Un livre s’attarde aux racines métisses d’un ancien premier ministre de l’Alberta

CALGARY — Les racines autochtones de l’un des premiers ministres de l’Alberta les plus anciens et les plus connus sont explorées dans un nouveau livre axé sur l’ascendance de Peter Lougheed et de sa grand-mère métisse.

«The Premier and His Grandmother» (en français, «Le premier ministre et sa grand-mère») est écrit par Doris Jeanne MacKinnon, une universitaire de Red Deer, en Alberta, qui étudie le rôle important que les femmes autochtones ont joué dans l’histoire des Prairies.

La réaction à son livre précédent, «Métis Pioneers: Marie Rose Delorme Smith and Isabella Clark Hardisty Lougheed», a incité Mme MacKinnon à écrire sur la famille Lougheed.

«En fouillant dans son histoire, je ne me souviens pas avoir su moi-même que Peter Lougheed avait une grand-mère autochtone», a affirmé Mme MacKinnon lors d’une entrevue.

«En partageant l’histoire de mon livre précédent, je demandais : « Le savez-vous ? ». Et la plupart des gens ne le savaient pas.»

Peter Lougheed a été premier ministre de 1971 à 1985, ce qui en fait le deuxième premier ministre de l’Alberta le plus ancien, après Ernest Manning.

Son mandat a été marqué par des confrontations avec l’ancien premier ministre Pierre Trudeau sur les revenus pétroliers et gaziers, l’introduction de la Déclaration des droits de l’Alberta, la création du Fonds du patrimoine de l’Alberta et l’aide à la création de la Charte canadienne des droits et libertés, qui affirmait les droits existants des Autochtones et les droits issus des traités.

Mme MacKinnon a expliqué qu’elle basait les informations contenues dans son livre sur «l’exploitation des archives provinciales» et sur des conversations avec le fils de M. Lougheed, Joe.

«Cela revient un peu sur l’époque où Peter était au pouvoir et aussi sur certaines activités des Métis en Alberta en particulier, car une grande partie de leur militantisme politique nous a amenés là où nous en sommes aujourd’hui», a-t-elle affirmé.

«Cela touche un peu à l’histoire du militantisme métis en Alberta et, bien sûr, à l’histoire d’Isabella elle-même.»

Isabella Clark Hardisty Lougheed a déménagé à Calgary au début de la vingtaine pour vivre avec son oncle, le sénateur Richard Hardisty.

Elle a rencontré et épousé l’avocat James Lougheed. Son mari a été nommé au Sénat en 1889 et a travaillé pour accorder le statut de province à l’Alberta en 1905.

Joe Lougheed a déclaré que son père était discrètement fier de ses racines métisses, mais ce n’était pas quelque chose dont il parlait publiquement.

«Papa n’a jamais porté ça sur sa manche, ni aucun membre de notre famille. Cela fait partie de notre histoire», a déclaré M. Lougheed.

«Ce n’est pas quelque chose dont il cherchait à tirer profit et cela a toujours été une partie discrète de son histoire, et je pense que c’est beau d’une certaine manière. Je pense qu’il trouverait ce débat actuel sur la revendication d’une ascendance autochtone très épouvantable.»

M. Lougheed a confié qu’il aurait aimé pouvoir demander à son père si son héritage avait eu une influence sur ses actions en politique, notamment en faveur d’un statut constitutionnel pour les peuples autochtones.

«Je suppose que le point d’interrogation à propos de ce livre est de savoir qu’est-ce que l’ascendance de mon père a peut-être fait pour colorer sa politique ?», dit M. Lougheed.

«Je n’ai jamais eu l’occasion de lui en parler. Nous ne le saurons jamais. Son ascendance lui est-elle venue à l’esprit ? Je suppose que c’est possible.»