Il y a 50 ans naissait le soccer à Victo

1967, année de la première transplantation cardiaque par le chirurgien sud-africain Christiaan Barnard, époque où Les Beatles enfiévraient les foules avec leur huitième album, aujourd’hui considéré comme l’une des œuvres les plus influentes de l’histoire de la musique. En 1967, c’est aussi la guerre du Viêt Nam, le début du conflit civil nigérien et la guerre des Six Jours entre Israël, la Syrie, la Jordanie et l’Égypte.

Loin du chaos international, les frères André et Florent Provencher ont aussi trouvé une façon de marquer cette époque. Grâce à eux naissait, il y a 50 ans, l’histoire du soccer victoriavillois.

Ils ont acheté de leur poche un premier ballon rond et convaincu quatre de leurs neveux d’adhérer à l’équipe. Une douzaine de jeunes athlètes se sont finalement joints au mouvement. Sans adversaire, sans surface de jeu officielle, les frères Provencher ont orchestré les premières parties.

Des rencontres improvisées au Collège Sacré-Cœur est née, petit à petit, la fièvre du soccer. L’Optimum a vu le jour. De la douzaine de joueurs en 1967, ont en compte aujourd’hui près d’un millier tous les ans dans les Bois-Francs. Des dizaines de plateaux leur permettent de pratiquer le sport le plus populaire sur la planète. «Dans le temps, les frères du Sacré-Cœur nous prêtaient leur terrain. Disons que la ville n’aimait pas trop le soccer…», partage l’un des deux pères du soccer dans la région.

Les temps ont bien changé. Victoriaville s’est amourachée de cette discipline sportive. Elle s’apprête à célébrer en grand ses noces d’or avec le soccer. La prochaine année s’annonce fertile. Une pléiade d’activités pour souligner cet anniversaire est au menu.

Ricardo Dorcal, Claude Moreau, Jean Béliveau, François Tardif et Alain Rayes, qui ont largement contribué à nourrir l’enthousiasme pour ce sport dans la région, ont été nommés les coprésidents d’honneur de cet anniversaire.

Le coup d’envoi sera donné les 18 et 19 mars, au Complexe Promutuel. Une quarantaine de formations croiseront le fer sur la surface synthétique à l’occasion d’un tournoi hivernal.

En juin, on ne manquera pas de souligner le 50e lors du prestigieux Tournoi provincial Desjardins Buropro de Victoriaville. Cette compétition réunit tous les ans plus de 300 équipes de partout au Québec.

On atteindra le zénith festif le 1er juillet. De grandes retrouvailles auront lieu au Complexe Promutuel. Elles seront enrichies de matchs amicaux, d’une rencontre hors-concours de la formation féminine AAA de moins de 19 ans de l’Optimum et d’un souper spectacle.

L’Impact de Montréal soulignera également cette fête en présentant la journée «Victoriaville» lors de son match local au Stade Saputo face au Real Salt Lake.

Deux rencontres universitaires opposant le Vert et Or de l’Université de Sherbrooke aux Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières seront également présentées au Stade Yvon-Paré le 15 septembre.

Victoriaville accueillera aussi les séries éliminatoires collégiales des Cantons-de-l’Est en octobre pour la toute première fois.

Enfin, on couronnera cette année fertile du ballon rond avec la présentation du gala méritas de l’Optimum au Carré 150 de Victoriaville.

Les frères André et Florent Provencher n’ont pas inventé le soccer, sa fédération internationale ayant été créée en 1904, bien avant leur naissance. On leur doit toutefois d’avoir été les vecteurs de contamination de cette fièvre sportive. Depuis 1967, ce sont plus de 36 000 inscriptions qui ont été enregistrées auprès de l’Association de soccer de Victoriaville, une démesure corrélativement aux humbles attentes des frères Provencher.

«Tout ce qu’on voulait, c’était de faire bouger les jeunes. S’ils sont sur un terrain à jouer au soccer, ils ne sont pas ailleurs à faire des mauvais coups…», conclut André Provencher avec sagesse.