Pour mettre fin à la guerre

Il existe une façon de mettre rapidement un terme à la guerre en Ukraine. Elle consiste à s’engager à ne pas inclure l’Ukraine dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), cette dangereuse alliance militaire du temps de la guerre froide entièrement contrôlée par les États-Unis. 

Il est en effet simpliste d’expliquer les horreurs en cours par les ambitions territoriales du président russe. Elles s’expliquent bien plutôt dans un geste de défense à l’endroit des États-Unis, première puissance mondiale, qui vise par cette adhésion à installer en Ukraine des missiles à quelques minutes de portée de Moscou et à porter un dur coup à son économie.

Comme le rappelait récemment le géographe Yves Mercil, nous devons tenir compte, dans ce conflit, de l’importance géostratégique des mers Noire et d’Azov pour la Russie. Par son accès à la Méditerranée par les détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles, cette mer intérieure est cruciale pour son économie et sa sécurité… et la présence militaire de l’OTAN dans ses eaux représenterait nécessairement pour elle une menace directe et permanente. 

Si nous avons effectivement à coeur le sort des Ukrainiens (comme nous devrions aussi avoir à coeur celui des Yéménites, des Palestiniens et des Somaliens, bombardés, eux aussi), nous devons convaincre le plus rapidement possible le gouvernement Trudeau et avec lui ses homologues européens de contraindre les États-Unis de satisfaire cette demande fort raisonnable de ne plus inciter ou contraindre l’Ukraine à se joindre à l’OTAN. 

Une désescalade est nécessaire et elle est à ce prix… tout de même fort raisonnable!

Bruno Marquis, 

Gatineau