Le patron de la WTA demande toujours une enquête dans l’affaire Peng Shuai

FORT WORTH, Texas — Le grand patron du circuit de tennis professionnel féminin, Steve Simon, se tient très près de l’action aux Finales de la WTA cette semaine — il est assis au premier rang, en bordure du terrain, et pourrait facilement entamer une discussion avec une joueuse en plein match.  

Mais ça ne s’est pas produit jusqu’ici. Et ça n’arrivera probablement pas. Simon a admis qu’il échange avec de nombreux athlètes tout au long de l’année — «Je ne dirais pas que je suis copain avec chacun d’eux; je ne vais pas m’asseoir sur un divan avec eux… mais je crois que j’entretiens de bonnes relations courtoises» — et écoute leurs doléances, la plupart se résumant à un seul mot dernièrement. 

«Tout le monde veut de la stabilité», a évoqué le président et directeur des opérations du circuit de la WTA lors d’un entretien avec l’Associated Press mardi au Dickies Arena, qui accueille le tournoi regroupant les huit meilleures joueuses au monde et les huit meilleures équipes de double jusqu’à lundi prochain. 

Un enjeu agace cependant Simon, ainsi que les joueuses, et ça consiste au retour du tournoi-phare du circuit, les Finales de la WTA, en Chine. Il y a un an, la WTA a suspendu tous les tournois dans ce pays en raison des préoccupations liées à la sécurité de Peng Shuai, la détentrice d’un titre du Grand Chelem en double qui a accusé un ex-dirigeant du gouvernement chinois d’agression sexuelle. Simon a demandé une enquête exhaustive et transparente pour faire la lumière sur ces allégations, et une opportunité pour son circuit d’entrer directement en contact avec elle — pour l’instant, rien de tout ça ne s’est produit. 

Peng a immédiatement disparu de la scène publique, avant de tenter de faire marche arrière. Elle ne quitte plus la Chine et a participé à une opération de relations publiques réglée au quart de tout dans le cadre des Jeux olympiques de Pékin en février dernier. 

Shenzhen, en Chine, devait organiser les Finales de la WTA jusqu’en 2030, mais la pandémie de COVID-19 a saboté ces plans en 2020 et 2021. Simon ignore ce qui se produira en 2023, promettant de rendre une décision à ce sujet «au plus tard d’ici mars l’an prochain». 

«Nous espérons pouvoir nous y rendre, a-t-il confié, mais de toute évidence il y a certains enjeux à régler.»

Il en a identifié deux: la situation de Peng Shuai et les restrictions sanitaires associées à la pandémie de coronavirus. 

«Il faut régler l’enjeu avec Peng… Nous croyons qu’elle est en sécurité, et nous savons qu’elle se trouve à Pékin, ce qui est merveilleux. C’est ce que nous voulons. Mais nous n’avons reçu aucune garantie que notre requête pour une enquête indépendante serait respectée, a dit Simon. Quel est le fond de l’histoire? C’est tout ce que nous voulons savoir. Quelle est l’histoire? Elle a de toute évidence fait preuve de beaucoup de courage en sortant de l’ombre pour livrer son message. Les principes qu’elle a défendus correspondent parfaitement avec les valeurs de notre organisation. Et ce que nous avons demandé, c’est une enquête pour comprendre ce qui s’est produit, et ce qui ne s’est pas produit, afin de prendre des mesures adéquates.» 

La décision d’octroyer les Finales de la WTA à Fort Worth a été annoncée en septembre — tout juste avant les Finales de la Coupe Billie Jean King qui se dérouleront la semaine prochaine en Écosse — et des milliers de sièges sont demeurés vacants au cours des deux premières journées de compétition. 

Simon a admis que le site de compétition avait été choisi «à la dernière minute» et a ajouté que l’amphithéâtre était «peut-être un peu trop gros pour nous, mais il est formidable».