La famille consternée par la réaction des ambulanciers et du personnel de l’hôpital

En chutant sur la lame du patin du gardien de but du Climatisation Cloutier du Cap-de-la-Madeleine, l’attaquant du Métal Pless de Plessisville Jordan Éthier a été victime d’une sérieuse blessure au poignet. Il s’en est finalement tiré avec l’artère radiale sectionnée tout comme les ligaments, les six tendons et les nerfs principaux de la main. Sans l’intervention rapide des thérapeutes sportifs et de l’infirmière sur place, ce triste incident aurait pu tourner au drame.

La famille de l’attaquant du Métal Pless de Plessisville n’a d’ailleurs pas manqué de saluer le travail accompli par les thérapeutes sportifs et l’infirmière qui étaient sur place lors de la partie. Grâce à leur réaction, ils ont contribué à sauver la main et la vie d’Éthier. Par contre, la mère de l’attaquant de 27 ans, Brigitte Bouchard, n’a pas manqué de dénoncer la réaction des ambulanciers et du personnel de l’Hôtel-Dieu d’Arthasbaka lors de l’intervention.

Selon le récit de la mère, les ambulanciers ont insisté pour voir la plaie et la gravité de la blessure de leurs propres yeux. Son autre fils, Michaël Éthier, qui évolue également avec le Métal Pless, a donc dû argumenter avec les paramédics afin que ceux-ci embarquent Jordan dans l’ambulance immédiatement. Celui qui étudie pour devenir orthésiste-prothésiste et qui a suivi son cours de premiers soins leur a expliqué qu’à chaque battement cardiaque, le sang jaillissait de la plaie. «Il a dû se fâcher et les ambulanciers lui ont répondu de ne pas se fâcher. Dans des situations comme ça, il n’est pas question de voir la plaie, il faut plutôt tenter de freiner l’hémorragie. Après l’avoir fait monter dans l’ambulance, ils n’ont même pas roulé à la vitesse qu’il fallait et ils n’ont pas fait démarrer les sirènes. Ils sont partis de là comme si c’était une petite blessure. Il y avait un réel danger qu’il se vide de tout son sang», a expliqué celle qui est podologue-orthésiste.

Mise au courant de la situation par son fils Michaël peu après l’incident, Brigitte Bouchard a ainsi pu téléphoner à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska pour les avertir de l’arrivée imminente de Jordan. «Une fois rendu là, Jordan a dû patienter 20 minutes sur une chaise pour voir le médecin. Ce n’est pas normal! Je suis vraiment fâchée. Il va y avoir de sévères plaintes qui vont être portées. Le chirurgien du CHUM à Montréal a dit qu’à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, ils auraient dû arrêter l’hémorragie et l’envoyer immédiatement au CHUS à Sherbrooke. Ce n’est toutefois pas ce qu’ils ont fait. Ils ont même dit à Jordan de se lever pour aller passer une radiographie. C’est la grosse problématique dans toute cette histoire.»

Une fois que Jordan Éthier s’est soumis à la radiographie et que le saignement a été arrêté, le personnel médical lui a mentionné qu’il n’y avait pas de fracture et a ensuite refermé la plaie. L’attaquant du Métal Pless a ensuite été invité à retourner chez lui sur la Rive-Nord de Montréal et à se rendre au CHUM. Une fois dans l’établissement montréalais, son cas a été traité rapidement par différents spécialistes. Éthier a notamment dû subir une intervention chirurgicale de sept heures le dimanche 27 janvier afin de reconstruire tout ce qui a été endommagé. «Le chirurgien a mentionné qu’il avait fait une belle reconstruction. Il s’est cependant montré un petit peu inquiet pour son pouce, car l’un des nerfs touchés est celui qui contrôle ce doigt. Il va donc avoir beaucoup de travail à faire. Pour le reste, notamment l’artère radiale, il était tellement mal sectionné qu’il n’a pas été possible de la réparer. Il a donc dû faire un chemin de contournement vers l’artère cubitale. C’est cette artère qui va activer toute la circulation sanguine dans sa main. Il devrait être correct avec ça, mais on ne connait pas encore les possibles séquelles.»

Du support de la part de Donald Audette

Victime d’une blessure similaire le 1er décembre 2001, l’ancien attaquant du Canadien de Montréal, Donald Audette, est entré en contact avec Jordan Éthier pour lui démontrer tout son support. Celui-ci s’est montré rassurant envers le principal intéressé. «Donald lui a dit qu’il savait que les moments actuels sont difficiles et que la route serait longue. Il lui a demandé de demeurer confiant et de continuer de travailler pour faire un retour au jeu dans six à huit mois.»

Protéger ses poignets

La mère de Michaël et Jordan profite de l’occasion pour inviter tous les hockeyeurs à porter des protèges poignets pour éviter qu’un incident similaire survienne à nouveau. «Mes deux garçons jouent au hockey depuis leur tendre enfance. Maintenant qu’ils évoluent dans une ligue rapide comme celle du senior AAA, les gars doivent mettre des protections pour les poignets. Ça existe déjà. C’est dangereux ce qui se passe. Ça reste purement accidentel toutefois», a-t-elle fait valoir.

Mme Bouchard invite également toutes les équipes de la Ligue de hockey senior AAA du Québec (LHSAAAQ) à avoir au moins une infirmière ou un infirmier derrière le banc ou dans l’amphithéâtre.