Travailleurs décédés et blessés: le DPCP dépose huit chefs d’accusation

MONTRÉAL — Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a confirmé mercredi le dépôt d’accusations contre l’entreprise Bois ouvré de Beauceville et Séchoirs de Beauce, à la suite d’un accident du travail qui avait entraîné la mort de trois travailleurs, en plus de causer des blessures à cinq autres.

La dénonciation fait état de trois chefs d’accusation de négligence criminelle ayant causé la mort et de cinq chefs de négligence criminelle ayant causé des lésions corporelles à ces travailleurs.

La tragédie remonte au 20 septembre 2021, lorsqu’il y avait eu un incendie à l’usine Bois ouvré de Beauceville et Séchoirs de Beauce.

La comparution est prévue le 9 juin au palais de justice de Saint-Joseph-de-Beauce, a précisé le DPCP.

Joint par téléphone, l’employeur a brièvement commenté le dépôt d’accusations. «Nous prenons acte des accusations déposées aujourd’hui à l’endroit de notre entreprise dans la foulée du drame que nous avons vécu en septembre 2021. Nous prendrons connaissance de l’ensemble du dossier au cours des  prochains jours. Toutefois, par souci pour les victimes et leurs proches, nous ne ferons aucun commentaire pendant que la justice suit son cours.»

Le syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, qui représente les travailleurs de l’entreprise, a salué le fait que des accusations soient déposées, ce qui montre le sérieux de l’affaire.

«Souvent, c’est banalisé la prévention dans les usines», a commenté en entrevue François Cardinal, représentant syndical des Métallos.

«Elle est trop laissée de côté, trop souvent, cette prévention-là. Alors, quand il arrive des tragédies comme celle-là, c’est important d’aller au fond des choses. Et c’est pour ça qu’on salue le fait que le DPCP ait été au fond des choses et ait porté des accusations», a-t-il ajouté.

Il espère que cela lancera un message à d’autres employeurs aussi, afin qu’ils prennent tous au sérieux la prévention en santé et sécurité au travail.

«Je crois qu’on peut compter sur les doigts d’une main les fois où le DPCP a été jusqu’à porter des accusations. Ça fait en sorte qu’il y a beaucoup de morts, chaque année, dans nos milieux de travail au Québec. Et ça, un moment donné, il faut que ça arrête», a plaidé M. Cardinal.