Le Canada voulait que l’ONU qualifie de «cruauté délibérée» les attaques du Hamas

WASHINGTON — Les efforts du Canada visant à dénoncer officiellement le Hamas pour la «cruauté délibérée» de ses attaques meurtrières du 7 octobre contre Israël ont échoué aux Nations unies, vendredi.

L’ambassadeur du Canada auprès de l’ONU, Bob Rae, avait exhorté les délégués à soutenir un amendement, coparrainé par les États-Unis, qui aurait nommé le Hamas dans un projet de résolution appelant à une «pause temporaire» dans le conflit au Proche-Orient.

Mais les opposants à l’amendement l’ont qualifié d’unilatéral, d’inéquitable et d’injuste. Ils ont souligné que le libellé original était expressément conçu pour éviter de critiquer l’une ou l’autre des parties dans cette guerre.

L’amendement canadien a finalement été écarté, n’ayant pas obtenu la majorité nécessaire des deux tiers des voix à l’Assemblée générale de l’ONU. La résolution elle-même a été adoptée par 120 voix contre 14. Le Canada faisait partie des 45 pays qui se sont abstenus lors du vote final, après l’échec de l’adoption de l’amendement.

Le premier ministre Justin Trudeau a déjà déclaré que le Canada soutenait l’idée de «pauses humanitaires» pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, depuis l’Égypte, mais aussi l’évacuation des civils et des ressortissants étrangers.

Une crise humanitaire majeure sévit actuellement dans le territoire palestinien de Gaza, contrôlé par le Hamas, où vivent 2,3 millions de personnes confrontées à des pénuries de nourriture, d’eau et de carburant.

Plus tôt vendredi, l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, avait qualifié de «scandaleux» le fait que la résolution n’appelle pas le Hamas par son nom, ni ne mentionne le fait que cette organisation détient plus de 200 otages.

«Ces omissions du mal couvrent et renforcent la brutalité du Hamas, a-t-elle soutenu. Aucun État membre ne devrait permettre que cela se produise. C’est pourquoi nous avons coparrainé un amendement proposé par le Canada qui corrige ces omissions flagrantes.»