La formation de Montréal gagne son 1er match en LPHF 3-2 en prolongation

OTTAWA — Lors du premier repêchage de l’histoire de la Ligue professionnelle de hockey féminin le 18 septembre, Danièle Sauvageau a réclamé Ann-Sophie Bettez lors de la 14e ronde, l’avant-dernière de la séance de sélection. L’attaquante de Sept-Îles a remercié la directrice générale de l’équipe de Montréal en inscrivant un but historique.

Bettez a trouvé le fond du filet après 64 secondes de jeu en prolongation et elle a procuré à la formation de Montréal la première victoire de son histoire dans la Ligue professionnelle de hockey féminin, 3-2 contre l’équipe d’Ottawa mardi soir à la Place TD.

Claire Dalton et Laura Stacey ont marqué les deux autres buts de l’équipe montréalaise.

Hayley Scamurra et Katerina Mrazova ont inscrit ceux de la formation d’Ottawa, qui a détenu des avances de 1-0 et 2-1 avant de s’incliner.

Bettez a récupéré une rondelle libre dans l’enclave et sans hésiter, elle a décoché un tir vif qui s’est faufilé à la droite de la gardienne Emerance Maschmeyer.

«Oui, j’ai été à la bonne place au bon moment, mais il ne faut pas oublier le travail que ces filles-là ont fait», a déclaré l’attaquante de 36 ans.

«Je me suis retournée et j’ai pris un tir du côté du bloqueur. J’étais vraiment contente que ça entre dans le filet pour nous donner la victoire aujourd’hui», a-t-elle ajouté.

Les filles dont parlaient Bettez étaient Marie-Philip Poulin, Laura Stacey et Erin Ambrose, premières à sauter sur la glace en prolongation, puis Kristin O’Neill et Kati Tabin, qui ont obtenu les mentions d’aide sur le but décisif.

«Quand ‘Pou’ et ‘Stace’ sont allées avec Ambrose, elles ont donné le momentum. Par la suite, O’Neill a fait un excellent travail dans les coins pour garder la rondelle dans le territoire», a décrit Bettez, qui a aussi loué le travail de la gardienne Ann-Renée Desbiens.

«Ann-Renée nous a gardés dans le match pour aller jusqu’à la prolongation.»

Bettez n’a pas hésité à dire qu’il s’agissait de l’un de ses buts les plus importants en carrière.

«Vous le savez, j’arrive plus vers mes derniers milles, et chaque moment, je ne sais pas si c’est le dernier qui va arriver. Est-ce que c’est ma dernière année? Est-ce qu’il va y en avoir d’autres? J’essaie de profiter de chaque moment comme si c’était le dernier.»

À défaut d’avoir été les témoins d’une multitude de buts et d’une victoire de leurs favorites, les 8318 spectateurs présents — une salle comble et un record pour un match de hockey professionnel féminin — ont vu un match de grande qualité joué avec intensité de la première à la dernière minute.

Ils ont vu de solides contacts le long des rampes ainsi que des arrêts de qualité de la part de Desbiens et Maschmeyer, qui ont fait face, respectivement, à 28 et à 24 tirs.

Les spectateurs ont aussi eu droit à une reprise vidéo qui a annulé le premier but du match, à leur grand désarroi, et à un tir de punition bloqué habilement par Maschmeyer face à Poulin, sa coéquipière avec l’équipe nationale du Canada, qui les a fait bondir de leurs sièges.

Maintenant que ce premier match est derrière elles, les joueuses de l’équipe montréalaise se prépareront pour leur deuxième sortie de la saison, contre le Minnesota au Xcel Center, le domicile du Wild dans la LNH, samedi après-midi.

Des visites au cachot

Il est plausible de penser que plusieurs partisans de la formation montréalaise s’étaient aventurés à prédire que Poulin allait marquer le tout premier but de l’histoire de l’équipe.

La capitaine de Montréal a bel et bien réalisé une première, mais un peu moins honorable: elle a écopé une pénalité mineure pour avoir renversé une rivale derrière le filet adverse, la première de trois contre la troupe de Kori Cheverie pendant la période initiale.

«Il n’y a pas de doute que ça ne nous a pas aidé», a reconnu Cheverie, en parlant de ces trois infractions.

«Parfois, cela peut fonctionner en votre faveur de tuer les pénalités, mais cela n’a pas semblé fonctionner en notre faveur. nous n’avons pas pu prendre notre élan. Nous sommes tout de même satisfaits de ce que nous avons pu accomplir. Il y a encore du travail à faire, mais cela vous coupe l’herbe sous le pied, c’est certain.»

L’infraction contre Poulin a été le point de départ d’une tendance généralisée en première période alors qu’Ottawa a contrôlé la rondelle et passé la majorité de l’engagement dans la zone de Montréal.

Pendant la punition à Poulin, il a fallu que Desbiens soit vigilante pour empêcher Ottawa de prendre l’avance. Elle a été particulièrement solide sur des tirs de qualité de Gabrielle Hughes et de Mrazova.

Desbiens a continué à se montrer invincible jusqu’à ce que Mikyla Grant-Mentis ne glisse la rondelle dans le filet à 11:21 de la période médiane.

Ce but a provoqué une effusion de joie parmi les spectateurs, qui ont chaleureusement applaudi l’exploit pendant deux ou trois minutes.

Toutefois, pendant que durait l’ovation, les arbitres avaient commencé à se consulter. Elles sont allées à la reprise vidéo pour finalement constater que la rondelle avait glissé sous le filet, et non entre le poteau et la jambière de Desbiens, annulant ainsi le but.

Presque cinq minutes plus tard, les spectateurs ont de nouveau pu manifester leur joie, et cette fois sans qu’une mauvaise nouvelle ne suive.

Scamurra a battu Desbiens d’un tir frappé de qualité, décoché du cercle gauche de mise en jeu, lors d’un avantage numérique.

L’avance a toutefois été éphémère. Seulement 81 secondes plus tard, Dalton inscrivait le premier but de l’histoire de l’équipe montréalaise sur un tir des poignets qui s’est faufilé à la droite de Maschmeyer.

La troisième période a gardé les amateurs au bout de leur siège jusqu’à ce Mrazova ne loge la rondelle derrière Desbiens, profitant d’une belle passe d’Ashton Bell, dont c’était la deuxième mention d’aide de la soirée à 5:18.

Stacey allait cependant créer l’égalité avec un peu plus de cinq minutes à jouer au temps réglementaire.