L’Î.-P.-É. rate des cibles nationales de chirurgies du genou et de la cataracte

CHARLOTTETOWN — Le vérificateur général de l’Île-du-Prince-Édouard affirme que de nombreux résidents ne subissent pas d’opérations du genou ou de la cataracte dans des délais d’attente conformes aux objectifs nationaux.

Darren Noonan révèle également que les autorités sanitaires de la province n’utilisent pas les méthodes nationales pour mesurer les temps d’attente des chirurgies de la hanche, du genou et de la cataracte.

Une norme clé pour mesurer les temps d’attente consiste à calculer la médiane, c’est-à-dire le nombre de jours pendant lesquels la moitié des patients ont subi l’intervention et l’autre moitié attend toujours.

M. Noonan affirme que les temps d’attente médians à l’Île-du-Prince-Édouard ont augmenté d’environ 35 % entre 2013 et 2022 pour les chirurgies de la hanche, du genou et de la cataracte.

Or, le gouvernement ne publie pas ces chiffres médians, préférant utiliser des moyennes et d’autres méthodes non conformes aux normes nationales.

La moitié des patients qui attendaient une chirurgie de la cataracte entre le 1er avril 2022 et le 30 septembre 2022 ont été opérés dans les 127 jours, ce qui est supérieur à l’objectif national de 112 jours — et ce qui constitue le temps d’attente le plus long de toutes les provinces, après Terre-Neuve-et-Labrador.

Pour une arthroplastie du genou, le temps d’attente médian était de 210 jours, soit plus que la médiane nationale de 182 jours. Par contre, le temps d’attente médian pour les chirurgies de la hanche était de 164 jours, soit moins que la médiane nationale de 182 jours.

Le vérificateur général rappelle que les patients en attente de ces interventions chirurgicales peuvent souffrir de déficiences visuelles, de douleurs et de raideurs, qui peuvent les empêcher de mener leurs activités quotidiennes normales.

Le rapport critique Santé Î.-P.-É. pour calculer les temps d’attente en utilisant la moyenne plutôt que la médiane, ce que préfère l’Institut canadien d’information sur la santé pour calculer les cibles nationales, car cela réduit l’effet de distorsion des cas extrêmes d’attente.

Selon le rapport, la méthode utilisée par l’Île-du-Prince-Édouard a permis de réduire en moyenne de sept jours les chiffres des temps d’attente de la province.

Le rapport de M. Noonan ne trouve également aucune preuve que les hauts responsables de la santé, lors de réunions trimestrielles, ont discuté de la façon d’améliorer les temps d’attente au cours de la période d’audit du 1er avril 2021 au 30 juin 2022.