Peter Nygard poursuit son témoignage à son procès d’agression sexuelle

TORONTO — Peter Nygard a déclaré vendredi qu’il n’avait «jamais fait» ce dont dont cinq plaignantes dans son procès pour agression sexuelle l’accusent, et qu’il ne se livrerait pas non plus à un tel comportement.

M. Nygard, fondateur d’une entreprise internationale de vêtements pour femmes, aujourd’hui disparue, est accusé d’avoir utilisé sa position dans l’industrie de la mode pour attirer les femmes et les filles. Il a témoigné pour sa propre défense cette semaine et a souvent déclaré qu’il ne se souvenait pas d’avoir rencontré la plupart des plaignantes.

Cinq femmes – dont l’identité est protégée par une ordonnance de  non-publication–ont affirmé au procès qu’elles avaient été invitées au siège social de l’entreprise de M. Nygard à Toronto sous des prétextes allant de visites de courtoisie à des entretiens d’embauche. Ces rencontres se terminaient parfois dans la chambre d’une suite au dernier étage du siège social, où les plaignantes soutiennent qu’elles ont été agressées sexuellement par l’accusé.

«Le type d’allégations qui ont été dites et décrites est le type de comportement que je sais que je n’ai jamais commis et que je ne ferais jamais», a-t-il déclaré, vendredi, devant un jury.

L’homme de 82 ans a plaidé non coupable à cinq chefs d’accusation d’agression sexuelle et d’un chef de séquestration dans des incidents présumés allant des années 1980 au milieu des années 2000.

M. Nygard a dit au jury qu’un incendie «suspect» à Winnipeg, où son entreprise avait des installations, avait détruit ses dossiers papier il y a deux ans, y compris des informations sur l’endroit où il se trouvait au moment de certaines des infractions présumées. Il a déclaré que ses fichiers numériques avaient également été «piratés» des mois auparavant.

L’accusé a déclaré vendredi qu’il avait déjà rencontré l’une des plaignantes, mais a nié l’avoir agressée sexuellement dans son immeuble de Toronto à la fin des années 1990.

La femme a déjà témoigné qu’elle s’était réveillée avec M. Nygard essayant de la pénétrer dans sa suite privée de l’immeuble du 1 rue Niagara, sous les yeux d’autres personnes.

«Cela ne s’est absolument jamais produit», a soutenu M. Nygard, interrogé par son avocat, Brian Greenspan.

La femme a témoigné qu’elle avait accepté un travail d’hôtesse chez M. Nygard avant l’agression sexuelle présumée. M. Nygard a nié l’avoir embauchée pour travailler à ce qui a été décrit au tribunal comme une «fête de minuit» à son siège social.

«Aucun événement de ce type n’a eu lieu et aucune embauche de ce type n’a eu lieu», a-t-il déclaré.

M. Nygard a témoigné qu’il ne se souvient pas d’avoir rencontré cette plaignante en particulier avant une fête du Nouvel An aux Bahamas, ce qui, selon lui, aurait pu être en 1997.

La plaignante a dit avoir rencontré M. Nygard sur un vol au départ des îles Turques-et-Caïques en 1996, mais M. Nygard a indiqué au tribunal qu’il s’était rendu sur ces îles que vers 2010.

M. Nygard a également été interrogé vendredi au sujet d’une plaignante qui a déclaré avoir assisté à un concert des Rolling Stones avec lui à Toronto à la fin des années 1980, avant d’être ramenée à la chambre du dernier étage, où elle a affirmé avoir été piégée et attaquée.

«Je ne me souviens pas avoir assisté à un concert des Rolling Stones à Toronto», a dit M. Nygard.

Il a déclaré au jury qu’il n’avait aucun souvenir d’avoir rencontré la plaignante et qu’il ne se souvenait pas non plus de l’avoir amenée à son siège social de Toronto ou de lui avoir fait visiter l’immeuble, mais il a ajouté : «je suppose que c’est possible».

M. Nygard a également dit qu’il ne se souvenait pas d’avoir rencontré une autre plaignante, qui a déclaré qu’elle s’était rendue au siège social de Toronto avec un homme adulte lorsqu’elle avait 16 ans, au début des années 2000. La femme a témoigné qu’une fois arrivé sur place, M. Nygard a discuté de son vagin, a enlevé sa jupe et ses sous-vêtements et s’est imposé sur elle.

«Je n’aurais jamais fait une chose pareille», a affirmé M. Nygard.

Cette plaignante a également témoigné qu’une autre femme qui était présente lui avait donné des pilules en sortant, qu’elle a ensuite reconnue comme étant un contraceptif d’urgence Plan B. M. Nygard a soutenu qu’il n’avait jamais donné de Plan B à personne «au cours de ces années».

Jeudi, M. Nygard a témoigné au sujet de deux des cinq plaignantes et a déclaré qu’il ne se souvenait pas de les avoir rencontrées ni de les avoir amenées dans son immeuble de Toronto. Il a également affirmé à plusieurs reprises au tribunal qu’il ne se serait jamais imposé à quelqu’un.

Le procès devrait se poursuivre la semaine prochaine.