Faire parler nos vieux
Dans le négatif, on sait que le vaccin prendra un certain temps à venir. On sait aussi que le problème est pour ceux dont le système immunitaire EST déficient. Cela comprend beaucoup de monde mais avant tout les vieux et les malades. Le problème est aussi pour celles et ceux qui sont en résidence qu’ils soient autonomes, semi-autonomes ou pas du tout autonomes. Surtout parce qu’ils vivent très proches les uns des autres.
Ce qui ne changera pas avant un peu de temps, et probablement beaucoup de temps, c’est la distanciation, donc l’isolement de ces personnes et aussi qu’on finisse par les oublier, les tasser, en se disant qu’ils ont fait leur temps et que de toute façon, en corrigeant notre système de santé, celui-ci les traite bien, finalement, dans la mesure où il n’est pas débordé.
Donc je veux beaucoup, beaucoup, que le système de santé s’améliore pour les personnes vieilles, en résidence, ou encore à la maison. Mais j’ai pensé à deux idées, hier, en écoutant Jeannette Bertrand, une de communications et l’autre de petite histoire.
1.Celle de la petite histoire est l’idée de Jeannette qui pourrait être reprise par d’autres et peaufinée par des personnes retraitées et ayant travaillé dans le domaine des communications, ou du moins ayant des aptitudes dans le domaine de l’écriture. Nos vieux ont beaucoup à dire, il faut juste les faire parler et recueillir leurs paroles. À vous l’imagination mes amiEs Facebook ! (Et d’ailleurs pourquoi pas le soutien gouvernemental pour le faire, avec des projets communautaires. Cela pourrait être une belle job)
2.Ma deuxième idée est aussi de l’ordre des communications et pourra se commencer immédiatement, tout en se généralisant par la suite. Nos vieux sont actuellement confinés. Les proches ne peuvent les voir ni communiquer avec eux. On a de la peine. Mais la technologie pourrait remédier à ce problème. Nos vieux, les malades, ne peuvent souvent même pas communiquer par téléphone. Mais, pourquoi pas un projet réalisé par des jeunes qui pourraient avoir accès physiquement aux vieux et aux malades avec simplement un téléphone intelligent, où on leur aiderait à communiquer visuellement et verbalement, avec leurs proches qui auraient aussi un téléphone intelligent ? (ou un ordinateur). Pas sous forme bénévole, mais pas non plus réalisé par des employés débordés, mais par un nouveau type d’employés! Ce serait d’ailleurs une belle job!
C’est vrai, moi qui suis presque vieux, je me dis que le plus grand mal qu’on peut faire aux vieux, c’est de les confiner dans leur fin de vie, en attente de la mort, dans la résilience, alors qu’il pourrait y avoir encore quelque chose d’heureux avec eux et en eux. Si la pandémie de la COVID-19 nous avait appris cela, ce serait beaucoup.
Henri-Paul Labonté, 10 avril 2020