Secteur public: les trois centrales tentent de reconstituer un front commun

MONTRÉAL — Les trois centrales syndicales s’affairent présentement à tenter de reconstituer un front commun en vue de la négociation du secteur public, dont le processus s’enclenchera cet automne.

Les ficelles ne sont pas attachées, mais, pour le moment, des discussions sérieuses ont cours entre la CSN, la CSQ et la FTQ, incluant un pacte de non-maraudage intersyndical. 

Un éventuel front commun pourrait aussi être élargi à d’autres organisations syndicales du secteur public. Certains y sont ouverts, d’autres moins, ou pas à tous.

«Les discussions sont entamées; je dirais même qu’elles sont avancées», a indiqué en entrevue mercredi la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Le président de la CSQ, Éric Gingras, confirme l’existence de discussions, pour le moment à trois. Interrogé à savoir si un éventuel front commun pourrait être élargi à d’autres organisations, il rappelle que ce ne sont pas les dirigeants syndicaux qui vont décider.

«On l’a vu: la COVID a affecté tous les réseaux, que ce soit la santé, l’éducation. L’inflation, aussi, affecte toute la population et tous nos membres. Donc, c’est en regardant ce qui nous rassemble et voir ‘est-ce qu’on est capable de travailler avec ça?’ Mais ultimement, ce ne sont pas les chefs syndicaux qui décident; ça va être nos instances démocratiques», rappelle M. Gingras.

En vertu des règles, les demandes syndicales doivent être déposées en octobre. Les conventions collectives viennent à échéance en mars prochain.

«La plus grande alliance possible»

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, croit en une solidarité la plus étendue possible entre les syndicats des secteurs public et parapublic, dans l’intérêt de tous les travailleurs.

«Je souhaite la plus grande alliance possible. Et la plus grande alliance possible, c’est avec l’APTS, avec la FIQ, avec le SFPQ, avec le SPGQ, avec la FAE. Moi, je souhaite la plus grande alliance possible. Maintenant, je comprends qu’il y a d’autres organisations qui ont d’autres objectifs aussi», a-t-il affirmé.

Interrogée à savoir si la CSN serait prête à accueillir la FIQ et l’APTS dans un éventuel front commun ou à signer un pacte de non-maraudage avec elles, Mme Senneville a affirmé: «je n’ai pas de mandat en ce sens-là pour l’instant. Le mandat que j’ai, c’est d’en faire un avec les centrales.»

L’APTS, pourtant, aimerait faire partie d’un front commun. «C’est essentiel qu’on ait un front commun le plus large possible. Il faut aller plus haut que la bataille corporative, la bataille de drapeaux», a plaidé en entrevue Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

«Les enjeux sont actuellement à la redéfinition du système de santé et de services sociaux. Le gouvernement nous amène là. La pandémie a mis en lumière les déficiences du réseau public, particulièrement en santé et services sociaux. On a vraiment des bouchées doubles à donner, en termes de relations publiques et de s’allier ensemble pour pouvoir montrer au gouvernement qu’on est uni devant ça», a ajouté M. Comeau.