Alex Breton reviendra-t-il hanter les Tigres?

Lointain choix de 11e ronde au repêchage 2014 par les Tigres de Victoriaville, Alex Breton est aujourd’hui un vétéran de 20 ans aguerri qui espère que sa carrière dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec va se poursuivre encore quelques semaines.

Réclamé par le clan victoriavillois, Breton n’a jamais eu la chance d’enfiler l’uniforme noir et jaune pour un match de saison régulière. Le directeur général des Tigres à l’époque, Yanick Jean, avait alors pris la décision de l’expédier à Gatineau pour un choix de 11e tour lors de l’encan 2015. Breton, qui avait 17 ans à ce moment, était alors retourné dominer dans le midget AAA avec les Commandeurs (aujourd’hui Chevaliers) de Lévis où il a accumulé 37 points en 27 parties. Voyant cela, les Olympiques lui ont fait appel et il a finalement terminé la saison 2014-2015 avec le grand club. Il y est finalement toujours demeuré, disputant un total de 232 parties en trois ans et demi pour la troupe de l’Outaouais.

L’époque où les Tigres l’envoyaient sous les cieux de Gatineau n’est pourtant pas si lointaine, mais pour Breton, c’est une vieille histoire de laquelle il ne conserve aucune amertume. Il n’en demeure pas moins que cette série a une petite touche spéciale pour le patineur natif de Sainte-Marie-de-Beauce. «C’est certain que ça fait un petit quelque chose [de les affronter], mais en même temps, ça fait longtemps que ça s’est passé. Je n’ai pas été très longtemps un membre des Tigres. Je n’ai fait qu’un camp d’entraînement et ma présence là-bas s’est étirée sur deux semaines. Si j’avais été là plus longtemps, ce serait encore plus spécial. De plus, je ne crois pas qu’il y ait encore beaucoup de personnes qui sont encore avec l’équipe pendant que j’y étais.»

Questionné à savoir s’il était désireux de faire regretter aux Félins de ne pas avoir cru en lui, Breton a habilement répondu à cette délicate question. «Ça fait quatre ans que l’organisation voit quel genre de défenseur je suis devenu. Oui, je peux encore plus montrer comment je me suis développé lors de cette série, mais je crois que les Tigres sont bien au courant [de ce que j’aurais pu leur apporter].»

Une offensive menaçante à contenir

Le capitaine des Olympiques en est bien conscient : la force de frappe des Tigres est impressionnante. «Le principal défi de cette série, ça va être de les contenir offensivement. Dans les derniers matchs, ils ont marqué 71 buts. Il faudra aussi garder les parties serrées, surtout dans notre zone. Il faut jouer de manière physique et couper leur vitesse. La première unité patine passablement rapidement», a souligné le numéro 7 des Olympiques.

Sur ce premier trio, Breton retrouve son ancien coéquipier, un certain Vitalii Abramov. Ayant partagé le vestiaire gatinois pendant deux ans et demi avec le talentueux Russe, le vétéran défenseur est bien au fait de ce qu’il faut faire pour le freiner. «Au moins je le connais, donc je sais ce qu’il fait, a-t-il plaisanté. Ça ne peut pas nous nuire d’avoir joué plus de deux ans en sa compagnie. Nous savons comment il joue et je suis d’avis que c’est mieux de le connaître. Pour le déconcentrer, la meilleure tactique qu’il y a, c’est de le contenir. En l’empêchant de marquer et d’aider son équipe, c’est ce qui pourrait le faire sortir de ses gonds.»

Des blessures nuisibles

Les Olympiques ont dû composer avec leur lot de blessés au cours des dernières semaines, ce qui a passablement miné leurs chances de connaître du succès. «Dans cette série de défaites, je crois que nous n’avons pas eu notre alignement complet une seule fois. Nous avons eu des séquences du genre cette saison et nous sommes revenus plus forts chaque fois en connaissant des séquences victorieuses. Nous espérons que ce sera le cas en séries.»

Breton a d’ailleurs été l’un de ces éclopés dans le camp des Piques, lui qui a été victime d’une blessure au bas du corps. Sur le coup, l’inquiétude a gagné Breton, lui qui craignait que son parcours junior se termine à l’infirmerie. Après quelques examens supplémentaires, la blessure s’est avérée moins grave que prévu et il a pu effectuer son retour au jeu lors du dernier match de la saison régulière. «Au moment de la blessure, j’ai pensé au pire. En discutant avec les thérapeutes, j’ai su que c’était loin d’être fini et que je serais de retour à temps», a concédé Breton.

En plus de ses 232 parties de saison régulière, le Beauceron a aussi disputé 25 rencontres en séries éliminatoires. Son expérience sera plus que bienvenue pour guider sa troupe au cœur d’une série qui s’annonce ardue.