La Nouvelle-Écosse tempère les attentes concernant la boucle de l’Atlantique

Des documents montrent que le gouvernement fédéral espère conclure un accord cet été pour développer le projet énergétique de la boucle de l’Atlantique, mais la Nouvelle-Écosse n’est pas encore convaincue.

Une source fédérale proche des négociations a partagé deux notes d’information avec La Presse Canadienne au sujet de la boucle de l’Atlantique. Les documents, préparés pour la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, énoncent des objectifs ambitieux pour conclure un accord de principe cet été et terminer le projet d’ici 2030 — un échéancier qualifié de «serré».

La source, qui a communiqué ces informations sous couvert d’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à s’exprimer publiquement, a ajouté qu’Ottawa avait également proposé d’investir 4,5 milliards $ pour faire progresser le projet. Toutefois, une porte-parole du premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a précisé que cet investissement est en fait un prêt qui devrait être remboursé par la province.

«Il verrait également les Néo-Écossais payer pour des infrastructures au Québec, a soutenu l’attachée de presse de M. Houston, Meagan Byrd, par courriel vendredi. Nous ne pouvons évidemment pas appuyer une proposition où les Néo-Écossais paient plus.»

Les documents montrent que la boucle de l’Atlantique impliquerait deux lignes électriques interprovinciales «reliant l’énergie propre du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador à la Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick».

La ligne entre le Québec et le Nouveau-Brunswick est estimée à 6,1 milliards $, tandis que la deuxième coûterait 700 millions $, selon les notes datées du mois dernier.

La ligne reliant le Nouveau-Brunswick à la Nouvelle-Écosse devrait être opérationnelle d’ici la fin de 2027. La seconde devrait suivre d’ici 2030, «pour assurer la conformité aux réglementations provinciales et fédérales sur le climat».

Les dossiers présentent la boucle de l’Atlantique comme étant le moyen le plus rentable de permettre à la Nouvelle-Écosse de se défaire du charbon et rappellent que le projet aiderait également les gouvernements de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et du gouvernement fédéral à atteindre leurs objectifs climatiques.

«La boucle élargit les connexions existantes et permet des accords d’importation (et) d’exportation à long terme supplémentaires avec le Québec, Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard», indiquent les notes.

Des responsables de Nova Scotia Power, de la Société d’énergie du Nouveau-Brunswick, d’Hydro-Québec et de la Banque de l’infrastructure du Canada se réunissent pour discuter du projet depuis environ deux ans, selon les documents.

Cette révélation n’a pas plu au chef du parti de l’opposition officielle à Terre-Neuve-et-Labrador.

«Les seules personnes qui ne sont pas à la table sont les représentants de Terre-Neuve-et-Labrador», a dénoncé vendredi le chef du Parti progressiste-conservateur David Brazil aux journalistes.

«On est un peu confus. Est-ce que c’est une boucle de l’Atlantique ou une boucle Maritimes-Québec?»

Aucun groupe autochtone n’a été répertorié parmi les parties qui se sont réunies pour discuter des projets. Les notes d’information indiquent que l’accord de principe «confirmerait une approche coordonnée entre les parties à l’engagement et aux consultations autochtones et aux processus réglementaires».