Cédric Déry avec l’alma mater de Laurent Duvernay-Tardif

Un autre membre des Vulkins du Cégep de Victoriaville poursuivra sa carrière au niveau universitaire. En effet, le secondeur extérieur Cédric Déry se joindra, dès l’an prochain, aux Redbirds de l’Université McGill.

Pour le natif de Victoriaville, cette prochaine aventure représente un rêve. «Bien honnêtement, je ne pensais jamais que j’allais me rendre dans les rangs universitaires. C’est un objectif que j’ai pu réaliser. J’en suis encore surpris. J’ai travaillé fort pour ça. C’est comme un rêve que j’ai atteint.»

Outre McGill, trois autres formations étaient aux trousses de cet ancien membre des Mauves. Si le football a toujours eu une place importante dans sa vie, Déry, qui étudiera en entrepreneuriat, fait valoir que ce sont les études qui ont fait pencher la balance en faveur de McGill. «J’ai toujours été un gars plus d’école que de football. J’étais en sciences naturelles et j’avais travaillé fort pour ma côte R. McGill, au niveau scolaire, c’est difficile à battre. J’ai donc pensé que c’était le meilleur des deux mondes.»

Le joueur de 6’01’’ et 185 livres explique également que l’horaire proposé pour les étudiants-athlètes était également fort intéressant. Étant donné leur statut, ceux-ci ont le loisir de choisir leurs cours en premier. Ils doivent être sur les bancs d’école de 8 h à 13 h en semaine. Ensuite, les entraînements et les séances vidéo se déroulent de 13 h à 17 h, période de la journée où les matchs sont habituellement joués au niveau universitaire. «Les entraîneurs se demandaient pourquoi ils nous entraîneraient le soir quand nos parties sont en après-midi, exception faite du match d’ouverture. Notre corps doit plutôt être habitué de performer en milieu d’après-midi en réalité. Ça fait sept ans que je joue au football et ce sera la première fois que je vais avoir mes soirées libres en saison. Ce simple facteur a pesé dans la balance.»

Déry a également noté que le changement de langue dans ses études ne devrait pas trop l’affecter. «J’ai toujours eu de la facilité avec l’anglais. J’ai toujours été exposé à l’anglais. Aujourd’hui, tout se passe en anglais, que ce soit à la télévision, dans la musique.»

Dominant dès sa deuxième saison collégiale

Lors de la saison 2019, Déry s’était rapidement emparé d’un poste de partant au sein de l’unité défensive des Vulkins. Il avait d’ailleurs livré de solides performances en prenant les bouchées doubles pour combler l’absence momentanée du général en défensive Joël Therrien. Déry a finalement terminé au troisième rang de la division Nord-Est pour les plaqués avec 49, dont huit pour des pertes de terrain. À cela s’ajoutait un sac du quart-arrière, une interception et une passe rabattue. Tout ça a été accompli malgré une blessure à l’épaule qui l’a privé d’action lors de deux rencontres.

Ainsi, même si la dernière campagne avait été concluante, il espérait connaître une dernière saison collégiale convaincante pour démontrer l’étendue de son potentiel. «Ça m’a quand même stressé l’annulation de la saison. Oui, j’avais prouvé des choses l’an dernier et je m’étais beaucoup entraîné durant l’été. Puisque je n’avais plus beaucoup de cours au Cégep, j’avais le temps de m’entraîner trois fois par semaine en plus de mes quatre entraînements de football. Ça m’a vraiment fait chier, je vais le dire comme ça, de perdre la saison où je devais être le plus dominant possible.»

La même équipe que Duvernay-Tardif et Darche

Deux des derniers Québécois à avoir évolué dans la NFL sont des produits des Redmens (aujourd’hui Redbirds). Tout le monde connait l’icône Laurent Duvernay-Tardif, médecin et champion du Super Bowl avec les Chiefs de Kansas City, mais il y a également Jean-Philippe Darche qui a passé par McGill avant d’atteindre la NFL. Darche, frère aîné du joueur de hockey Mathieu Darche, a évolué pour les Seahawks de Seattle et les Chiefs lors de ses huit saisons dans le circuit Goodell. Aujourd’hui, il est le médecin des Chiefs et des Royals de Kansas City.

Il y a donc un prestige associé au fait d’évoluer pour l’équipe de football de McGill. Déry concède que cet historique n’a pas influencé son choix, mais que cela le rend plus fier maintenant que c’est fait. «Quand j’ai annoncé ça à ma mère, l’une des premières choses qu’elle a dites, c’est que j’allais à la même université que Laurent Duvernay-Tardif. Elle était vraiment heureuse!»

Bien que ce programme ait produit d’excellents joueurs, il demeure cependant à la traîne au niveau des résultats derrière le Rouge et Or de l’Université Laval et les Carabins de l’Université de Montréal. Au cours des cinq prochaines années, Déry et ses nouveaux coéquipiers chez les Redbirds tenteront donc de combler l’écart sur ces éternelles puissances. «De ce que j’ai vu, il y a ce qu’il faut pour rattraper le terrain. Évidemment, McGill a l’argent pour obtenir tous les atouts nécessaires pour y arriver. Le programme est également assez unique pour les étudiants-athlètes.»