Le Canada interrompt ses activités à la Banque asiatique d’investissement

OTTAWA — La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré que le Canada suspendra toutes les activités menées par le gouvernement à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), après qu’un citoyen canadien a remis sa démission à l’institution financière.

Bob Pickard a annoncé dans un message sur Twitter, mercredi, qu’il avait démissionné de son poste de chef des communications mondiales de la banque, parce que l’institution est «dominée» par des membres du Parti communiste chinois.

«Le gouvernement du Canada mettra immédiatement fin à toutes les activités dirigées par le gouvernement à la banque, et j’ai demandé au ministère des Finances de mener un examen immédiat des allégations soulevées et de l’implication du Canada dans la BAII», a déclaré Mme Freeland aux journalistes, mercredi.

La ministre des Finances a affirmé que l’examen sera mené «rapidement» et qu’elle n’exclut aucun résultat à l’issue de celui-ci.

Dans un communiqué, la BAII a qualifié les allégations de Bob Pickard de «catégoriquement fausses».

«Nous sommes une banque de développement multilatérale indépendante guidée par notre conseil de gouverneurs et notre conseil d’administration, et aucun État ou parti politique n’a son mot à dire sur la direction stratégique ou opérationnelle de la banque», peut-on lire dans le communiqué.

La Chine a fondé, à la fin de 2015, la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, dotée de 100 milliards $ US, afin de permettre à d’autres pays de la région d’accéder à des capitaux pour investir dans des projets dans des domaines tels que les transports, l’électricité et les télécommunications.

Le Canada a rejoint la BAII en 2017, et détient moins d’un pour cent des droits de vote, contrairement à la Chine, qui détient plus du quart des droits de vote.

Selon le site web de la BAII, la banque de développement comptait 103 membres de l’intérieur et de l’extérieur de la région à la fin de 2020. Cela incluait de nombreux pays occidentaux, dont le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne.