50 ans des Sabres : Gilbert Perreault n’a pas été oublié à Buffalo

Alors que les Sabres de Buffalo s’apprêtent à amorcer les festivités entourant leur 50e anniversaire, le Victoriavillois Gilbert Perreault conserve une place bien spéciale dans le cœur des partisans de l’équipe.

Aujourd’hui âgé de 68 ans et ayant pris sa retraite il y a de cela 33 ans, le membre du Temple de la renommée du hockey ne cherche pas la reconnaissance. Auteur de 1326 points en 1191 parties, ce qui le place confortablement au premier rang des pointeurs de l’histoire de la concession, Perreault est évidemment un personnage qui a écrit un grand chapitre de l’histoire du hockey à Buffalo. Il est d’ailleurs le seul des dix anciens joueurs des Sabres intronisés au Temple de la renommée à avoir passé la totalité de sa carrière avec l’équipe. «Oui, je me sens encore apprécié là-bas. C’est certain que les jeunes ne me connaissent pas vraiment, mais les gens de ma génération se souviennent de moi. Quand j’avais 20 ans, le jeune qui avait 10 ans est maintenant rendu à presque 60 ans. Ça arrive souvent que des personnes viennent me voir et me présentent en disant que j’ai été le premier choix des Sabres en 1970. Ils disent alors qu’ils avaient 12 ans quand ils m’ont vu jouer», a relaté celui qui a disputé 17 saisons dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

Membre du fameux trio surnommé la French Connection en compagnie du regretté Richard Martin et de René Robert, Perreault a marqué les esprits du monde du hockey dans les années 1970. Il se fait d’ailleurs encore passablement parler de cette fameuse unité 100% francophone qui a donné bien des maux de tête aux défensives adverses. «Les Sabres ont toujours popularisé ça, la French Connection. Même aujourd’hui, les amateurs savent ce que c’est et qui composait ce trio. Nos trois numéros ont été retirés par l’organisation.»

Signe de sa place de choix parmi les icônes des Sabres, Perreault occupe un rôle d’ambassadeur pour le club. Celui qui habite toujours à Victoriaville doit donc se rendre à Buffalo entre cinq et dix fois par année afin de faire des apparitions dans le cadre d’activités organisées par l’équipe. Cette année, par exemple, il doit prendre part au tournoi de golf des anciens le 19 août puis au tournoi de l’équipe le 9 septembre. Perreault sera également au KeyBank Center pour l’ouverture de la saison régulière le 5 octobre. Avec les festivités du 50e anniversaire de l’équipe qui s’amorceront dès la prochaine saison, il devrait se rendre plus d’une fois au sud de la frontière canadienne pour visiter son ancienne ville d’adoption.

Une coupe Stanley souhaitée pour Buffalo

Au cours de sa prolifique carrière de 17 ans, Perreault a su mener les Sabres à une finale de la coupe Stanley, soit en 1975, alors qu’il en était à sa cinquième saison dans la LNH. Opposés aux puissants Flyers de Philadelphie, équipe surnommée les Broad Street Bullies, les Sabres avaient dû s’avouer vaincus en six parties. Alors âgé de 25 ans, Gilbert Perreault pensait bien avoir l’occasion de se reprendre, mais celle-ci ne s’est jamais présentée. L’ancien numéro 11 a finalement pris sa retraite à l’automne 1986. «Ce qui me manque, c’est d’avoir gagné la coupe Stanley. J’ai gagné partout où je suis passé, sauf à Buffalo. Tout joueur veut le gagner ce trophée. […] Nous avions une belle équipe de hockey. Ça avait pris cinq ans construire cette formation. De 1975 à 1981, il y a eu de belles années. Je pensais bien que nous pourrions retourner en finale pendant cette période, mais nous n’y sommes jamais retournés. Il y a ensuite eu un genre de reconstruction qui s’est faite à partir de 1981», s’est souvenu l’ancien joueur de centre.

Du côté de l’organisation située dans l’État de New York, elle a dû patienter jusqu’en 1999 avant de revivre la frénésie d’une finale de la coupe Stanley. Les Sabres se sont toutefois à nouveau retrouvés dans le camp des perdants puisque ce sont les Stars de Dallas qui ont remporté les grands honneurs en six parties. Ce sixième match a d’ailleurs marqué les esprits de la LNH alors qu’il s’est terminé en troisième période de prolongation sur un but controversé de l’attaquant Brett Hull. Depuis ce moment, les Sabres attendent leur troisième chance de mettre la main sur l’emblème de la suprématie du hockey. «C’est certain que j’ai hâte pour les Sabres et la ville de Buffalo. Ça va faire 49 ans cette année que l’équipe existe. Espérons que ça va se produire rapidement. J’aimerais bien être de ce monde lorsqu’ils vont remporter la coupe!»

De belles années à venir

L’attente pourrait cependant ne plus être très longue alors que les Sabres forment l’une des équipes les plus prometteuses de la LNH. Ils ont notamment la chance de compter sur l’attaquant américain Jack Eichel et le défenseur suédois Rasmus Dahlin, deux des joueurs les plus prometteurs de leur génération. D’autres jeunes joueurs, tels que Sam Reinhart, Casey Mittelstadt, Jeff Skinner, Henri Jokiharju et Ukko-Pekka Luukkonen permettent également d’entrevoir l’avenir avec optimisme du côté de Buffalo. Questionné à ce sujet, bien qu’il affirme ne pas regarder très souvent son ancien club à l’oeuvre, Perreault se montre intéressé par le talent d’Eichel et de Dahlin. «Je les vois à la télévision une fois de temps en temps et je vais voir sur Internet ce qui se passe chez les Sabres. Dans le cas d’Eichel, j’avais eu la chance de le voir jouer ici à Victoriaville (lors du Défi mondial des moins de 17 ans) et il m’avait bien impressionné. Pour ce que j’ai vu de Dahlin, il est très impressionnant. Eichel et Dahlin sont de hauts choix de premier tour. Ils vont se développer avec les années.»

Encore de l’intérêt pour le hockey

L’ancien porte-couleurs des Canadiens de Thetford Mines confie d’ailleurs continuer de suivre les activités de la LNH de temps à autre. «Je n’écoute pas souvent les parties en entier. Je peux commencer à regarder la rencontre un peu, puis je vais me promener d’une chaine à l’autre avant de venir écouter la troisième période. Regarder le hockey, ça ne te passionne pas autant que quand tu y joues. […] Le style de jeu a bien changé depuis que je me suis retiré. Le fait d’avoir enlevé la ligne rouge a permis d’ouvrir le jeu. Les passes sont plus longues, mais ça demeure très serré. Les unités spéciales sont également très importantes.»

Questionné à savoir s’il aurait aimé jouer à l’époque actuelle, l’homme de 68 ans confie qu’il aurait probablement trouvé le moyen de s’adapter. «Un joueur de hockey peut s’ajuster à n’importe laquelle des situations. J’aurais surement fait de même.»