LPHF: Des débuts à Montréal plutôt qu’à Boston pour Gabrielle David

MONTRÉAL — La nouvelle équipe montréalaise de hockey féminin tenait la toute première séance de son camp d’entraînement, samedi au Centre 21.02. Il s’agissait également des premiers coups de patin au niveau professionnel de la Québécoise Gabrielle David après quelques mois d’incertitude.

La joueuse de centre a été sélectionnée par Montréal lors de la neuvième ronde du repêchage de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), qui a vu le jour cette année.

Pourtant, rien ne laissait présager, il y a quelques mois à peine, que David amorcerait sa carrière professionnelle dans la Belle Province. 

Le 19 mai, le Pride de Boston de la défunte Premier Hockey Federation (PHF) lui octroyait un contrat. Un peu plus d’un mois plus tard, la PHF cessait ses activités, de sorte que tous les contrats étaient annulés. David se retrouvait ainsi sans emploi.

La création de la LPHF a ensuite été annoncée le 29 août, et le premier repêchage a été tenu le 18 septembre, à Toronto. David s’y est rendue sans savoir ce qui l’attendait.

«Au début, on ne savait pas trop ce qui s’en venait, mais je suis vraiment contente qu’il y ait enfin une ligue, a lancé David après l’entraînement. C’est ce que les filles veulent depuis longtemps. Avant, c’était divisé en deux groupes, et maintenant, le fait d’avoir une ligue avec les meilleures joueuses au monde, je ne peux pas demander mieux. C’est merveilleux.

«Ç’a été une surprise, a-t-elle ajouté à propos de sa sélection par la directrice générale Danièle Sauvageau. Je pense que c’était le cas pour plein de filles aussi. Je m’en allais là sans savoir à quoi m’attendre. C’est sûr que Montréal, c’était l’équipe par laquelle je voulais le plus être repêchée, mais ça a été une surprise.»

Les aléas d’un repêchage permettent difficilement aux athlètes de savoir où ils ou elles aboutiront, quel que soit le sport. Pourtant, au sein de l’équipe montréalaise, dont le nom officiel n’a pas encore été annoncé, il n’y a que peu de surprises quant à cette sélection.

Ce sont plutôt les compliments et l’enthousiasme qui se font entendre à propos de David, qui a conclu son parcours universitaire avec une saison de 21 buts et 52 points en 42 parties avec les Golden Knights de l’Université de Clarkson, l’hiver dernier.

«Elle amène un style de jeu compétitif, a analysé l’entraîneuse-chef Kori Cheverie. Elle est très bonne sans la rondelle et elle veut vraiment gagner ses batailles. C’est une chose dont nous avons besoin. C’est important au hockey en général.»

«C’est une très bonne joueuse, a renchéri Marie-Philip Poulin. Il y a une raison pour laquelle elle a été repêchée. Elle a du cœur au ventre, elle est super vite et elle voit le jeu. On voit ce qu’elle a fait à Clarkson. C’est une joueuse dominante. On est super contentes de l’avoir à Montréal. J’ai hâte de jouer avec elle et j’ai hâte de la voir évoluer.

«J’ai eu la chance de m’entraîner avec elle tout l’été. Tu vois comment elle aime ça, elle est déterminée et elle travaille fort.»

Une mentore

David, qui a grandi à Drummondville, s’est entraînée pendant quelques semaines à Montréal avant le début du camp. Elle a donc été en mesure de s’acclimater à l’Auditorium de Verdun, mais aussi à la métropole, où le rythme de vie n’est pas le même.

Au sein de l’équipe, elle a également profité de l’appui de Poulin, qu’elle avait côtoyée lors du dernier camp d’Équipe Canada. 

«C’est une Québécoise et elle intègre bien les filles, l’a louangée David. Ce n’est pas pour rien que c’est une capitaine hors pair. Elle m’a toujours aidée, que ce soit avec Équipe Canada ou à Montréal. (…) C’est facile de s’intégrer.»

Poulin estime que c’est son rôle de redonner à la suivante, elle qui avait aussi eu une mentore lors de ses débuts professionnels.

«Pour moi, Caroline Ouellet a été une personne très marquante dans ma carrière, a expliqué Poulin. De pouvoir faire un peu ce qu’elle a fait pour moi avec ces filles-là, j’adore ça.

«Si elles ont des questions, je suis là.»

David fait partie de la première cuvée de jeunes joueuses qui entament leur carrière professionnelle dans la LPHF. Poulin, qui a toujours été aux avant-postes pour la création de cette nouvelle ligue, estime qu’il s’agit tout simplement d’une nouvelle ère pour les recrues.

«C’est le côté professionnel, a-t-elle lancé, lorsque questionnée sur la différence avec les ligues précédentes. D’arriver ici dans un amphithéâtre, d’avoir un vestiaire, le personnel derrière elles… Ils lavent notre linge, nos patins sont prêts quand on arrive à l’aréna, tout est là pour nous!

«C’était un peu le contraire pour les filles un peu plus vieilles. On arrivait avec nos poches de hockey et on repartait avec nos poches. Maintenant, on a le déjeuner en arrivant, le dîner après l’entraînement. C’est bien de voir que ces filles-là vivent ça.»

Le camp se poursuivra pendant quelques semaines, puis les six équipes du circuit se dirigeront vers Utica, dans l’État de New York, pour un tournoi préparatoire du 3 au 7 décembre.

La saison inaugurale devrait débuter en janvier.