Ils offrent des manteaux gratuits pour décembre

Célina Lebrun et son conjoint, Christian Demoulin, copropriétaires de la Friperie Uni-Vert 1 $, offrent, tout le mois de décembre, des manteaux gratuits pour les petits comme pour les grands. L’initiative vise, d’une part, à garder au chaud ceux qui n’en ont pas les moyens et, de l’autre, à faire la promotion de la décroissance de la consommation par la récupération.

L’hiver précoce de cette année a inspiré la petite équipe de la Friperie Uni-Vert 1 $. Pourquoi ne pas donner les manteaux jusqu’au Nouvel An, juste parce qu’«on est capable de le faire», lance tout simplement Célina Lebrun. La femme d’affaires explique qu’il s’agit d’aider les plus démunis, mais aussi de partager un style de vie qui rejette la consommation à outrance. «Pas besoin d’être pauvres pour venir ici», plaide-t-elle.

Pour parvenir à ce partage, elle invite les intéressés à passer choisir leur manteau et ceux qui en auraient un qui repose sur un cintre depuis trop longtemps à le remettre en circulation par leur entremise.

Célina Lebrun n’en est pas à ses premières armes dans le domaine de la mode et de la récupération. Avec «Boutique pour dame» et  «Boutique Origine», à Victoriaville, elle a exploré le marché des vêtements usagers et recyclés. Lorsqu’elle et M. Demoulin ont acquis leur propriété sur la route 116, entre Kingsey Falls et Danville, en 2014, il allait de soi pour eux d’y ouvrir un magasin pour y proposer des articles à 1 $, que ce soit un pantalon ou un réfrigérateur. La somme s’avère symbolique et transpose leur désir de simplicité. «Au début, on écoulait les excédents de nos boutiques de Victoriaville le dimanche. Tranquillement, ça a pris de l’ampleur et les gens nous ont fait des dons. Plusieurs revenaient nous voir, alors on a aménagé plus d’espace», raconte Mme Lebrun. Le couple constate apprécier grandement ce genre d’économie circulaire axée sur le partage. À présent, leur commerce compte trois jours d’ouverture, reçoit des dons en tout temps et s’étale sur 3000 pieds carrés.

Valérie Lainesse, une amie qui croit en leur projet, s’y engage et participe aux réflexions quant à la bonification des services, qu’ils soient matériels ou sociaux. «C’est une valeur ajoutée pour nous», de dire Célina Lebrun, qui envisage que ses compétences dans des domaines variés, par exemple en éducation spécialisée, trouveront des applications dans leur entreprise. «Comment peut-on aider davantage les gens?», se questionne Valérie Lainesse. Ainsi, faire plus, mieux et différemment s’inscrit dans la mission qu’elle se donne.

Célina Lebrun cultive un potager et elle escompte bien en redistribuer les fruits à sa manière au cours des étés à venir. Elle cuisine son pain, produit son détergent à lessive à partir de la potasse générée par les résidus de chauffage au bois et concocte son savon à vaisselle.

Si elle et son conjoint ont décidé de partager leur attrait pour un mode de vie plus frugal, c’est aussi parce qu’ils ont vécu par le passé des périodes plus difficiles monétairement et connaissent des personnes qui en arrachent encore aujourd’hui.

Valérie Lainesse ajoute qu’il y a des ressources, un milieu communautaire qui fait beaucoup, mais que tout un chacun peut mettre la main à la pâte, sans attendre que le système prenne en charge ceux qui se retrouvent dans le besoin.