Programme d’accompagnement justice-santé mentale : un modèle unique d’engagement communautaire

Ayant vu le jour sous forme de projet pilote en avril 2016, le Programme d’accompagnement justice-santé mentale (PAJ-SM) à la chambre criminelle de la Cour du Québec à Trois-Rivières a été lancé officiellement aujourd’hui. Des acteurs impliqués et des partenaires étaient présents, soit le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), le milieu de la justice (Direction des poursuites criminelles et pénales, juge à la Cour du Québec), de la sécurité publique (Direction de la police de Trois-Rivières, Sûreté du Québec, Direction des services professionnels correctionnels) et les organismes communautaires Point de Rue et le Centre Le Havre.

Cette approche novatrice en matière de justice vise à accompagner les personnes accusées qui présentent des indices de maladie mentale en adaptant le traitement judiciaire à leurs besoins. Il s’agit d’une démarche volontaire où chaque participant s’engage dans un plan d’action rigoureux et personnalisé axé sur la responsabilisation par rapport à ses agissements et à son pouvoir de rétablissement. Au cours de son cheminement dans le programme, une préoccupation importante demeure pour les intervenants impliqués : la sécurité de la population trifluvienne avec comme objectif commun de réduire la récidive et la criminalisation.

Des intervenants aux expertises complémentaires : un atout considérable
La force et le levier d’intervention du PAJ-SM reposent sur l’apport distinctif de chacun des intervenants issus des milieux communautaires, judiciaires et sociaux ayant son expertise propre. « Le PAJ-SM met en lumière la somme des volontés de chacun à faire une différence auprès de ces personnes qui ont besoin d’être accompagnées plutôt que d’être condamnées. Cette différence, elle permet également d’améliorer les conditions de notre communauté au sein de laquelle nous déployons nos services », affirme madame Christine Laliberté, directrice du programme santé mentale adulte et dépendance du CIUSSS MCQ.

Résultats concluants après plus de 18 mois d’expérimentation
·        34 audiences du PAJ-SM tenues
·        63 personnes accusées référées, dont 16 ayant complété le programme et 11 de retour au tribunal régulier
·        Âgées de 21 à 61 ans
·        En moyenne 6 mois et demi dans le PAJ-SM
·        Impacts majeurs :
­        stabilité domiciliaire
­        retour à l’école ou au travail
­        traitement de la consommation
­        traitement de la condition physique et mentale
­        assiduité dans les suivis