Hubert Labrie continue de rouler sa bosse dans la Ligue américaine

Maintenant considéré comme un vétéran de la Ligue américaine de hockey (LAH), le défenseur victoriavillois Hubert Labrie continue de rouler sa bosse dans ce circuit de développement en espérant discrètement l’appel tant attendu. 

Lorsque la campagne 2017-2018 s’est conclue, Labrie voyait sa septième saison chez les professionnels passer aux archives. Au cours de cette dernière saison, il a notamment été échangé des Bears de Hershey, club-école des Capitals de Washington, au Wolfpack de Hartford, club-école des Rangers de New York. Une transaction qui a donné un nouveau souffle au combattif défenseur de 5’11’’ et 190 livres. «Ça a bien été. J’ai été échangé par Hershey, car l’équipe était pratiquement éliminée des séries, donc c’était plutôt les jeunes qui jouaient. À Hartford, j’ai eu plus de temps de glace, mais nous n’avons pas été en mesure de participer aux séries. Cet échange a été une bonne chose pour moi, car je suis en meilleure posture pour signer un nouveau contrat à Hartford comparativement à Hershey», a analysé Labrie, auteur de neuf points en 61 rencontres.

Et cette perspective de signer un nouveau contrat vaut de l’or. Dans la LAH, les équipes ne peuvent aligner que cinq vétérans qui comptent 260 matchs d’expérience ou plus dans les rangs professionnels. Avec ses 342 parties derrière la cravate, le vétéran de sept saisons dans la LAH se retrouve dans une situation particulière où les rôles sont limités et les équipes hésitantes à offrir de nouveaux contrats. «Pour ma part, je signe majoritairement des contrats d’un an. Le Wolfpack de Hartford s’est montré satisfait de mon jeu, mais dans cette ligue, tu ne sais jamais. Ça dépend du repêchage et des échanges. Il n’y a rien de concret, mais l’organisation aimerait me faire signer à nouveau. Ça risque d’aller plus vers le début du mois de juillet.»

À peine 26 ans, mais déjà un vétéran

Le rôle de Labrie est d’ailleurs particulier. En plus d’espérer recevoir l’appel tant attendu pour la Ligue nationale de hockey (LNH), il doit aider les jeunes de l’organisation à progresser et, par le fait même, accélérer leur progression vers la LNH. «À 26 ans, je suis encore jeune, mais pour cette ligue, c’est déjà vieux. Malgré ça, je suis bien dans ce rôle. Il y a de bons jeunes qui passent dans ce circuit. Le fait de jouer avec eux, tout en leur montrant ce que ça prend pour jouer dans la LAH, est plaisant. Certains jeunes ne veulent pas jouer dans cette ligue, mais c’est parfois un passage obligé. La LAH est difficile et ce n’est pas tout le monde qui peut y jouer. Il y a bien des jeunes qui font le saut en arrivant, car ils pensaient que c’était moins fort que ce que c’est en réalité», a noté l’ancien capitaine des Olympiques de Gatineau.

Il arrive parfois quelques petites histoires miraculeuses en provenance de la LAH, la dernière en liste étant celle du Québécois Yanni Gourde. Après cinq années dans cette ligue, il a fait le saut à temps plein dans la LNH avec le Lightning de Tampa Bay, en route vers une saison recrue de 64 points. Questionné à savoir s’il entretenait encore le rêve de la LNH, Labrie s’est fait philosophe. «Oui, j’y pense encore, mais chaque année qui passe rend ce rêve plus difficile pour un gars comme moi. Tu ne sais jamais ce qui peut arriver. Par contre, au point où j’en suis dans ma carrière, ce n’est pas que je n’y crois plus, mais je suis réaliste.»

Sa situation n’est pas sans rappeler celle du défenseur québécois Maxime Fortunus, lui qui a disputé pas moins de 882 rencontres dans la LAH. Au cours de ses 15 années dans la deuxième meilleure ligue en Amérique du Nord, Fortunus a disputé un total de neuf rencontres dans la LNH avec les Stars de Dallas, dont les huit premières à sa septième année dans le club-école de la formation texane. Aujourd’hui âgé de 34 ans, Fortunus a pris la décision de s’envoler vers l’Allemagne en vue de la saison 2018-2019.

«Ça se ressemble (nos situations). Maxime n’a jamais été repêché et il a travaillé fort pour chaque contrat qu’il a signé. À un moment donné, ça a porté fruit, car il a joué une dizaine de rencontres dans la LNH. Peut-être que ça pourrait m’arriver. Au hockey, avec les blessures et le manque de défenseurs, ça peut aller vite», s’est permis d’espérer le sympathique hockeyeur des Bois-Francs.

Un regard vers l’Europe

Si l’aventure devait se terminer plus tôt que prévu avec le Wolfpack, Labrie confie qu’il jongle avec l’idée d’éventuellement faire le saut en Europe afin de poursuivre sa carrière. «Chaque été, je pense à cette possibilité. Si je ne me trouve rien dans la LAH, je vais faire le saut en Europe afin d’y jouer quelques années. Il y a évidemment beaucoup de ligues là-bas, mais celles de l’Allemagne (La Deutsche Eishockey Liga) m’intéressent particulièrement. Tous les joueurs qui y sont allés disent que c’est un bon circuit», a conclu l’arrière de 26 ans.