Assurer un encadrement adéquat à un jeune prometteur

Voir son garçon exceller dans le monde du hockey a quelque chose de gratifiant pour tous les parents, mais il y a aussi bien des décisions à prendre pour le bien du jeune athlète. Une réalité dans laquelle la famille Luneau s’immerge de plus en plus au fur et à mesure que les projecteurs se braquent en direction de leur fils Tristan.

Défenseur âgé d’à peine 14 ans, Tristan Luneau est déjà voué à un bel avenir dans le monde du hockey et ce qui l’a fait sortir de l’ombre,  c’est son titre de meilleur joueur d’âge pee-wee au Québec obtenu pas plus tard que l’an dernier. «C’est certainement plaisant, car il s’agit d’une belle récompense pour Tristan. Oui, le hockey est une passion pour lui, mais nous le voyons travailler très fort pour atteindre ses objectifs. […] Nous voulons toujours l’appuyer au maximum, mais quand la tape dans le dos vient d’une autre personne, c’est très agréable pour lui», a souligné le paternel, Dominic Luneau.

«Ça m’a fait très plaisir évidemment d’être récompensé pour ça, mais il faut toujours continuer de travailler. C’est bon d’être récompensé pour le travail que tu fais», a estimé pour sa part le hockeyeur natif de Victoriaville.

Un titre aussi prestigieux est parfois accompagné d’une pression qui n’est pas nécessairement des plus faciles à appréhender pour un adolescent de cet âge. «C’est un peu un couteau à double tranchant. Je crois que ça dépend de la façon dont c’est amené et utilisé. Ça peut mettre une pression supplémentaire, mais dans le cas de Tristan, je suis d’avis que ça a eu l’effet d’un prix qui l’encourageait à continuer sa progression.»

Sauter des étapes ou suivre le rythme?

Déjà au cours de sa jeune carrière, le défenseur des Estacades de la Mauricie bantam AAA a profité à deux reprises d’une dérogation pour monter de catégorie une année plus tôt que les autres hockeyeurs. La première lui a permis de joindre le pee-wee une année plus tôt et la seconde de passer au bantam un an plus rapidement. «Dans une telle situation, je crois qu’il faut y aller au cas par cas puisque cela dépend de plusieurs facteurs. Dans le cas de Tristan, cela a été fait pour lui permettre de poursuivre sa progression tout en conservant une bonne éthique de travail. En bas âge, il arrive souvent que des jeunes soient en avance grâce à leurs habiletés, donc la dérogation permet de réajuster le tir», a soulevé celui qui a porté les couleurs des Cantonniers de Magog dans le midget AAA lors de la saison 1992-1993.

Au cours des dernières années, plusieurs hockeyeurs québécois ont obtenu un statut exceptionnel afin de faire leurs débuts dans le circuit midget AAA dès l’âge de 14 ans. Il suffit de penser à des joueurs comme Samuel Poulin (Phoenix de Sherbrooke), Xavier Simoneau (Voltigeurs de Drummondville) ou encore Joe Veleno (Voltigeurs de Drummondville). Si la famille Luneau en faisait la demande et que celle-ci était acceptée, Tristan pourrait faire dès l’an prochain le saut avec les Estacades de Trois-Rivières. Cela ne devrait toutefois pas arriver si l’on se fie au père de famille.

«Dans notre cas, il n’y aura pas de demande pour jouer à 14 ans dans le midget AAA. De mon côté, je vois aller les choses puisque mon autre garçon (Tommy) joue avec les Estacades et je remarque le niveau de jeu ainsi que l’aspect physique. Tu peux avoir la vitesse et les habiletés pour y jouer, mais en ce qui concerne le jeu physique, les blessures peuvent arriver. Il y a eu plusieurs exemples de blessures majeures cette année à Trois-Rivières, ce qui peut nuire autant mentalement que physiquement à la progression d’un joueur. Le surclassement a été bénéfique pour Tristan jusqu’ici, mais je crois que c’est le temps de demeurer dans son groupe d’âge maintenant», a fait valoir l’homme de 41 ans.

Du hockey même l’été?

De nos jours, il est possible de pratiquer le hockey toute l’année, une réalité pour Tristan Luneau. Questionné à ce sujet, le père de famille tend à croire que cela a eu un impact positif pour son garçon sur et en dehors de la patinoire. «Je crois que cela a été bénéfique. Plusieurs disent que c’est bon de faire autre chose l’été, ce que mes garçons ont fait en pratiquant le baseball et le tennis. Pour Tristan, il en sera à son quatrième été avec une équipe de Vancouver. L’homme qui assemble cette équipe va chercher des joueurs de l’Ouest canadien et des États-Unis. Tristan est le seul francophone. Il participe à trois tournois avec cette formation qui se déroulent à Vancouver, Winnipeg et Calgary. Il se retrouve donc dans un milieu anglophone, ce qui le sort de sa zone de confort. Ça lui a donc permis d’améliorer son anglais et d’évaluer le style de jeu qui se pratique ailleurs.»

«Je trouve que c’est quelque chose de très plaisant. En même temps, ça me permet de comparer mon jeu aux autres qui viennent d’un peu partout. Par exemple, les Américains seront un peu plus offensifs tandis que ceux de l’Ouest sont beaucoup plus robustes. Pour ce qui est de l’anglais, c’était évidemment plus difficile au début, mais à un certain moment, le cerveau fait la transition. On pense et on rêve même en anglais», a raconté le défenseur.