Québec encourage les villes à améliorer la qualité de l’air

QUÉBEC — Le gouvernement Legault encourage les villes à échantillonner et améliorer la qualité de l’air sur leur territoire.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, incite ainsi les municipalités à prendre l’exemple de la Ville de Québec, qui a présenté un rapport mardi sur la qualité de l’air et un plan d’action sur quatre ans pour intervenir.

C’est normalement le ministère de l’Environnement qui dispose de stations pour mesurer la qualité de l’air, et la qualité de l’air ne figure pas parmi les responsabilités des municipalités. 

Mais au début de 2022, la Ville de Québec a décidé de s’attaquer aux problèmes des contaminants et particules dans l’air dans le secteur de Limoilou, notamment le nickel, en raison des nombreuses récriminations des habitants du secteur, incommodés par une mystérieuse «poussière rouge». 

Le gouvernement Legault a collaboré à la démarche de la Ville et en conférence de presse à l’hôtel de ville de la capitale mardi midi, M. Charette a lancé un appel aux autres municipalités.

«Concernant le leadership qu’assume la Ville de Québec, les autres municipalités sont tout à fait libres d’en faire autant, on l’encourage, c’est bien certain», a dit le ministre de l’Environnement, au côté du maire de Québec, Bruno Marchand, et de Mario Girard, grand patron du Port de Québec – souvent accusé d’être responsable de la pollution dans Limoilou. 

«Le ministère de l’Environnement sera toujours là pour appuyer les municipalités sur ces questions», a ajouté M. Charette, qui ne s’est toutefois pas avancé sur le financement que le gouvernement pourrait leur attribuer à cet effet.

Responsabilisation

M. Marchand est allé dans le même sens en appelant à la responsabilisation. 

«On a tous une responsabilité, on ne peut pas dire: c’est l’autre, ce n’est pas moi», a-t-il déclaré.

«Est-ce qu’on a besoin de désigner un coupable? Si on désigne un coupable, ça veut dire que d’autres entreprises et d’autres chantiers peuvent s’en laver les mains. C’est facile de dire: ce n’est pas moi, c’est l’autre. On a tous un rôle à jouer.»

À Québec, une dizaine de stations d’échantillonnage ont été déployées pour collecter des données d’octobre à décembre 2022, dont deux du ministère, trois de la Ville et cinq du Port de Québec.

Résultat: la pollution atmosphérique dans le secteur provient de trois sources principales: le transport, les poëles à bois et les chantiers.  

Il n’y a eu aucun dépassement de la «norme 24 heures» de nickel fixée à 70 nanogrammes par mètre cube.

Il y a eu un seul dépassement de la «norme 24 heures» en matière de particules en suspension totales (PST).

M. Girard estime que c’est là le résultat de nouvelles méthodes de déchargement du concentré de nickel mises en place par l’entreprise Glencore, qui sont beaucoup plus étanches.

Pour sa part, M. Charette, se dit conforté. La décision controversée du gouvernement de revoir à la hausse les normes de nickel dans l’air au Québec, même si elle a suscité la colère, était fondée sur la science. 

«On était très bien appuyé par les études. Ce qu’on mentionnait à l’époque, on peut le réitérer avec encore plus d’appui.»