Difficile de dénicher la perle rare en Europe
VICTORIAVILLE. Les hockeyeurs issus du Vieux Continent jouent souvent un rôle déterminant dans les succès d’une équipe junior. À preuve, bon an mal an, se sont généralement les joueurs européens qui dominent la colonne des marqueurs au sein de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
Les directeurs généraux font des pieds et des mains pour les attirer. Le Championnat mondial des moins de 18 ans s’avère une occasion en or pour y parvenir.
Ainsi, le directeur général des Tigres, Daniel Fréchette, et son recruteur-chef Pierre Cholette se sont envolés pour la Suisse pour assister à ce tournoi international. De retour en début de semaine, le Plessisvillois a fait savoir qu’il considérait ce voyage comme étant fructueux.
«Nous avons fait un pas en avant en prévision du repêchage européen de juin», a-t-il lancé. Cette sélection se tiendra le 30 juin, par l’entremise d’Internet. Les 60 équipes de la Ligue canadienne auront l’occasion de jeter leur dévolu sur des patineurs européens. Les Tigres parleront au septième rang.
Les Tigres, admet Fréchette, n’ont pas encore ficelé d’entente avec un hockeyeur, comme c’est parfois le cas. Il profitera du prochain mois pour tenter de convaincre un patineur de joindre l’équipe. Le meilleur des scénarios serait que le joueur européen réclamé se présente dès l’ouverture du prochain camp d’entraînement des Tigres. Or, on sait que ce n’est pas toujours chose facile. Tomas Kubalik, entre autres, en avait été un bel exemple. Réclamé par Jérôme Mésonéro, le Tchèque s’était laissé désirer pendant deux ans avant de finalement se joindre aux félins, avec qui il avait disputé une campagne.
«L’idéal serait évidemment que le dossier ne traîne pas, mais ça reste imprévisible. On fera tout en notre possible pour que ça fonctionne», a-t-il poursuivi.
Au-delà de l’évaluation des joueurs admissibles au repêchage, son périple en Europe lui a permis d’élargir considérablement son réseau de contacts. «Parce qu’après tout, c’est avec les agents qu’on doit faire affaire», a souligné Fréchette.
Il n’a donc rencontré aucun joueur. «Dans ce genre de tournoi, on laisse les joueurs se concentrer sur leur jeu», a-t-il précisé.
Il ne cache pas que les Tigres ont ciblé plusieurs candidats potentiels de qualité. Le plus gros défi, cependant, sera de s’assurer de la présence de l’un d’entre eux dans l’alignement la saison prochaine.
«Les équipes européennes se sont ajustées au cours des dernières années. La game a beaucoup changé. Il est de plus en plus difficile d’attirer les joueurs européens de qualité. Les équipes seniors les mettent plutôt sous contrat très rapidement pour les faire évoluer au sein de leurs filiales, a expliqué Fréchette. Durant mon séjour en Europe, j’ai eu la chance de parler avec plusieurs autres directeurs généraux. Cette réalité est la même pour tous.»
De nos jours, les meilleurs jeunes joueurs européens se font offrir des contrats par des équipes professionnelles. Plus payant que d’évoluer dans la Ligue canadienne de hockey, cela permet aussi aux joueurs d’éviter le déracinement culturel.
«Les joueurs sont suivis de près par les recruteurs, non seulement par ceux d’Amérique du Nord, mais également par plusieurs dépisteurs de formations européennes», a-t-il expliqué.
Quoi qu’il en soit, bien des équipes de la LHJMQ ont réussi à dénicher des joueurs européens de qualité au cours des dernières années. Cela prouve qu’il est possible d’ajouter ces joueurs d’impact malgré la nouvelle réalité.
«Nous sommes confiants. Les joueurs talentueux sont nombreux. Il suffit maintenant de trouver celui qui est intéressé à joindre les rangs de notre équipe et qui cadre dans notre plan de match», a-t-il fait valoir.
Bien qu’il concède que ce voyage en Suisse lui a confirmé qu’il était de plus en plus difficile de manœuvrer les dossiers des joueurs européens, Fréchette estime que ces quelques jours ont été bénéfiques pour l’organisation. «Même s’il apparaît évident que ce sera de plus en plus difficile d’attirer des joueurs européens dans la Ligue canadienne de hockey, je sais qu’il est possible de dénicher des joueurs d’impact», a-t-il lancé.
Fréchette, par ailleurs, est ouvert à toute éventualité. Il dit ne pas avoir de préférence quant à la nationalité du joueur qu’il réclamera. Dans le passé, Jérôme Mésonéro a semblé avoir un penchant pour les Tchèques.
Du pain sur la planche De retour de Suisse, Daniel Fréchette a repris ses activités régulières au cours des derniers jours. Il se penche, notamment, sur le dossier des entraîneurs adjoints et du personnel de soutien, tous sans contrat depuis la fin de la saison. La Coupe Telus, mettant en vedette les joueurs midgets, ainsi que le Challenge Reebok sont aussi à son agenda. «On fera, par la suite, notre liste finale en prévision du repêchage», a lancé le directeur général. Un premier séjour en Europe Avec les Tigres depuis près de 10 ans, Pierre Cholette a fait son premier voyage en sol européen à titre de recruteur-chef. Daniel Fréchette a insisté pour qu’il y soit, voulant s’assurer d’avoir la meilleure lecture possible des joueurs admissibles. «Puisque c’était mon tout premier voyage de recrutement en Europe, je voulais que Pierre y soit. Après autant d’années passées au sein de l’organisation, il méritait de vivre cette expérience Du hockey de haut niveau Daniel Fréchette a vanté le niveau de compétition du championnat mondial. Il s’agit, à la lumière de ses propos, d’une compétition idéale pour évaluer rapidement le talent. «Le contexte est parfait. Le calibre de jeu est incroyable et le niveau d’intensité est excellent», a-t-il commenté.