleurs étudiants). Je crois que le fait de m’implanter près de ma famille avec un emploi stable valait plus que d’aller me faire frapper pour quelques milliers de dollars tout en faisant déménager ma famille. En prenant ça de cette façon, ça met un baume sur cette plaie.»

Suivre de près les prouesses de son frère

Si les rangs professionnels du football ne se sont pas ouverts à lui, Piché-Luneau peut se permettre de transposer son rêve de devenir un athlète professionnel sur son petit frère Tristan. Premier choix du dernier repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Tristan est voué à un brillant avenir de hockeyeur. Et comme grand frère, Piché-Luneau ne pourrait pas être plus heureux. «Je suis vraiment de près sa carrière. Nous sommes tellement fiers de lui. Quand il a été repêché au premier rang par les Olympiques, nous étions avec lui. Nous avons été calmes jusqu’à ce que nous rentions à l’hôtel. Là, mon frère Tommy et moi lui avons sauté dessus. C’était un beau moment à vivre.»