«C’est Ovechkin qui m’a dit que c’était à moi d’aller faire mon tour»

Pour se rendre jusqu’à ce premier match dans la Ligue nationale de hockey (LNH), Philippe Maillet a dû emprunter une route bien plus longue que les autres. Il a récemment eu la chance d’enfiler l’uniforme des Capitals de Washington face aux Flyers de Philadelphie pour la toute première fois de sa carrière à l’âge de 28 ans.

C’est la veille du match que l’ancien attaquant des Tigres de Victoriaville a appris de la bouche de l’entraîneur adjoint des Capitals qu’il disputerait sa première rencontre au sein du circuit Bettman. «Les sentiments sont pas mal tous mélangés quand tu apprends ça. Tu deviens un petit peu nerveux quand tu reçois la nouvelle, mais en même temps, tu es soulagé d’y être enfin. J’étais aussi extrêmement heureux évidemment», a-t-il raconté.

Comme c’est la coutume, les membres des Capitals ont envoyé Maillet faire son tour d’honneur seul sur la patinoire au début de la période d’échauffement. «C’était vraiment un beau moment. C’est Alexander Ovechkin qui m’a dit que c’était à moi d’aller faire mon tour sur la glace. Je n’avais jamais été aussi heureux de faire un tour de glace seul. C’était un peu bizarre étant donné qu’il n’y avait pas de partisans, mais ça n’a pas diminué ma joie de faire mes débuts dans la LNH.»

Maillet le dit, puisqu’il n’y avait pas de partisans dans les gradins, ça changeait un peu l’expérience. De ce fait, ses parents et amis n’ont pas pu faire le voyage à Washington pour assister à cette grande première. Cela n’a toutefois pas empêché le natif de Lachenaie d’avoir une pensée pour tous ses proches. «Ça aurait été plaisant s’ils avaient pu être là avec moi. Ils étaient là pour mes débuts dans le junior, dans les rangs universitaires et même dans la Ligue américaine. C’était beau de pouvoir partager ça avec eux. Même s’ils n’étaient pas là cette fois, mais puisque la partie était présentée à la télé, je savais que tous mes proches ont pu la regarder sans problème. C’était important pour moi qu’ils puissent la voir, car ils m’ont toujours supporté même quand je n’étais pas proche de faire la LNH.»

Un long détour

Puisqu’il n’appartenait pas à une équipe de la LNH à la fin de son parcours dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Maillet a pris la décision de se rendre avec les Varsity Reds de l’Université du Nouveau-Brunswick, équipe avec laquelle il a évolué pendant quatre années. À la fin de son séjour là-bas, il a pu dénicher un premier contrat professionnel avec le Reign de l’Ontario, équipe affiliée aux Kings de Los Angeles. Après deux saisons dans cette organisation, il s’est retrouvé au sein de celle des Capitals de Washington, passant l’entièreté de la dernière campagne avec les Bears de Hershey dans la Ligue américaine de hockey (LAH). Durant l’été, il avait notamment accompagné les Capitals pour les séries dans l’environnement protégé de la LNH. Le moment de faire ses débuts dans la LNH s’approchait donc, ce qui mettait en lumière tout le chemin parcouru par l’athlète de 28 ans pour y arriver. «J’aime croire que le fait d’avoir travaillé pendant aussi longtemps a fait la différence. Le premier match de n’importe quel joueur est spécial, mais pour moi, qui a mis près de dix ans de plus que certains joueurs, ça a un effet spécial à mes yeux.»

Pour le moment, avec le retour de certains joueurs dans l’alignement, Maillet a été cédé sur l’escouade de réserve des Capitals. Il ignore ce qu’il adviendra pour la suite de sa saison, mais il assure qu’il sera prêt si l’occasion de disputer un autre match se présente. «Je pense avoir laissé une très bonne impression. En étant sur l’escouade de réserve, je donne tout ce que j’ai chaque fois que je saute sur la patinoire. S’il me rappelle, je serai prêt pour mon second match, peu importe quand ce sera. Mon but, c’est de ne pas retourner à Hershey.»