Des mariages de 50 personnes prévus pour l’été

L’animateur de mariages et d’événements Pascal Lévesque (pascal.party) prépare, pour l’été qui s’en vient, des mariages de 50 personnes afin de respecter les consignes sanitaires du gouvernement.

Si dans les stades on pourra accueillir jusqu’à 2500 personnes, pour l’événement le plus important des couples, le maximum demeure à 50 (alors que la moyenne habituelle se situe à 100). «Si la salle sert des repas, elle peut par exemple organiser un souper-bénéfice avec 250 personnes. Mais le mariage étant un événement privé, le maximum est de 50 personnes. C’est l’oublié de la pandémie», estime-t-il en entretien téléphonique. Une situation que déplore l’animateur qui, depuis le début du confinement et des mesures sanitaires, rivalise d’imagination afin d’organiser quand même des événements.

«Se marier durant l’été, ça va être encore compliqué, même en zone verte», lance-t-il. Il doit se fier aux points de presse du premier ministre Legault et ensuite gratter afin d’avoir des réponses à ses questions, pour son domaine d’emploi. «Par exemple, lors du dernier point de presse, il a donné des dates pour les assouplissements, mais elles sont présumées. Pour organiser un mariage, on se prépare souvent une année d’avance», déplore-t-il.

Donc, il pourra y avoir des mariages durant l’été si les couples sont prêts à accepter les contraintes. «Il faut considérer  le nombre de personnes, le lieu (intérieur ou extérieur), la distanciation et le port du masque», fait-il savoir.

Certains mariés sont prêts à vivre avec ces contraintes afin d’unir leurs destinées, mais pour d’autres, pas question de compromis alors ils préfèrent attendre et reporter l’événement. Certains, mais une minorité, optent pour l’annulation pure et simple.

La situation n’était pas plus simple l’an dernier et Pascal Lévesque est parvenu à s’en sortir puisqu’il est aussi célébrant. «J’ai fait plusieurs mariages où il n’y avait que les mariés et les témoins, d’autres avec 10 invités et certains jusqu’à 25 personnes. Il y en a même qui ont contourné les règles», confie-t-il.

Et pour l’animateur qui a choisi de faire ce travail à temps complet depuis septembre 2019 (un très mauvais timing, constate-t-il aujourd’hui) et lancé son entreprise dans le domaine, escouade.party, les pertes financières sont importantes en raison de cette pandémie qui cause bien des maux de tête (et pas à cause du virus). Il estime d’ailleurs entre 100 000 et 150 000 $ l’argent qu’il n’a pu faire depuis mars 2020.

Dès le début du confinement, Pascal Lévesque s’est fait un devoir de rembourser tous les acomptes perçus pour ses services d’animation. Et en janvier 2021, voyant que la situation ne s’améliorait pas, il a contacté tous ses clients afin de leur demander de réserver une date alternative pour 2022 en cas de pépin pour 2021.

«Mais le coup de poignard dans tout ça, c’est quand le Dr Arruda a annoncé qu’il interdisait la danse», se souvient-il. Parce que lors des soirées qu’il anime, qu’il s’agisse de mariages ou autres événements, la danse est toujours partie prenante. «Mon slogan, c’est «la danse est un raccourci vers le bonheur», alors quand j’ai entendu ça…», se souvient-il.

Pascal a donc dû rivaliser d’imagination afin d’offrir des événements en virtuel (pas les mariages) et garder son entreprise en vie. Il a dû adapter son offre de services.

Pour ceux qui voulaient absolument se marier, ils ont dû opter pour une célébration plus modeste et donc moins coûteuse. «Il en a qui ont reporté et d’autres qui se sont mariés, mais ont remis le party à plus tard», énonce-t-il.

Les reports (une cinquantaine du côté de l’entreprise de Pascal) font donc en sorte que cette année, les mariages s’étireront de mai jusqu’à octobre. «J’ai passé des heures avec des mariés, entre autres, pour trouver des solutions. Pour eux, c’est un moment émotif, l’événement d’une vie», explique-t-il.

Pascal Lévesque est un peu envieux lorsqu’il voit qu’aux États-Unis tout est reparti en grand. Il a bien hâte que la situation soit semblable ici et, surtout, que les gens puissent recommencer à danser!

Un peu comme dans le film Footloose, Pascal estime que la Santé publique doit faire respecter les consignes sanitaires sans toutefois interdire des choses telles que la danse qui, selon lui, peut se faire en distanciation. «Dans le film, ils ont cherché et trouvé des solutions», rappelle-t-il.

Mais l’animateur garde espoir et croit bien que lorsque cette pandémie sera derrière, les gens investiront encore davantage dans cet important événement qu’est le mariage. «Si actuellement les couples mettent entre 25 000 et 30 000 $, il y en aura davantage à 50 000 $ après. Peut-être moins de mariages, mais plus gros.»

Cette pandémie lui aura permis de mettre au point un forfait ajustable pour faciliter la tâche aux clients et de créer des événements. Par exemple, il a mis sur pied des rencontres virtuelles avec le père Noël qu’il compte bien reprendre cette année tellement elles ont connu du succès.