Réforme en santé et sécurité au travail: syndicats et accidentés manifestent

MONTRÉAL — Deux ans après l’adoption de la réforme en santé et sécurité au travail, les représentants des travailleurs et des accidentés continuent de clamer leur mécontentement.

Ils ont une nouvelle fois manifesté, vendredi midi devant le Complexe Desjardins à Montréal, non loin des bureaux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).

Le ministre du Travail, Jean Boulet, avait fait adopter cette réforme en septembre 2021, alors que les lois d’origine remontaient à 40 ans. Sa réforme avait amélioré certains aspects, mais elle avait déçu les syndicats et les organismes qui défendent les accidentés en ne mettant pas suffisamment l’accent sur la prévention, selon eux.

Et c’est ce qu’ils ont encore critiqué vendredi, deux ans plus tard.

La CNESST a recensé 161 962 lésions professionnelles en 2022, soit 12 150 maladies professionnelles et 149 812 accidents de travail.

«Il faut que ça arrête. Nous, ce qu’on réclame, c’est des mécanismes de prévention dans tous les milieux de travail», s’est exclamé au microphone David Bergeron-Cyr, un des vice-présidents de la CSN.

Le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, a renchéri au microphone: «même dans les endroits syndiqués, on a de la difficulté à faire de la prévention. Imaginez-vous dans les milieux de travail où il n’y a pas de syndicat. Imaginez-vous dans les milieux de travail où il y a des travailleurs étrangers et des travailleurs étrangers temporaires en plus».

Le président de la CSD, Luc Vachon, a rappelé que le secteur de la construction est «année après année, celui qui est le plus meurtrier au Québec». «On peut-y donner les moyens à ce secteur-là pour arrêter de faire partie des statistiques?» a-t-il lancé à la centaine de manifestants réunis.

«Tout ce qu’on nous donne, c’est des semblants de moyens de protection», a déploré le président de la Centrale des syndicats démocratiques.