François Legault recule sur la prime de 125 $ aux députés

QUÉBEC — Les députés de l’Assemblée nationale n’auront bientôt plus droit à une prime de présence de 125 $ par jour.

Le premier ministre François Legault en a fait l’annonce vendredi, après avoir pourtant défendu cette prime la veille, en marge du caucus présessionnel de son parti, à Saguenay. 

La prime de présence de 125 $ par jour, en vigueur depuis longtemps, est versée aux députés lorsqu’ils reprennent les travaux parlementaires avant la majorité de leurs collègues.

Par exemple, des députés de chaque parti ont dû siéger à la fin du mois d’août en commission parlementaire pour étudier le volumineux projet de loi 15 du ministre de la Santé, Christian Dubé.

Or, jeudi, deux ex-présidents de l’Assemblée, Jean-Pierre Charbonneau et Jacques Chagnon, ont affirmé dans les pages du «Devoir» qu’ils trouvaient que la prime était devenue injustifiable.

Ils ont rappelé que les députés s’étaient accordé, le printemps dernier, une hausse de 30 % de leur indemnité de base, qui est passée de 101 561 $ à 131 766 $.

«Des fois, il faut avoir un petit peu de décence», a déclaré M. Charbonneau.

Jeudi, M. Legault a d’abord défendu le maintien de l’allocation de présence. «Elle existe depuis toujours, ça n’a rien à voir avec le rattrapage salarial», a-t-il soutenu.

Puis, plus tard, le Parti libéral du Québec (PLQ), Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) se sont entendus pour dire que la prime devait disparaître. 

«Je pense que ça change la perspective», a affirmé M. Legault, vendredi, en changeant son fusil d’épaule.

«J’en ai parlé avec nos députés et on a décidé de façon unanime, notre whip va emmener au Bureau de l’Assemblée nationale une résolution pour abolir ces primes de 125 $», a-t-il dit.

En juin, un sondage Léger commandé par QS suggérait que trois Québécois sur quatre étaient contre l’augmentation de salaire de 30 % des députés.