Des ressources limitées pour réduire les commotions cérébrales
Bien des choses ont changé au cours des dernières années afin de limiter les commotions cérébrales des jeunes footballeurs. Il reste toutefois encore bien du chemin à faire.
En octobre 2014, Enquête diffusait un reportage démontrant les nombreuses lacunes du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) et de Football Québec face aux commotions cérébrales parmi les quelque 30 000 jeunes footballeurs.
Aujourd’hui, ça s’est amélioré, mais il y a encore des éléments qui sont en suspens. Rencontré lors de la 41e édition des finales interrégionales et provinciales de football qui avait lieu à Victoriaville, le directeur général du RSEQ des Cantons-de-l’Est, Olivier Audet, déplore la lenteur du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.
«À la suite de ce reportage, le Ministère a déposé en décembre 2015 un rapport et dans les recommandations qu’il voulait mettre en place, il y avait l’obligation que les écoles aient une personne tenant un registre des commotions cérébrales, et ce, pas uniquement au football. Malheureusement, le Ministère n’a pas injecté l’argent pour appuyer les écoles», a-t-il indiqué.
En attendant l’aide du gouvernement, Football Québec a finalement décidé que pour la présente saison et les prochaines, une personne au sein de chaque équipe devait être formée afin de faire le suivi auprès des joueurs qui souffrent de commotions cérébrales.
«Il y a un manque de ressources et le virage est long à prendre. On n’attend pas que le train arrive, car il n’est pas assez vite à notre goût, mais on est tributaire de ce processus. On doit changer les mentalités», ajoute-t-il.
Depuis peu, il y a également un médecin qui examine le tout. «Il y a cinq ans, jamais on n’aurait pensé avoir un médecin pour superviser une ligue», lance-t-il.
Tous aux aguets
Présent lors de l’entrevue, le responsable des programmes scolaires au RSEQ, Gilles Bernier, a fait observer qu’il y a encore des jeunes qui retournent au jeu après avoir été victimes d’un violent choc.
«C’est sûr que ça arrive encore, mais on ne peut pas tout contrôler, déplore-t-il. Il y a une responsabilité qui revient aux parents et aux entraîneurs.»
Or, il peut être difficile pour ces derniers de détecter les symptômes d’une commotion, car ils peuvent parfois se manifester plus de 48 heures après le choc. De plus, une personne qui a subi une commotion cérébrale est cinq fois plus à risque d’en subir d’autres.
«Les jeunes sont plus sensibilisés et ils comprennent qu’ils ont un avenir après leur carrière de football», a-t-il spécifié. M. Audet a fait savoir que les célébrations entourant un plaqué réalisé avec une grande force sont à la baisse. «On en a discuté avec les entraîneurs pour qu’ils en parlent avec leurs joueurs afin qu’ils réalisent que les plaqués ont un impact au cerveau. Ils célèbrent encore, mais pour l’avoir freiné et non l’avoir frappé. Ils prennent conscience qu’on a juste une tête et elle doit servir pour le reste de leur vie.»